Élections législatives allemandes obligent, c’est la rentrée des classes pour tout l’ensemble du petit monde politique.
Même pour une Greta Thunberg qui se fit une assez jolie renommée internationale en séchant les cours, juste histoire d’assurer la promotion de son Fridays for Future, manifestation hebdomadaire destinée à alerter l’opinion mondiale sur le réchauffement climatique.
Ainsi se rend-elle, ce vendredi 24 septembre, à Berlin, devant le palais du Reichstag, afin de mobiliser les troupes écologistes. Il est vrai que, si urgence climatique on observe, panique sondagière il y a aussi : les Verts allemands se traînent dans les enquêtes d’opinion (15 %), derrière les traditionnels grands partis, sociaux-démocrates du SPD (25 %) et conservateurs du SDU-CSU (23 %). Quant à l’AfD, principal mouvement populiste, il paraît être réduit au même étiage électoral que le Parti libéral-démocrate : aux alentours de 12 %.
Le coup de pouce de celle qui, à même pas dix ans, « voyait l’oxygène à l’œil nu », dixit sa mère, connue pour être passablement survoltée, sera-t-il décisif ? Voilà qui reste à démontrer, surtout si l’on s’en tient aux premières déclarations de l’irascible Suédoise : « La crise climatique ne peut pas être résolue uniquement par les partis politiques. » Alors, pourquoi venir soutenir l’un d’eux ? Pas de réponse, si ce n’est celle-ci : « Nous ne pouvons pas seulement voter pour le changement, nous devons aussi être des citoyens de démocratie actifs et descendre dans la rue pour réclamer une action. » À croire qu’à force de bouder les salles de classe, cette pimprenelle en a manifestement oublié de s’exprimer en langage accessible par le commun. Comment, ensuite, s’indigner de la baisse du niveau universitaire en Europe ?
Après, cette question qui doit tarauder toutes ces âmes progressistes bien nées consacrant leurs journées à sauver la planète : comment a-t-elle fait pour aller de Stockholm à Berlin ? En avion, sûrement point. En trottinette électrique ou en char à voile ? Ou alors en ramant de canaux en rivières, sachant qu’à propos de l’effondrement estudiantin plus haut évoqué, le défunt chansonnier Pierre Dudan eut, jadis, ce joli mot voulant que « les bacheliers de la Volga aient été recalés à l’Oural ».
À peine plus sérieusement, il y a ce problème allemand voulant que, par peur du nucléaire, Angela Merkel ait remis tous ses œufs dans le seul panier des centrales à charbon, pas tout à fait neutres en matière d’émission de gaz carbone, dira-t-on. D’où la proposition de la candidate verte, Annalena Baerbock, de sortir « l’Allemagne du charbon avant 2030, plutôt que d’ici à 2038, la date fixée actuellement », et « d’augmenter de 16 centimes par litre le prix de l’essence » tout en investissant « 50 milliards d’euros chaque année dans la transition “socio-écologique” ». Dans une autre vie, cette dame était gymnaste, ce qui se voit un peu dans ses contorsions, tant sémantiques que programmatiques.
Une question en amenant une autre, on est en droit de se demander comment et pourquoi une telle nation, l’Allemagne, réputée pour sa froideur analytique et sa bonne gouvernance en matière de rigueur gestionnaire, a pu se laisser embringuer dans de telles billevesées et prendre pour argent comptant les délires d’une Greta Thunberg décrivant sa forme d’autisme comme un « superpouvoir ». « Sans mon diagnostic, je n’aurais jamais commencé la grève de l’école pour le climat. » Pour résumer, les sorties d’une adolescente tourmentée semblent désormais avoir là-bas plus de poids que la parole de scientifiques confirmés.
Dans le registre de l’ancestrale rationalité teutonne, on a vu mieux…
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