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samedi 13 février 2016

Remaniement

                                                    

Le 13/02/2016
L’ultime gouvernement du quinquennat : des naufragés qui réembarquent à bord du Titanic.
   
C’est désormais acquis, sauf accident : François Hollande et Manuel Valls graviront ensemble, jusqu’au sommet, le Golgotha de l’impopularité.
Unis comme la corde et le pendu.
Seule question pour l’instant sans réponse : qui sera le pendu et qui sera la corde ?
 Humilié il y a deux ans par son successeur à Matignon, Jean-Marc Ayrault rentre par la grande porte dans le gouvernement de Manuel Valls.
 Mais il est bien entendu qu’il ne devra aucun compte à celui-ci, mais exclusivement au président de la République.
 Le trajet qui mène du Quai d’Orsay à la rue du Faubourg-Saint-Honoré ne fait pas un crochet par la rue de Varenne.
Chacun son tour.
 Juré craché.
Emmanuelle Cosse subordonnait son entrée au gouvernement à l’abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes.
Il n’était pas concevable de gâcher le retour en grâce de Jean-Marc Ayrault, promoteur et défenseur du nouvel aéroport, en lui faisant avaler une aussi grosse couleuvre.
 Le projet n’est donc pas enterré.
 Il n’est pas non plus maintenu.

 Un « référendum local » en décidera, dont le résultat dépendra évidemment du périmètre électoral retenu, le moment venu.
S’il vient.
 Gouverner, c’est ne pas choisir.
Jamais il n’y avait eu autant de Verts au gouvernement.
Jamais, non plus, les Verts n’ont été aussi faibles.
 Au moins François Hollande a-t-il fait de bonnes prises de guerre.
 Du seul fait de leur ralliement, ou de leur reniement, bref du remaniement, les Verts ministériels se sont exclus ou ont été exclus d’EELV.
Comprenne qui pourra.
Ce ne sont que des Verts-misseaux.
Après qu’on l’avait annoncé tant de fois ministre, on n’y croyait plus.
Battu aux dernières départementales, battu aux dernières sénatoriales, sans mandat électoral, président d’un parti fantomatique, Jean-Michel Baylet a enfin droit à son maroquin.
Rejeté par le peuple souverain, repêché par le souverain impopulaire.

Tout le monde s’était demandé, il y a deux ans, sur quels critères Fleur Pellerin avait hérité du ministère de la Culture. Personne n’avait compris.
Tout le monde se demande pour quelles raisons elle en est aujourd’hui éjectée.
 Elle, en tout cas, ne comprend pas.
Le mercredi, Hélène Geoffroy vote contre le projet de révision constitutionnelle présenté par Manuel Valls.
Le jeudi, elle entre donc dans le gouvernement de Manuel Valls.
Vous avez dit « bizarre » ?
 Plus Premier sinistre que jamais, Manuel Valls, à toutes fins utiles, avait estimé en début de semaine la menace terroriste plus inquiétante qu’avant le 13 novembre.
 Trois jours plus tard, Juliette Méadel étrenne l’inquiétant secrétariat d’État d’Aide aux victimes – passées et à venir.
 Gouverner, c’est prévoir.
On notera avec intérêt la troublante ressemblance de la nouvelle promue et de Julie Gayet.
On avait évoqué l’hypothèse d’un grand ministère de l’Économie et des Finances confié à Emmanuel Macron.
Finalement, il n’en est rien.
Non seulement les attributions du jeune ministre ne sont pas élargies, mais dans le protocole du gouvernement remanié, il rétrograde du douzième au quatorzième rang. Le péché que paie le petit prodige de Bercy ?

Quelques propos libres et impertinents mais, surtout, il est populaire, quand ses supérieurs hiérarchiques ne le sont plus ou ne le sont pas.

 L’ultime gouvernement du quinquennat : des naufragés qui rembarquent à bord du Titanic.

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