Passée totalement inaperçue dans la presse de grande diffusion, une pétition pour demander un referendum sur la sortie de l’Union Européenne vient de recueillir plus de 260 000 signatures en Autriche, soit bien plus que les 100 000 signatures requises pour lancer l’examen de la pétition au parlement.
C’est donc plus de 3% de la population qui a signé cet appel en seulement quelques jours, entre le 24 juin et le 1er juillet.
En France cela correspondrait à plus de 2 000 000 de signatures !
Le Cercle des Volontaires a pu s’entretenir avec Inge Rauscher, responsable du mouvement « EU- Austritts Volksbegehren » que l’on pourrait traduire par « Initiative populaire pour la sortie de l’UE » qui a porté cette pétition.
Cercle des Volontaires – Bonjour Mme Rauscher et merci de nous accorder cette interview, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs français ?
Inge Rauscher – Bonjour, je suis traductrice à la retraite, aujourd’hui responsable du mouvement EU- Austritts Volksbegehren qui milite pour la sortie de la République autrichienne de l’Union Européenne.
Nous sommes un comité de 6 personnes et nous recevons l’aide de centaines de bénévoles.
Nous sommes un comité de 6 personnes et nous recevons l’aide de centaines de bénévoles.
CdV – Comment financez-vous votre mouvement ?
IR – Nous sommes indépendants et ne percevons aucun fonds d’entreprises ou d’organisations quelle qu’elles soient.
Les faibles moyens dont nous disposons proviennent des dons des particuliers.
Les faibles moyens dont nous disposons proviennent des dons des particuliers.
CdV – Pourquoi menez-vous cette action ?
IR – Parce que l’appartenance à l’UE est source de nombreux inconvénients pour l’Autriche, elle provoque le déclin économique, nous prive de notre neutralité, a remplacé notre monnaie nationale qui était performante par une monnaie qui ne fonctionne pas et qui a provoqué une forte inflation des biens de la vie quotidienne.
Aujourd’hui les taux de chômage et d’endettement sont à des plus hauts historiques, nous ne pouvons pas continuer dans cette voie.
Aujourd’hui les taux de chômage et d’endettement sont à des plus hauts historiques, nous ne pouvons pas continuer dans cette voie.
CdV – Mais êtes-vous sûre que tous ces problèmes viennent de votre appartenance à l’UE ?
IR – La plupart d’entre eux, c’est une certitude.
Avant de rejoindre l’UE notre développement était très proche de celui de la Suisse, ce pays voisin qui présente beaucoup de similitudes avec le nôtre, ne serait-ce que par la géographie.
Il pèse démographiquement moins que l’Autriche mais n’est absolument pas isolé du fait qu’il ne fasse pas partie de l’UE.
Sortir de l’UE nous permettrait de relancer notre économie, de retrouver des niveaux de croissance et d’emploi comparables à ceux de la Suisse.
Avant de rejoindre l’UE notre développement était très proche de celui de la Suisse, ce pays voisin qui présente beaucoup de similitudes avec le nôtre, ne serait-ce que par la géographie.
Il pèse démographiquement moins que l’Autriche mais n’est absolument pas isolé du fait qu’il ne fasse pas partie de l’UE.
Sortir de l’UE nous permettrait de relancer notre économie, de retrouver des niveaux de croissance et d’emploi comparables à ceux de la Suisse.
CdV – Et ne pensez-vous qu’il soit possible de changer l’UE plutôt que de la quitter ?
IR – Cela fait plus d’une décennie que de nombreuses personnes essaient de changer l’UE et quel est le résultat ?
L’UE est devenue pire que jamais !
Donc nous devons trouver une alternative, et cette alternative c’est la sortie.
Mais quitter l’UE ne signifie pas se couper du reste du monde, nous serons toujours membre de l’OMC, nous pourrions par exemple rejoindre l’EFTA (European Free Trade Association) dont la Suisse fait partie, mais nous n’avons pas besoin d’institutions supranationales qui sont à la botte des américains.
De plus, nous ne souhaitons pas prendre part aux sanctions économiques contre la Russie.
Nous devons conserver des relations amicales avec tout le monde, nous n’avons pas à choisir entre la Russie et les Etats-Unis; l’UE nous empêche de nous en tenir à notre neutralité.
L’UE est devenue pire que jamais !
Donc nous devons trouver une alternative, et cette alternative c’est la sortie.
Mais quitter l’UE ne signifie pas se couper du reste du monde, nous serons toujours membre de l’OMC, nous pourrions par exemple rejoindre l’EFTA (European Free Trade Association) dont la Suisse fait partie, mais nous n’avons pas besoin d’institutions supranationales qui sont à la botte des américains.
De plus, nous ne souhaitons pas prendre part aux sanctions économiques contre la Russie.
Nous devons conserver des relations amicales avec tout le monde, nous n’avons pas à choisir entre la Russie et les Etats-Unis; l’UE nous empêche de nous en tenir à notre neutralité.
CdV – Vous avez obtenu beaucoup plus de signatures que nécessaire, c’est un énorme succès…
IR – Malgré le boycott des médias mainstream !
Vous savez quel temps de parole nous a accordé l’ORF (Österreichischer Rundfunk, le service publique autrichien nldr) ?
Une minute !
Et pourtant nous avons obtenu un résultat qui fera date dans l’histoire de l’Europe.
Plus de 3% des autrichiens ont signé cette pétition sachant qu’ils devaient indiquer leur nom, prénom, adresse et date de naissance, il s’agit d’un acte politique bien plus fort que d’aller voter dans un isoloir.
