Le 11/05/2018
Marie Delarue
Toulouse n’est pas rouge que de ses briques.
Elle l’est au cœur depuis toujours et le Mirail est, depuis sa création, la marmite où mitonne la potion magique des lendemains qui déchantent.
Dans la nuit de mardi à mercredi, 200 CRS sont intervenus pour libérer l’université Toulouse-Jean-Jaurès (ex-Toulouse II – Le Mirail) des 70 extrémistes de gauche qui la bloquaient depuis le 6 mars. Rassemblés peu après sur la place du Capitole pour une AG sauvage, ces « zétudiants & Cie » (je doute qu’on demande leur carte à ceux qui s’agglutinent dans les AG…) ont voté :
– la reconduction de la grève ;
– l’organisation d’une soirée « Université Debout » ;
– la bordélisation (sic) des partiels, surtout si délocalisés/sous surveillance policière ;
– l’organisation de blocages de lieux stratégiques de Toulouse (en l’occurrence, une usine d’Airbus !).
Toulouse n’est pas rouge que de ses briques.
Elle l’est au cœur depuis toujours et le Mirail est, depuis sa création, la marmite où mitonne la potion magique des lendemains qui déchantent.
Y perdure, de ministre en ministre et de réformes en conflits, une tradition d’occupation et de saccage des locaux jamais prise en défaut.
L’art de la barricade n’est pas encore l’objet d’un enseignement officiel mais sûrement officieux.
En témoigne ce détour par la page Wikipédia du Mirail, à l’humour sans doute involontaire :
« Depuis la création de l’université après 1968, des mouvements sociaux d’étudiants ont fréquemment marqué l’histoire du campus. Ils ont souvent montré leur mécontentement par rapport aux réformes liées au système universitaire ou à l’emploi. La durée des mobilisations, qui peuvent se traduire par des blocages, sont variables mais peuvent parfois durer plusieurs mois. Parmi les mouvements récents ayant provoqué des blocages :
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On relèvera aussi que les personnels enseignants de cette faculté spécialisée en « sciences sociales » sont partie prenante du mouvement, pour nombre d’entre eux en grève depuis la mi-décembre. L’objet de leur fureur ?
Un projet de fusion des universités de Toulouse et, horresco referens, une candidature desdites universités au label IDEX (pour Initiative d’excellence).
Une véritable indignité dont Libération s’est fait l’écho.
Dans un reportage du 21 mars dernier, le quotidien publie un reportage dans le Mirail occupé. Le journaliste se réjouit :
« L’université est totalement bloquée depuis le 6 mars. Et en début de semaine, une nouvelle a redonné des forces aux contestataires : la candidature de la communauté universitaire toulousaine pour décrocher le label Idex (Initiative d’excellence) n’a pas été retenue. “Avec la fusion, notre université perdrait sa personnalité morale et juridique, et pâtirait d’une gouvernance concentrée. Mais on refuse aussi la logique de l’excellence qui instaure une université à deux vitesses”, explique Brigitte, professeure de psychologie sociale et du travail, en grève depuis la mi-décembre. “Pour nous, renchérit Marina, cet échec de labellisation constitue une première victoire, car l’Idex, c’était la carotte qui menait à la fusion”. »
Car devenir un pôle d’excellence, hein, c’est une offense faite à l’universalité de l’inculture et de la bêtise, on l’a bien compris.
Mais l’enthousiasme de Libération va plus loin :
« Aux abords du grand amphi, murs et mobilier sont recouverts de tags multicolores. Rien n’a échappé aux pulsions créatrices (sic) des étudiants : ni les tables, ni les canapés, ni les ascenseurs, ni même les plafonds. Et parmi les graffitis, celui-ci : “Mai 68. Ils Ils commémorent. On recommence”, »écrit son reporter au bord de l’orgasme.
Les pulsions créatrices viennent d’être chiffrées : environ 400.000 euros de dégâts dans cette faculté, refaite à neuf fin 2016, où le contribuable en a englouti 3,6 millions.
Question : a-t-on pris l’identité des occupants-créateurs pour leur faire régler la note ?
Je crains bien que non, hélas !
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