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samedi 13 février 2016

« Cessation des hostilités en Syrie » : mais de qui ? Et envers qui ?

                                                    

Le 13/02/2016
 
On me dira complotiste, sans doute, mais il y a belle lurette que je ne gobe plus tout ce baratin officiel.
   
Nous avons tous entendu vendredi matin au réveil une merveilleuse nouvelle : « Les États-Unis et la Russie se sont mis d’accord, dans la nuit, sur une cessation des hostilités en Syrie dans un délai d’une semaine et sur un accès accru à l’aide humanitaire pour les civils. »
 Dans la foulée, celle-ci, un peu moins enthousiasmante, émanant du directeur de la CIA : « Il y a un certain nombre de fois où le groupe État islamique a utilisé des armes chimiques sur le champ de bataille. La CIA pense que l’État islamique a la capacité de fabriquer de petites quantités de chlorine et de gaz moutarde. »
 Un cessez-le-feu, donc.
 Vous y croyez ?
Moi non plus.
D’ailleurs – et ça ne manque pas d’humour -, le texte de l’accord stipule que « cette interruption des combats s’appliquera à “toutes les parties” (sic) mais ne concernera pas la lutte contre l’organisation État islamique, le Front al-Nosra et tous les autres groupes considérés comme terroristes par le Conseil de sécurité des Nations unies. »
 Du coup, on s’interroge : si ça ne concerne pas les forces sur le terrain, ne s’agirait-il pas alors de « la cessation des hostilités » que se livrent Russes et Américains sur la tête des Syriens ?
Leur nouvelle guerre froide, en effet, est devenue un peu trop chaude et ça commence à se voir.
On me dira complotiste, sans doute, mais il y a belle lurette que je ne gobe plus tout ce baratin officiel.

 Il y a eu trop de morts entre la petite fiole de Colin Powell, la révolution orange et les couveuses de Bagdad pour que je croie encore un mot de ce qu’on nous raconte.
Tenez, pour ne parler que de cette dernière semaine : le représentant du Pentagone a accusé les Russes d’avoir bombardé deux hôpitaux d’Alep, sans précision.
Réplique goguenarde du ministère de la Défense russe : « J’ai de mauvaises nouvelles à annoncer au caporal Warren : il s’est trompé. Hier, les forces aériennes russes n’ont pas effectué de raid au-dessus d’Alep. Leur cible la plus proche se trouvait à plus de 20 kilomètres de la ville. Cependant, les forces aériennes de la coalition antiterroriste ont bel et bien survolé ce territoire. »
 Dont deux chasseurs américains de type A-10.
 Et c’est comme ça tous les jours ou presque.

Le même Igor Konachenkov a, ainsi, beau jeu de dénoncer les bidonnages médiatiques : la chaîne Euronews, par exemple, montrant « le représentant du commandement central américain en train de commenter les succès de la lutte contre l’État islamique en s’accompagnant de séquences des bombardiers russes Tu-160 ».
Ou encore France 2 balançant au JT un reportage glorieux sur les frappes aériennes françaises en Syrie illustré par… des extraits vidéo du ministère de la Défense russe, et de ses troupes, bien sûr !
Idem avec les armes chimiques dont la CIA nous dit, aujourd’hui, qu’elles ont déjà été employées par Daech sur le terrain quand on nous assurait, hier, que seul le monstre Bachar el-Assad gazait ses populations…
 On nous dit, par ailleurs, que « l’OTAN a envoyé des troupes en Europe de l’Est et dans les pays baltes pour dissuader Moscou de toute initiative militaire dans la région » et que les États-Unis vont « multiplier par quatre leurs dépenses militaires sur le Vieux Continent ».

Explication : Ashton Carter, le secrétaire d’État américain à la Défense, considère, paraît-il, la Russie comme « la principale menace stratégique ».
Mais pour qui ?
Dans ma très petite enfance, on avait peur des chars soviétiques, ou pire : que la « bombe atomique » nous pulvérise.

J’ai tort, peut-être, mais aujourd’hui, je ne crains pas les Russes.
 Je n’en dirais pas autant des militaires américains.
Surtout si leur pays se dote demain d’un Ted Cruz ou d’un Donald Trump voulant à n’importe quel prix « rendre sa grandeur » à l’Amérique…

Je ne suis pas hostile, loin s’en faut, au désir de grandeur nationale.

De ces gens-là, grands exportateurs de conflits, je crains vraiment le pire.

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