Sevran, ce vendredi 18 mai. Les musulmans de la Cité Basse sont en colère après que la Logirep a obtenu un jugement les obligeant à retirer deux tentes, installées sur le parking pendant le ramadan. LP /Sébastien Thomas
Le tribunal administratif vient de donner raison au bailleur Logirep.
Association et mairie ont jusqu’à mardi pour démonter les barnums dressés pour le ramadan, cité Basse.
La colère gronde et les élus réclament l’intervention de l’Etat.
« S’ils viennent démonter les barnums mardi, ça va mettre le feu dans le quartier. »
La colère est contenue mais elle est perceptible parmi les fidèles venus prier, ce vendredi midi, sous les tentes installées sur une partie des parkings de la Cité Basse, à Sevran, dans le cadre du ramadan. Le bailleur, la Logirep, a attaqué cette installation en justice estimant qu’elle était illégale et a gagné la manche ce vendredi.
« L’organisation de cette manifestation sur un terrain privé, sans son autorisation, prive la société Logirep de l’utilisation de son parking, porte atteinte à son droit de propriété et fait courir des risques de troubles à l’ordre public », motive le jugement signé ce vendredi, exécutoire à partir de mardi, 9 heures, sous peine de 2 000 € d’astreinte journalière pour la ville.
Interrogé, le bailleur s’est borné au silence.
« Aucun commentaire de la décision de justice », a fait savoir un communicant, sans s’étendre sur une situation qui paraît électrique.
L’incompréhension est d’autant plus forte dans les rangs des musulmans que ces tentes n’avaient pas posé de problème avant.
« Cela fait quatre ans que nous installons les barnums sur ce parking, à l’endroit le plus éloigné des habitations pour déranger le moins possible, insiste Mostefa Arar, secrétaire général de l’association du conseil des sages.
Et cette année, alors que les tentes sont montées, que le ramadan a déjà commencé, on vient nous dire que notre installation est illégale ? »
Il se souvient même des encouragements du bailleur l’an passé sur cette installation à l’écart…
Au plus fort de la prière, entre 400 et 500 personnes se déplacent sur le site.
« Dans tous les autres quartiers de Sevran [NDLR : une douzaine] les bailleurs laissent les associations installer des barnums, pourquoi n’aurions-nous pas le droit de le faire, s’emporte un fidèle qui assimile cette assignation en justice à de la provocation pure et simple ».
Le préfet saisi pour une réquisition des lieux
L’ambiance est d’autant plus tendue que, cette année, les fidèles assurent avoir dû louer un barnum. Jusqu’à présent, la mairie en mettait trois gratuitement à leur disposition, moyennant une caution.
Or, « deux étaient en trop mauvais état, ça nous coûte 5 000 € et nous n’avons pas encore réussi à réunir toute la somme alors si en plus on annonce que les frères ont payé pour rien, ça va mal finir », prédit Ahmed*.
Les violences du 14 juillet 2017 dans ce quartier hantent encore les esprits.
Le maire (SE), Stéphane Blanchet, et la députée (FI), Clémentine Autain, ont saisi le préfet pour réquisitionner le lieu et permettre aux fidèles de le conserver, le temps du ramadan.
*Le prénom a été modifié
source
Or, « deux étaient en trop mauvais état, ça nous coûte 5 000 € et nous n’avons pas encore réussi à réunir toute la somme alors si en plus on annonce que les frères ont payé pour rien, ça va mal finir », prédit Ahmed*.
Les violences du 14 juillet 2017 dans ce quartier hantent encore les esprits.
Le maire (SE), Stéphane Blanchet, et la députée (FI), Clémentine Autain, ont saisi le préfet pour réquisitionner le lieu et permettre aux fidèles de le conserver, le temps du ramadan.
*Le prénom a été modifié
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