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jeudi 23 septembre 2021

« 16 000 € de salaire pour s’occuper des migrants et des SDF ! » L’édito de Charles SANNAT



 par | 23 Sep 2021 |

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Rarement le proverbe « charité bien ordonnée commence par soi-même » n’aura été aussi adapté à une situation réelle !

Hier j’évoquais avec vous la violence malsaine d’une série comme « Squid Game ».

Ici, nous ne parlons pas de violence, mais nous parlons d’argent.

Du lucre.

De l’appât du gain.

De l’âpreté aux gains de certains.

Je ne fais pas partie de ceux qui hurlent contre les « riches » et sur ce sujet j’ai un avis très clair sur les choses.

Si vous n’aimez pas les maths vous avez rarement de bonnes notes et faire des maths est difficile et vous demande de gros efforts, parfois insurmontables.

Si vous n’aimez pas votre travail, il y a peu de chance que vous vous investissiez suffisamment pour être reconnu et donc à un moment récompensé.

Si vous n’aimez pas votre conjoint, il y a peu de chance que votre relation dure très longtemps.

Si vous n’aimez pas la richesse, le développement, la création, alors vous n’aurez généralement ni richesse, ni développement, ni création.

Un pays qui n’aime pas la richesse est pauvre !

Lorsque l’on développe dans notre pays la mentalité « socialiste » qui consiste à détester les riches, on ne rend pas un grand service à notre pays ni à sa population.

Cette méfiance à l’égard du succès, de la réussite et de l’une de ses conséquences l’argent nous maintient dans une pauvreté de plus en plus partagée d’ailleurs.

Ceci étant dit, je ne suis pas naïf, et je vois bien, je connais bien, et je mesure pleinement les excès auxquels certains se livrent par appât du gain.

L’actualité nous en livre encore aujourd’hui une cruelle illustration.

Le patron d’une association d’insertion de SDF et de migrants épinglé pour son salaire

C’est un article du Figaro (source ici) qui reprend une information lâchée par le Canard Enchaîné concernant un certain Arthur Anane.

« Le DG d’Equalis, se serait octroyé un salaire supérieur à 16 500 euros mensuels brut ainsi qu’un puissant SUV de fonction, selon Le Canard Enchaîné. L’association promet des « actions correctrices ».

Charité business ? Selon Le Canard Enchaîné, le patron d’une importante association à vocation sociale fait l’objet depuis juin d’une controverse pour un salaire démesuré accompagné d’avantages en nature, tels qu’une luxueuse voiture de fonction et une aide au logement.

Née en 2020 de la fusion entre trois précédentes associations (La Rose des Vents, Agir Combattre Réunir et Via Habitat), Equalis est un important acteur de l’« économie sociale et solidaire », gérant plus de 70 établissements sur neuf départements, majoritairement en Île-de-France. L’association propose ainsi de l’hébergement d’urgence, des centres de soins, des activités d’insertion économique, et des services à l’enfance. Elle mène de nombreuses actions en faveur des migrants ou SDF. Elle compte près de 1000 salariés, pour un budget d’environ 85 millions d’euros en 2020, une somme majoritairement composée de fonds publics.

Son patron depuis sa création est Arthur Anane, travailleur social de carrière, décoré de la Légion d’Honneur en 2016. L’homme a géré le regroupement des différentes associations à l’origine d’Equalis, et est par ailleurs président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité (FAS), réseau de 800 entités à visée sociale ou humanitaire. Selon Le Canard Enchaîné, il se serait «octroyé» un salaire de plus de 16.500 euros bruts mensuels en 2020, ainsi que 533 euros d’aide au logement, et 2097 euros alloués par mois pour la location achat de sa voiture de fonction, un puissant SUV Audi, dans sa version 456 CV. Une puissance nécessaire pour rejoindre rapidement les différents centres d’hébergement ou d’insertion gérés par Equalis ?

