Le 05/05/2017
Robin de La Roche
Euphorisé par les grosses bêtises racontées par Marine Le Pen à propos de l’ECU, Emmanuel Macron s’est laissé emporter en exprimant à son tour une énormité.
Euphorisé par les grosses bêtises racontées par Marine Le Pen à propos de l’ECU (European Currency Unit), Emmanuel Macron s’est laissé emporter en exprimant à son tour une énormité.
Droit sur ses ergots, le jeune coq a cru pouvoir assener la sentence suivante :
« Une grande entreprise ne pourra pas payer en euro d’un côté et payer ses salariés en francs de l’autre. C’est n’importe quoi, Marine Le Pen, cela n’a jamais existé ! »
J’ignore quel fut le dernier contact de monsieur Macron avec le monde réel de l’entreprise, mais ce qu’il décrit comme « n’ayant jamais existé » est le quotidien des millions de firmes… dont la mienne !
Il suffit de se trouver hors de la zone euro et de faire des affaires avec l’un des 19 pays qui ont adopté la monnaie unique pour, de fait, établir toutes les transactions en euro… et néanmoins payer ses salariés en monnaie locale.
Allons même plus loin : lorsque je facture une prestation à un client en Suisse, j’utilise quand même la monnaie européenne, alors que ni lui ni moi ne sommes en zone euro, d’un commun accord.
C’est simplement plus pratique.
Avant l’existence de l’euro, les entreprises utilisaient le dollar américain pour ces transactions internationales, selon le même principe, tout en payant – évidemment – leurs salariés en monnaie locale ; qui le franc, qui le złoty, qui le leu, etc.
Ce qu’Emmanuel Macron décrit donc comme « n’importe quoi » et n’ayant « jamais existé » est en vigueur partout dans le monde depuis que le dollar existe (ça commence à faire un bail), et idem depuis que l’euro est une monnaie courante (ça commence à dater aussi).
Si un Président français décidait de rendre son indépendance au pays en restaurant le franc, il aurait toute latitude pour continuer les transactions dans une autre monnaie, fût-ce l’euro.
Mais pour qu’Emmanuel Macron puisse comprendre ça, il faudrait que son cerveau – ultra-performant, avouons-le – subisse une petite reprogrammation : il faudrait qu’il se mette à aimer la France, à vouloir son indépendance, à aimer son épopée jusqu’à vouloir la continuer.
Nous sommes bien loin de la construction neuronale du futur Président, lui qui nie à notre nation sa culture, son art, et ne voit dans notre geste qu’un grand crime contre l’humanité…
Jouer au prof ne réussit pas au jeune Macron.
Sa vie en témoigne, il ferait mieux de se cantonner au rôle d’élève.
Il y excelle.
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