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samedi 27 janvier 2024

France TV suspend la diffusion des « Complément d’Enquête » sur Attal et Dati !

 

 

 Jean Kast 26 janvier 2024

Branle-bas de combat à France Télévisions ! 

C’est l’émoi parmi les journalistes de l’audiovisuel public depuis la révélation, dans la presse, de la terrible nouvelle : la direction a décidé de retarder la diffusion de plusieurs numéros de Complément d’enquête

Il s’agissait des émissions consacrées à Gabriel Attal, Rachida Dati et Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée. La stupeur est d’autant plus grande que cette décision est assumée par le directeur de l’information de France 2. Questionné à ce sujet par la Société des journalistes de France Télévisions, lors d’une réunion mercredi 24 janvier, Alexandre Kara a ainsi expliqué que cette « pause » avait un double objectif : garantir le respect du pluralisme dans le contexte particulier d’une campagne électorale et laisser la priorité de la couverture politique aux émissions de débat.

Du côté des journalistes, l’explication ne convainc pas. Mettre entre parenthèses les émissions d’enquête sur les personnalités politiques pourrait, selon eux, ouvrir la boîte de Pandore. « C’est une forme de chantage, un marché de dupes, qui peut donner lieu à des demandes encore plus extravagantes à l’avenir », s’émeut un journaliste dans Le Monde.

La liberté de la presse en danger ?

Légalement, rien ne s’oppose à la diffusion d’investigations portant sur des figures politiques, fût-ce en pleine période électorale. De telles émissions ne menacent pas nécessairement le devoir de pluralisme et de respect du temps de parole demandé aux médias publics. En revanche, les journalistes sont tenus à une certaine loyauté envers les citoyens, et c’est sans doute là que le bât blesse. Consacrer trois numéros de Complément d’enquête à la Macronie, après un portrait à charge de Jordan Bardella, la grosse ficelle commençait à se voir.

On aurait aimé une investigation fouillée sur Raphaël Glucksmann - lui aussi candidat aux prochaines élections - et la bienveillance dont il bénéficie au sein des médias de service public, mais ce sujet n’a manifestement pas retenu l’attention des programmateurs de Complément d’enquête. Allez savoir pourquoi.

Un militantisme mis - provisoirement - en sourdine

Pour rappel, le « quatrième pouvoir » attribué aux médias ne doit s’exercer ni en faveur d’un parti politique ni en faveur d’une personne en particulier. Par ailleurs, il est à noter que le traitement audiovisuel des campagnes électorales ne se limite pas au respect du seul principe du pluralisme politique, mais que les textes prévoient également d’autres dispositions telles que l’interdiction des publicités à caractère politique. C’est sans doute pour cette raison qu’Alexandre Kara a mis Complément d’enquête sur la touche. Il craignait qu’on reproche à son antenne de peser sur les votes ou de rouler pour un camp en particulier. Comme si l’entreprise d’embrigadement de France TV était malvenue en période électorale mais parfaitement légitime tout le reste de l’année !

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