Depuis l’Antiquité, l’espace géographique qui correspond à l’actuelle Turquie est un endroit stratégique, zone tampon entre l’Occident et l’Orient.
 Aujourd’hui, je vais certainement être un peu provocateur en l’écrivant, mais la Turquie ne serait-elle pas devenue une marche occidentale de l’islam de combat ?

Les derniers attentats, qui ont fait au moins 42 morts dans l’aéroport Atatürk d’Istanbul, n’ont toujours pas été revendiqués par l’État islamique, alors même que Binali Yıldırım, Premier ministre turc, estimait que tout laissait à penser que l’organisation terroriste en était coupable.
Une attitude pour le moins étrange de la part d’un groupe prompt à assumer les pires exactions, notamment lorsqu’elles sont commises en Europe.
 Il faut comprendre que l’organisation n’emploie pas la même stratégie en Turquie que dans le monde occidental.

L’État islamique ne veut pas entrer en conflit ouvert avec la nation ottomane, pour plusieurs raisons.
D’abord, la Turquie a été très conciliante, voire alliée, des terroristes de l’État islamique au départ de la guerre.
 Ces deux entités ont un ennemi en commun : les combattants kurdes.
 Le sultan Erdoğan a vu dans l’émergence de l’État islamique un moyen commode de mettre un terme aux prétentions séparatistes, ou autonomistes, des Kurdes.
 L’État turc a donc tout mis en œuvre pour empêcher l’avancée des forces kurdes syriennes opposées aux djihadistes.
C’est un secret de polichinelle.


Par la suite, la Turquie a été obligée de s’engager concrètement contre l’État islamique, sous la pression internationale.
Se sentant trahi, l’État islamique a entrepris de se venger, ce qui a entraîné la mort de 298 personnes au cours des sept attaques sur le sol turc perpétrées par l’État islamique depuis juillet 2015 à Suruç.
L’objectif des forces islamistes n’est pas, là, de recruter de nouveaux fidèles, mais simplement de mettre sous pression la Turquie.
Les terroristes dudit État islamique dépendent de la Turquie, dernier lien persistant avec le reste du monde, lui permettant de faire passer des combattants et de commercer.

L’Union européenne, nain politique, tente pourtant de négocier avec la Turquie.
Plutôt que de fermer les frontières définitivement, et de demander à cet État d’assurer le contrôle des siennes, les dirigeants européens, guidés par Angela Merkel, se comportent en dhimmis.
Pis : après avoir concédé à la Turquie six milliards d’euros pour assurer une mission régalienne naturelle, l’Union européenne va permettre à 80 millions de Turcs de circuler librement dans l’espace Schengen.
Parmi les ressortissants turcs, de très nombreux sympathisants de l’État islamique.

Un sondage de janvier 2016, réalisé par l’agence Reuters, montrait qu’à peine 10 % des Turcs considéraient l’organisation comme étant un groupe terroriste.

Erdoğan joue un triple jeu qui nuit à son peuple et au nôtre.
Aujourd’hui, l’Union qui n’a plus d’européen que le nom, ouvre un nouveau chapitre dans les négociations relatives à l’entrée de la Turquie.
Alors que la Grande-Bretagne, pleinement européenne, a signifié son refus de perdre sa souveraineté au profit d’une entité dévoyée et souffreteuse, les caciques berlino-bruxellois crachent à nouveau au visage des peuples européens en évoquant la possibilité d’intégrer un pays extra-européen, entretenant des relations plus que suspectes avec la majorité des organisations mondiales de l’islam sunnite combattant.

C’est un casus belli.
 L’Union européenne meurt d’elle-même, refusant de défendre l’Europe réelle.
 Preuve de la maladie dont souffre notre continent, le cerveau des attentats d’Istanbul avait bénéficié du statut de « réfugié » en Autriche, ce qui lui avait permis d’éviter son extradition vers la Russie, pays où il devait être jugé pour actes terroristes…