Manuel Valls,
l’homme aux deux nationalités, était parti en 2018 faire carrière en
Espagne : il briguait la mairie de Barcelone, où sa liste n’arriva qu’en
quatrième position, avec 13,20 % des voix.
Le voilà donc conseiller municipal, un poste qui n’est pas à la hauteur de ses compétences ni de ses ambitions.
Il songerait, maintenant, à la présidence de la Catalogne.
Mais c’est loin d’être acquis !
Alors, il se rappelle au bon souvenir de la France.
En pleine campagne municipale à Barcelone, il avait déclaré : « Quoi qu’il arrive, ma vie est ici. » C’était sans doute vrai au moment où il le disait, à moins qu’il ne voulût assurer les électeurs de sa fidélité à l’Espagne.
Mais, en bon politicien, il a changé d’avis.
Dans un entretien donné au Parisien, il n’exclut pas un retour politique, proclamant son « amour de la France » : « Je n’ai jamais abandonné ou oublié ce pays qui m’a tant donné. Et au-delà de mon amour pour la France, ma seule patrie, je veux dire simplement que si mon retour en politique n’est pas à l’ordre du jour, je ne manquerai jamais d’être utile aux Français. »
Ah, le brave homme, toujours prêt à se dévouer !
On peut donc compter sur lui pour sauver la France ?
En tout cas, l’ancien Premier ministre affirme qu’il a « toujours eu un lien » avec Emmanuel Macron et qu’il lui « arrive d’échanger avec le Président ou des membres du gouvernement ».
Il ne manque pas de compliments pour notre Président – avec lequel, soit dit en passant, il ne s’entendait pas si bien que cela, quand il était ministre de l’Économie.
Mais, avec l’éloignement, s’est produit une sorte de cristallisation : tout est oublié, tout est pardonné, tout est idéalisé.
Il excuse par avance la défaite annoncée de la Macronie aux élections municipales, car ce scrutin est « marqué en général par la stabilité et par les ancrages locaux ».
Il va même jusqu’à commenter avec bienveillance le recours éventuel au 49-3 pour faire adopter sans vote le projet de réforme des retraites, exprimant sa « confiance au Président, au Premier ministre et à la majorité pour faire le meilleur choix possible ».
Ne croyez pas qu’il fasse un appel du pied à Emmanuel Macron, au cas où la débâcle électorale lui imposerait un remaniement du gouvernement.
Vous n’y êtes pas !
Il a tant de choses à apporter aux Français « par [son] expérience, [ses] prises de position, [ses] réflexions ou [ses] propositions » !
Et de citer, entre autres, « l’Europe, la lutte contre les populismes, l’engagement pour la démocratie, l’esprit républicain »… et même « la laïcité ».
Il salue la stratégie de « reconquête républicaine » du chef de l’État, estime « juste » l’emploi du mot de « séparatisme ».
Sur tous ces thèmes, il est prêt à faire office de boîte à outils, voire de chef de chantier, si on le sollicite.
Quelle abnégation, quel esprit de sacrifice, quel souci de l’intérêt général !
Manuel Valls ne manque pas d’air, en se présentant ainsi comme un recours.
Pas sûr que cela plaise aux Français… ni aux Espagnols.
À vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, notre ancien Premier ministre risque de rentrer bredouille et de se retrouver Gros-Jean comme devant !
Philippe Kerlouan
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.