L’Amérique est pleinement consciente que la façon d’attirer la Russie dans un conflit est de pousser en avant vers ses frontières.
 
 Avec le temps, la Russie sera obligée de défendre son droit d’exister et quand cela arrivera, les puissances occidentales ne sauront pas ce qui les frappe.
Les politiciens américains et européens en particulier, les politiciens en général sont quelques-uns des plus ignorants imbéciles lorsque la question s’éloigne un peu en dehors de leurs propres frontières.
 Quand il s’agit de la Russie, c’est une Enigme enveloppée dans un Mystère … mais seulement parce que, chers lecteurs, personne n’a pris la peine d’essayer de comprendre le point de vue des Russes et la Russie dans le monde.
Un fait historique important de la Russie est que la Russie est un empire civilisationnel unique construit sur la défense non offensive.
Ce que cela signifie est que, historiquement, la Russie ne démarre pas les guerres ou série de guerres (même si elle peut frapper la première dans une confrontation qui est ponctuée par une série de guerres).
 Dans l’histoire russe, les dirigeants russes, depuis le baptême de la Russie à l’orthodoxie, se sont efforcés d’éviter la guerre avec leurs voisins à quelques exceptions près.
 En même temps, autant nous n’aimons pas la guerre, et dans l’orthodoxie tuer au combat est toujours un péché, et nous n’avons pas l’hérésie de la guerre juste, nous sommes très très bons à tuer et détruire.
 Un paradoxe, mais c’est la réalité.
C’est si vrai que, dans l’été 1914, le tsar Nicolas II, lorsque la guerre était éminente, alla jusqu’à suspendre la mobilisation pour tenter de désamorcer la situation une fois de plus et de parler avec les Autrichiens et les Allemands de ce qui allait devenir la grande tragédie du début du 20 ème siècle.
Les problèmes avec les politiciens occidentaux modernes, et en vérité de toute l’Histoire, c’est que ces gars-là sont des imbéciles absolus sans compréhension de la psyché russe dont ils sont sûrs qu’elle sera la cause de WW3, que ce soit intentionnel ou accidentel.
Ils projettent leur psychisme sur les Russes.
Cela signifie qu’ils projettent leurs propres passions excessives typiquement négatives.
 L’Europe et les Etats-Unis sont des sociétés construites sur l’agression constante envers leurs voisins.
 Une agression d’autant plus menaçante qu’elle se construit sur une vaste coalition d’alliés et de blocs, ce qui provoque la peur de la défaite et la désescalade … votre calcul typiquement européen du rapport des forces.
La Russie est un empire défensif, c’est pourquoi la plupart des guerres ou série de guerres n’ont pas commencée par les Russes, mais par des ennemis qui attaquaient ou se massaient aux frontières de la Russie.
Après 800 années d’agression quasiment permanente par les Européens, la Russie ne tolère aucun ennemi se concentrant sur ses frontières dans ce qui apparaît comme une préparation pour l’invasion ou la création d’un immense basculement de l’Ukraine qui deviendrait un territoire néo-con US..
 Ceci étant associé avec l’approche russe de ne pas abandonner les Russes (ethnique ou culturelle) et alliés, contrairement à la société anglo-saxonne qui apprécie de poignarder dans le dos ses alliés lorsque la possibilité de gagner existe.
En tant que tel, il s’agit d’une approche en spirale.
Toute escalade par les étrangers conduira à une escalade directe par la Russie et non vers la désescalade.
La balance du pouvoir ne fonctionne pas lorsque la Russie se sent menacée dans sa survie.
Une escalade suffisante de l’ennemi dans l’espoir de forcer la Russie à faire marche arrière va générer un effet inverse et générer une première attaque et la guerre totale si la Russie sent sa vie et son existence  menacées par l’ennemi.
Rien de tel que de plonger la société russe dans un état d’esprit d’assiégée pour inciter le caractère désordonné des Russes à se cristalliser dans une direction: la destruction totale de la menace et des Etats qui la génèrent.
 
