Le 26/03/2015
Yves Daudigny va pouvoir profiter d’une retraite bien méritée, et s’offrir, grâce à sa pension de politicien professionnel, une nouvelle femme de ménage. Il y a fort à parier qu’il la prendra d’origine maghrébine. Cela lui évitera peut-être de nouvelles déconvenues.
Les élections départementales nous réservent parfois d’amusantes surprises.
Dans l’Aisne, à Marle (2.200 âmes), règne depuis 1983 un baron local du PS, Yves Daudigny, maire de la commune, président du conseil général, sénateur.
Et, dans l’ombre du grand homme, une humble femme de ménage.
Marie-Jeanne Parfait a occupé pendant trente ans un logement de fonction au sein de l’hôtel de ville.
Pour se doucher, elle devait emprunter l’escalier d’honneur, les pièces lui étant attribuées ne comportant pas de salle de bains.
Lors des réceptions officielles, elle était priée de se montrer discrète : même dans une baronnie socialiste, la visibilité du petit personnel n’est pas souhaitable.
Qu’il se cache et se contente du bonheur que les élus lui préparent, ces élus du peuple de gauche qui ne manquent ni un cocktail, ni une réception. La routine.
Marie-Jeanne Parfait est une bonne représentante de la France d’en bas de monsieur Raffarin.
La France qui se lève tôt de monsieur Sarkozy.
La France des périphéries décrite par le géographe Christophe Guilluy.
La France paupérisée, prolétarisée, abandonnée, évoquée par Éric Zemmour.
Marie-Jeanne est française, travaille, n’a sans doute jamais mis le feu à une voiture.
Elle est peut-être catholique par tradition, sans plus.
Elle se fout éperdument des débats sociétaux et des préoccupations de la bobocratie.
Les siennes sont terre à terre : survivre avec une retraite pas bien épaisse, pouvoir se soigner quand c’est nécessaire, pouvoir sortir de chez elle sans se faire agresser, ni même se faire toiser par un de ces « jeunes » à qui le mot travail est inconnu, et qui passent leur journée entre la CAF, le PMU et le kebab de leur pote Rachid où il fait si bon bavarder entre deux clients.
Marie-Jeanne, la femme de ménage qui ne devait pas salir le tapis de l’escalier d’honneur lorsqu’elle allait se brosser les dents, a peut-être voté communiste il y a trente ans, lorsque le parti de Georges Marchais faisait croire aux ouvriers qu’il les défendrait jusqu’au bout, jusqu’à l’avenir radieux déjà en marche de l’autre côté du rideau de fer.
Lorsqu’elle a compris que les prolétaires étaient méprisés par ces politiciens de gauche qui préfèrent les jeunes immigrés à la population locale, elle s’est tournée vers le Front national.
Elle y a vu, à tort ou à raison, le parti des petites gens.
Quand le Président-de-tous-les-Français-socialistes qualifie les pauvres de « sans-dents » et se couche devant les instructions de la Commission de Bruxelles, toutes les Marie-Jeanne de France se sentent trahies par ceux auxquels elles ont cru, il y a longtemps.
Yves Daudigny va pouvoir profiter d’une retraite bien méritée, et s’offrir, grâce à sa pension de politicien professionnel, une nouvelle femme de ménage.
Il y a fort à parier qu’il la prendra d’origine maghrébine.
Cela lui évitera peut-être de nouvelles déconvenues.
Car le président-sénateur-maire, baron socialiste de Marle, a été éliminé dès le premier tour des élections du 22 mars.
Devant lui, Jeanne-Marie Parfait, la petite femme de ménage de la mairie, dont peut-être il ne connaissait même pas le nom, est arrivée en seconde position.
Désormais, il s’en souviendra.
Dans l’Aisne, à Marle (2.200 âmes), règne depuis 1983 un baron local du PS, Yves Daudigny, maire de la commune, président du conseil général, sénateur.
Et, dans l’ombre du grand homme, une humble femme de ménage.
Marie-Jeanne Parfait a occupé pendant trente ans un logement de fonction au sein de l’hôtel de ville.
Pour se doucher, elle devait emprunter l’escalier d’honneur, les pièces lui étant attribuées ne comportant pas de salle de bains.
Lors des réceptions officielles, elle était priée de se montrer discrète : même dans une baronnie socialiste, la visibilité du petit personnel n’est pas souhaitable.
Qu’il se cache et se contente du bonheur que les élus lui préparent, ces élus du peuple de gauche qui ne manquent ni un cocktail, ni une réception. La routine.
Marie-Jeanne Parfait est une bonne représentante de la France d’en bas de monsieur Raffarin.
La France qui se lève tôt de monsieur Sarkozy.
La France des périphéries décrite par le géographe Christophe Guilluy.
La France paupérisée, prolétarisée, abandonnée, évoquée par Éric Zemmour.
Marie-Jeanne est française, travaille, n’a sans doute jamais mis le feu à une voiture.
Elle est peut-être catholique par tradition, sans plus.
Elle se fout éperdument des débats sociétaux et des préoccupations de la bobocratie.
Les siennes sont terre à terre : survivre avec une retraite pas bien épaisse, pouvoir se soigner quand c’est nécessaire, pouvoir sortir de chez elle sans se faire agresser, ni même se faire toiser par un de ces « jeunes » à qui le mot travail est inconnu, et qui passent leur journée entre la CAF, le PMU et le kebab de leur pote Rachid où il fait si bon bavarder entre deux clients.
Marie-Jeanne, la femme de ménage qui ne devait pas salir le tapis de l’escalier d’honneur lorsqu’elle allait se brosser les dents, a peut-être voté communiste il y a trente ans, lorsque le parti de Georges Marchais faisait croire aux ouvriers qu’il les défendrait jusqu’au bout, jusqu’à l’avenir radieux déjà en marche de l’autre côté du rideau de fer.
Lorsqu’elle a compris que les prolétaires étaient méprisés par ces politiciens de gauche qui préfèrent les jeunes immigrés à la population locale, elle s’est tournée vers le Front national.
Elle y a vu, à tort ou à raison, le parti des petites gens.
Quand le Président-de-tous-les-Français-socialistes qualifie les pauvres de « sans-dents » et se couche devant les instructions de la Commission de Bruxelles, toutes les Marie-Jeanne de France se sentent trahies par ceux auxquels elles ont cru, il y a longtemps.
Yves Daudigny va pouvoir profiter d’une retraite bien méritée, et s’offrir, grâce à sa pension de politicien professionnel, une nouvelle femme de ménage.
Il y a fort à parier qu’il la prendra d’origine maghrébine.
Cela lui évitera peut-être de nouvelles déconvenues.
Car le président-sénateur-maire, baron socialiste de Marle, a été éliminé dès le premier tour des élections du 22 mars.
Devant lui, Jeanne-Marie Parfait, la petite femme de ménage de la mairie, dont peut-être il ne connaissait même pas le nom, est arrivée en seconde position.
Désormais, il s’en souviendra.
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