Ce
mardi 17 mars 2020, aux douze coups de midi, le tocsin ne retentit pas,
mais c’est tout comme.
C’est le vilain slogan populiste, entendu naguère dans les meetings, qui résonne à travers le vieux pays de France.
Mais c’est pour rendre compte que la consigne a été appliquée : « On est chez nous, Monsieur le Président, comme vous l’avez ordonné hier soir. »
Au passage, quid des sans domicile fixe ?
Cette open nation, open space et open bar qu’est devenue la France se calfeutre chez elle.
Du jamais-vu.
En 40, les bistrots restèrent ouverts.
Même après, quand les « Boches » posèrent leurs sac chez nous.
Surtout, diront certains.
L’occasion de voir et revoir La Traversée de Paris, voir ou revoir Au bon beurre, avec Roger Hanin et Andrea Ferreol. Mieux : de lire ou relire le roman de Jean Dutourd.
Histoire de se mettre dans l’ambiance et, pour les petits malins, de chiper des idées.
Retour sur les fondamentaux.
Le dévouement : penser à téléphoner à la vieille dame d’à côté, par exemple.
Mais aussi l’égoïsme, la peur de manquer qui traverse les âges et la ville nuitamment.
Bienheureux, en tout cas, ceux qui ont un petit bout de jardin.
Vite, se rendre au rayon jardinerie du supermarché pour acheter des plants de salade ou de patate. Reconversion du gazon autour de la piscine en jardin vivrier.
On ne sait pas combien de temps ça peut durer, cette histoire.
La France a tellement connu de guerres où l’on devait rentrer pour les vendanges…
Pour ceux qui vivent en appartement, ça va être plus compliqué.
Emmanuel Macron, qui a un chien mais pas d’enfant, a bien prévu qu’on avait le droit d’aller faire pisser son animal de compagnie.
Mais pas trop loin de chez soi : « À proximité du domicile », a précisé Christophe Castaner.
Les enfants ? Je n’ai rien entendu les concernant.
On les colle devant la télé et l’ordinateur, j’imagine.
Quand la guerre sera finie, les oculistes (on dit plutôt ophtalmo, aujourd’hui, mais c’est histoire de repasser le film en noir et blanc) vont faire salle d’attente comble.
Cela dit, si on peut faire sortir le chien, on doit bien pouvoir en faire autant pour les fauves.
En leur mettant une laisse, la police ne dira rien, peut-être.
On est chez nous, donc. Tout comme on nous a dit.
Il paraît qu’il y aura un avant et un après coronavirus.
À chaque fois, on nous dit ça.
Alors, on espère juste un truc, c’est que ce non pas « chacun pour soi » mais « chacun chez soi » fera école.
À grande échelle. Qu’un « restez chez vous » lui fera écho. Il est midi. On est chez nous. Le frigo est plein, la cave aussi… J’allume ma TSF.
Georges Michel
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