L’armée de la Russie  est peut être de seulement un million, mais la réserve prête est de plus de 20 millions avec une capacité de suivi de la mobilisation totale de plus de 40 millions de plus et peut-être encore davantage si l’on commence à compter les femmes combattantes et on le devrait.
 
La dernière fois, les usines ont été conduites par les enfants, les personnes âgées et les femmes. Maintenant, avec l’automatisation massive, une part encore plus grande de la société peut être libérée pour se battre.
Depuis que la civilisation russe n’est plus seulement agricole mais aussi une idée / philosophie culturelle, elle génère une loyauté fanatique absolue.
 C’est la fidélité à une culture qui permet la jachère temporaire de la terre dans la compréhension que ce sera ensuite utilisé et combiné en permanence avec la guerre de partisans jusqu’à broyer l’envahisseur et le décimer systématiquement à l’intérieur de la Russie avant de marcher sur ses villes et de les détruire jusqu’à ground zéro  pour se venger.
 
L’Europe a besoin de retrouver certains anciens combattants allemands ou roumains pour leur demander combien ils se sont amusés.
Mamal Kurgan, la plus haute colline à Volgograd (Stalingrad), une zone de 1,5 km carrés, avait 35 000 corps identifiables sur elle, la moitié d’entre eux allemande, après quatre mois de combats.
 
C’est plus que ce que les deux camps ont perdu sur les plages de Normandie.
 
Dans WW2, les Allemands ont perdu en moyenne un soldat toutes les 30 secondes et 3-4 fois plus de blessés.
Si les armées actuelles sous la bannière de l’OTAN étaient utilisées pendant 3-4 mois, cela reviendrait à près d’un million et demi de morts et de blessés.
 
L’OTAN s’effondrerait.
 Les Grecs refusent de se battre.
 Les Serbes auraient leur guerre au milieu de tout cela.
Les Chypriotes refuseraient de se battre.
La Turquie refuserait probablement de mourir dans une guerre qu’elle ne pourrait que perdre.
 La Bulgarie connaitrait sans doute une révolution.
 La Roumanie, l’Italie, l’Espagne et le Portugal ne pourraient pas souffrir longtemps de lourdes pertes avant que leurs gouvernements impopulaires ne soient renversés.
 La France plus que probablement aussi.
Les Etats-Unis ne pourraient pas concentrer pleinement leur armée comme ils devraient lâcher leur emprise sur tous les autres secteurs qui exploseraient à leur tour.
 
Et il y aurait un second front, c’est à dire que si l’Amérique voulait envahir l’Extrême-Orient russe, bien, en plus de saisir Sakhaline, Vladivastok et Khabarovsk, ce qui coûterait des centaines de milliers de cadavres, une force d’invasion américaine serait confrontée à une marche de 3000 km à environ 1.800 miles des champs de pétrole principaux les plus proches et obligerait de couvrir une superficie plus grande que la zone continentale des États-Unis, en terrain sauvage, avec des partisans russes et l’hiver sibérien très froid (pendant 8 mois) complétant la liste de cadavres sur une base quotidienne.
 
 En d’autres termes, en dehors d’un accaparement temporaire des terres, rien à craindre.
Aussi, si les choses allaient mal, la Chine interviendrait sachant qu’elle est la prochaine sur la liste des objectifs et donc la Sibérie serait assez sauvée de forces américaines.
 
La réalité, Américains, Allemands, et fous de Polonais est que les Russes se battront et 152 millions de personnes vont se battre jusqu’à la fin, non pas parce que Poutine se trouve au pouvoir ou parce que nous craignons l’ennemi mais parce que l’amour de la Russie, l’idée même de Russie, guidera une résistance fanatique, bien formée et armée avec de l’armement de pointe.
 
 Les Russes se battront indépendamment de qui siège sur le trône parce que nous ne nous battons pas pour le leader, mais pour le Christ et pour la Russie, la terre qu’Il nous a donnée en tant que la Troisième Rome.
 
Vous allez vous battre pour quoi?
 
 
 Cet article a été initialement publié dans Mat Rodina

Vue sur Russia Insider, le 23 Mars 2015.
 
Version française E Gaillot pour €calypse