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mardi 16 février 2016

Luc Chatel, le Dr Folamour des Républicains

                                                    

Le 16/02/2016
 
Vous avez envie de faire confiance à ces gens-là ? Pas moi.
   
Le parti Les Républicains élisait ce week-end le nouveau président de son Conseil national. Jean-Pierre Raffarin s’en est allé, remplacé par Luc Chatel, le candidat désigné de Nicolas Sarkozy et de ses sarkolâtres.
La voix de son maître, donc, comme on disait autrefois chez Pathé-Marconi.
Le nouveau président, dans son discours inaugural, a donc brossé les traits d’un parti d’avenir, audacieux et téméraire, ne renonçant devant aucun défi pour sortir la vieille France de sa frilosité.
Ainsi, a déclaré le député de la Haute-Marne, « Les Républicains doivent être le parti du principe d’innovation plus que du principe de précaution, le parti du gaz de schiste, des OGM, des biotechs ».
 Propos repris et martelés par Sarkozy, histoire de bien nous les enfoncer dans le crâne : la France ne peut « pas être le seul pays au monde qui refuse la possibilité d’étudier » l’exploitation du gaz de schiste.
 Non mais !
Je le sais bien, entre le temps qu’ils passent à se crêper le chignon et celui dépensé à courir les réunions et les meetings, ces gens-là n’ont pas le temps de lire.
 Pas le temps de s’informer.
 Encore moins de réfléchir.
 Écrire des livres, dites-vous ?
 Les nègres sont là pour ça. Je peux vous le confirmer, j’en ai été.
 Alors, à propos du gaz de schiste qui semble tant les obséder, ils n’ont pas l’air de bien savoir ce qui se passe outre-Atlantique.
Ils sont encore hypnotisés par le rebond économique, la bulle miraculeuse qui, voilà cinq ans, a relancé l’économie des États-Unis en faisant péter le sous-sol ; mais ça, c’était hier !


La réalité, en ce début 2016, la voilà : tout d’abord, les USA ont laissé brûler le gaz pour lui préférer l’extraction du pétrole de schiste, « plus rentable », mais les cours du pétrole se sont effondrés.
 En un an, entre octobre 2014 et octobre 2015, 40 % des puits ont fermé : trop chers à exploiter !
 Ce sont 20.000 emplois qui disparaissent chaque mois dans ce secteur, au Texas ou au Dakota du Nord.
Plus grave encore : on a asséché les terres agricoles pour pratiquer la fameuse « fracturation hydraulique », pollué les nappes phréatiques, perdu à jamais les réserves en eau… pour quel résultat : une croissance exponentielle des séismes !
 En 2015, l’Oklahoma a recensé plus de 900 tremblements de terre d’au moins une magnitude 3 ; on en avait compté 21 entre 1973 et 2008, et l’on en prévoit plus de 1.000 pour 2016.
 Les scientifiques l’affirment, la cause est « la fracturation hydraulique des formations de gaz et pétrole de schiste et la multiplication des sites de forage » ; « la fracturation hydraulique, qui nécessite parfois dix barils d’eau pour chaque baril de pétrole produit, est directement en cause ».

Nous, Français, allons évidemment faire mieux et autrement.
Comme toujours.
 Sauf que la France étant infiniment plus peuplée que l’Oklahoma, les risques y sont d’autant plus grands.
 Et sauf que personne, encore, n’a trouvé d’alternative au fractionnement hydraulique, interdit ici depuis 2011.
Le seul rapport existant envisage la « stimulation au propane pur ou au propane non inflammable ».

C’est toujours la fracturation de la roche mère, cette fois avec du propane liquéfié ou un dérivé fluoré.

 Méthode qui n’a encore jamais été testée mais dont on sait déjà que « son potentiel de réchauffement climatique est environ 3.000 fois supérieur à celui du CO2 » (GIEC).

Vous avez envie de faire confiance à ces gens-là ?

 Pas moi.

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