Vous savez quel temps de parole nous a accordé l’ORF (Österreichischer Rundfunk, le service publique autrichien nldr) ?
Une minute !
Et pourtant nous avons obtenu un résultat qui fera date dans l’histoire de l’Europe.
Plus de 3% des autrichiens ont signé cette pétition sachant qu’ils devaient indiquer leur nom, prénom, adresse et date de naissance, il s’agit d’un acte politique bien plus fort que d’aller voter dans un isoloir.
CdV – Comment parvenez-vous à surmonter cette omerta médiatique ?
IR – Des centaines de bénévoles ont distribué près d’un million de tracts expliquant notre action.
Il y a également les médias alternatifs qui font échos à notre combat ainsi que les réseaux sociaux; environ 65 vidéos de notre mouvement circulent sur le net.
Ces outils de diffusion nous permettent d’intéresser les gens à la vie politique.
Il y a également les médias alternatifs qui font échos à notre combat ainsi que les réseaux sociaux; environ 65 vidéos de notre mouvement circulent sur le net.
Ces outils de diffusion nous permettent d’intéresser les gens à la vie politique.
CdV – Quelle est la réaction de la classe politique autrichienne ?
IR – Il est trop tôt pour le dire.
Ce qui nous intéresse particulièrement est de savoir quelle sera la réaction du FPÖ (« Freiheitliche Partei Österreichs« , soit « Parti Autrichien de la Liberté » nldr) qui s’intéresse à notre action sans pour autant promouvoir la sortie de l’UE.
Notre victoire devrait permettre de déclencher des débats, au sein du FPÖ mais également au sein d’autres formations politiques qui, bien que majoritairement favorables à l’UE, comptent dans leur rangs des opposants.
Ce qui nous intéresse particulièrement est de savoir quelle sera la réaction du FPÖ (« Freiheitliche Partei Österreichs« , soit « Parti Autrichien de la Liberté » nldr) qui s’intéresse à notre action sans pour autant promouvoir la sortie de l’UE.
Notre victoire devrait permettre de déclencher des débats, au sein du FPÖ mais également au sein d’autres formations politiques qui, bien que majoritairement favorables à l’UE, comptent dans leur rangs des opposants.
CdV – Quelle est la prochaine étape ?
Pensez-vous vraiment que le gouvernement va organiser ce referendum ?
Pensez-vous vraiment que le gouvernement va organiser ce referendum ?
IR – Nous devons nous battre pour le referendum, obliger le gouvernement à suivre la procédure qui lui impose de l’organiser.
Et je pense qu’il aura lieu car les politiciens n’ont qu’une marge de manœuvre extrêmement réduite.
Premièrement, comme je l’ai dit, les partis politiques rencontrent des oppositions en interne sur la question de l’UE, et deuxièmement, le risque de discrédit serait trop grand pour le ou les partis qui refuseraient d’accéder à une requête populaire, légale et démocratique; ils perdraient leurs électeurs.
Le parlement doit se saisir de cette question à partir de fin août et devrait se prononcer d’ici fin 2015.
Et je pense qu’il aura lieu car les politiciens n’ont qu’une marge de manœuvre extrêmement réduite.
Premièrement, comme je l’ai dit, les partis politiques rencontrent des oppositions en interne sur la question de l’UE, et deuxièmement, le risque de discrédit serait trop grand pour le ou les partis qui refuseraient d’accéder à une requête populaire, légale et démocratique; ils perdraient leurs électeurs.
Le parlement doit se saisir de cette question à partir de fin août et devrait se prononcer d’ici fin 2015.
CdV – Les autrichiens ne semblent pas les seuls à se poser des questions sur les institutions européennes.
Que pensez-vous de la situation actuelle en Grèce ?
Que pensez-vous de la situation actuelle en Grèce ?
IR – Les grecs n’ont aucun intérêt à rester dans l’UE et dans l’euro.
Ils ont besoin de retrouver une monnaie nationale afin de mener leur propre politique monétaire.
L’euro est un projet des élites qui a des conséquences désastreuses sur l’emploi, cette folie ne tiendra plus longtemps.
Ils ont besoin de retrouver une monnaie nationale afin de mener leur propre politique monétaire.
L’euro est un projet des élites qui a des conséquences désastreuses sur l’emploi, cette folie ne tiendra plus longtemps.
CdV – Souhaitez-vous ajouter quelque chose pour finir ?
IR – Oui je voudrais soulever un élément très important qui est la volonté de la Commission Européenne de mettre en place le TTIP, un accord commercial entre l’UE et les Etats-Unis.
Ceci représente un énorme danger pour les normes écologiques et sociales.
Sortir de l’UE nous permettrait d’échapper à cette menace.
Nous souhaitons commercer avec tous les pays du monde, pas seulement l’Europe et les Etats-Unis; la Russie est également un partenaire important et il est inconcevable de ne pas la traiter avec respect.
Bien que ne faisant pas partie de l’OTAN, nous sommes engagés malgré nous dans la politique exterieure de l’UE, qui mène une guerre économique contre la Russie à l’encontre de nos intérêts. Nous devons redevenir un pays indépendant.
Ceci représente un énorme danger pour les normes écologiques et sociales.
Sortir de l’UE nous permettrait d’échapper à cette menace.
Nous souhaitons commercer avec tous les pays du monde, pas seulement l’Europe et les Etats-Unis; la Russie est également un partenaire important et il est inconcevable de ne pas la traiter avec respect.
Bien que ne faisant pas partie de l’OTAN, nous sommes engagés malgré nous dans la politique exterieure de l’UE, qui mène une guerre économique contre la Russie à l’encontre de nos intérêts. Nous devons redevenir un pays indépendant.
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