Sept directeurs adjoints bénéficieraient de salaires compris entre 94 000 et 130 000 euros bruts annuels, et dix salariés auraient des voitures de fonction. Bien qu’une note de service exclue les « BMW, Mercedes, Jaguar, Lexus », les autres marques sont manifestement acceptées, à des tarifs souvent importants (750 à 900 euros de leasing mensuel) et incluant l’essence gratuite. Un membre du conseil d’administration interrogé de façon anonyme, se montre scandalisé : « Pour moi, ils ont perdu pied, ils ont perdu de vue l’objet social de l’association ». Le commissaire aux comptes de l’association aurait carrément refusé de certifier la gestion d’Equalis, mentionnant les irrégularités au parquet de Melun« .

Pour autant est-ce illégal ?

« Un audit indépendant, mené cet été, n’aurait toutefois pas relevé de pratiques illégales… Reste la question de la morale. Françoise Jan-Léger, présidente du Conseil d’administration, défend la rémunération de l’équipe dirigeante : « Equalis a une croissance forte qui nécessite des professionnels expérimentés et bien formés », argumente-t-elle. De même Arthur Anane aurait consenti à un geste en payant lui-même… 500 euros sur la location de son Audi. Ce mercredi, Equalis a réagi auprès du Figaro en disant « comprendre l’émotion générée par les éléments cités » par le journal satirique, mais « attire l’attention sur le fait que les éléments de rémunération cités amalgament des éléments récurrents et des éléments exceptionnels ». Par ailleurs, « la question des véhicules de fonction était déjà en traitement au sein de l’association par la direction et le Conseil d’administration » ajoute l’entreprise, qui conclut que « la présidente, le directeur général et le comité de direction entreprendront très vite des actions correctrices ». »

Les éventuelles enquêtes répondront aux questions concernant la légalité, mais à ce jour, dans notre pays, les salaires ne sont pas plafonnés et rien n’interdit qu’un directeur général d’association perçoivent des émoluments qui peuvent paraître démesurés, surtout lorsque ces derniers sont mis en regard de l’activité et de l’objet de l’association.

Ici nous parlons du logement de SDF et de migrants. Nous parlons des plus pauvres parmi les pauvres.

Pourtant, à la décharge d’Arthur Anane, gérer une structure de 1 000 salariés comptant 70 sites sur 9 départements n’est sans doute pas un travail de tout repos et dans le « privé » pur un tel salaire ne poserait aucune question.

Le problème qui se pose ici, c’est que les fonds de l’association sont presque exclusivement des fonds publics et que l’objet social de l’association vient de plein fouet se heurter à la réalité des rémunération et de la luxueuse voiture utilisée par son Directeur Général.

Est-ce illégal ? Non.

Est-ce moralement condamnable ? Bien évidemment.

Pourquoi ?

Parce qu’ici certains confondent un travail régénérateur avec un engagement, mais cette confusion est bien normale.

Lorsque vous devenez infirmière, pompiers ou instit, vous le faîtes par vocation et engagement. Jamais pour l’argent. Par passion. Pas pour le pognon.

Ici, nous avons un exemple de ce qui arrive à une société qui se perd, qui n’érige plus de morale, de transcendance, où tout se vaut, et où la seule valeur devient valeur monétaire.

Je viens d’un monde qui se meurt et qui disparaît progressivement.

Dans ce monde, on pouvait ne pas être riche mais très cultivé et donc estimé et respecté.

Dans ce monde, seul l’argent compte.

Il ne faut pas blâmer ce Anane.

Si le lucre est un péché vieux comme le monde, notre nouveau monde le cultive et l’érige en nouvelle norme.

Il ne faut donc pas s’étonner que certains puissent devenir riches en s’occupant des pauvres. Il ne tient qu’à l’Etat de plafonner par la loi les rémunérations dans les associations dont l’objet est toujours à but « non lucratif ». C’est très simple à faire. Il suffit d’une petite loi, d’un amendement de rien disant que dans toute association loi 1901 bénéficiant de fonds public les rémunérations maximales des dirigeants et ou salariés sont limités à 4 fois le smic, et que la somme de tous les avantages en nature ne peuvent excéder 300 euros par mois. Ce n’est là qu’un exemple. Tous les seuils peuvent évidemment se discuter!

Simple.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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