Après le dossier PSA ou la fusion Lafarge-Holcim, la séquence est vraiment mauvaise pour l’industrie française.
L’auteur de ces lignes voudrait bien qu’il existe une alternative réelle à l’offre de General Electric.
Oui, la fin d’Alstom fait mal au cœur et, après le dossier PSA ou la fusion Lafarge-Holcim, la séquence est vraiment mauvaise pour l’industrie française.
Mais le procès fait aux dirigeants d’Alstom ne tient pas.
Patrick Kron a redressé Alstom et gagné auprès de ses salariés une très flatteuse réputation. Aujourd’hui, il cherche à préserver l’avenir.
Le procès des grandes entreprises ne tient pas plus.
Il est si facile !
Dans les grands pays industrialisés, le secteur privé et l’administration coexistent.
En France, l’administration a disparu.
Ses meilleurs talents sont dans le privé et ceux qui restent vont et viennent en politique.
Le privé, lui, remplit sa vocation.
Elle est peut-être méprisable (gagner de l’argent) mais elle était connue d’avance !
Le discours de l’État sauveur n’est pas crédible.
Au PS et au FN, on plaide pour une intervention via la BPI (Banque publique d’investissement) ou la CDC (Caisse des dépôts et consignations).
Pour faire quoi ?
Les promoteurs de ces solutions se rendent-ils compte à quel point ils apparaissent comme repoussoirs pour les ingénieurs et cadres (qui, rappelons-le, font la réalité de la valeur ajoutée)
? Il y a dans ces familles politiques une ignorance de l’entreprise qui fait froid dans le dos.
À gauche, on rêve encore d’une économie administrée, et au FN on voit la France comme un gigantesque Hénin-Beaumont et Marine Le Pen comme une mater dolorosa protectrice des faibles et égarés de la mondialisation.
François Hollande dit n’avoir pour seul critère que celui de l’emploi.
C’est une illusion car on sait bien qu’aucun engagement sérieux ne peut être pris au-delà de 3 ans.
Par ailleurs, faut-il continuer à entretenir les coûteuses forteresses syndicales comme l’usine de Belfort, qui est à Alstom ce qu’Aulnay était à PSA ?
Quant à l’UMP, elle se distingue par son ode classique à la main invisible du marché, artifice idéal pour s’éviter toute réflexion de fond.
La vérité, c’est que si l’État avait fait le travail de prospective que fait Patrick Kron aujourd’hui, il aurait sans doute, et depuis longtemps :
- aidé les entreprises en supprimant les 35 heures, en abaissant le taux d’IS (impôt sur les sociétés) et en freinant la normomanie d’une administration pléthorique ;
- promu le discours de l’entreprise et assumé les gros mots que sont les fonds propres, les capitaux, les noyaux d’actionnaires ;
- imaginé des stratégies capitalistiques pour éviter que le sort d’Alstom soit débattu aujourd’hui par quelques administrateurs isolés (puisque la ventilation du capital fait qu’il n’y a aucun actionnaire de référence) ;
- compris que la concurrence à tout vent, notamment des champions des pays émergents (soutenus, eux, par leur État d’origine) ou low cost, allait peser sur les marges ;
- évité de rentrer dans la pantalonnade de la transition énergétique qui a déjà saccagé nos territoires en éolien terrestre, détruit l’industrie du photovoltaïque, freiné tous les grands acheteurs des technologies Alstom, avant sans doute de régler son compte à notre filière nucléaire.
Mais qu’attendre d’un pays où politiques et hauts fonctionnaires vomissent à longueur de temps cette entreprise qu’ils ne connaissent pas.
Et feignent de s’émouvoir des conséquences de la mondialisation tout en se préparant à signer, en catimini, le projet de traité transatlantique ?
Ce que l’affaire Alstom nous révèle s’appelle le déclassement.
Et ce n’est que le début puisque la suite, c’est la disparition progressive d’un écosystème (fournisseurs, partenaires R&D, consultants, talents, filière éducative labos-universités-professeurs-étudiants …).
Le Français étant assez sarcastique, il a beaucoup ricané lorsque l’Indien Tata a racheté Jaguar aux Anglais, que les Allemands de BMW leur ont racheté Austin.
Maintenant, il va moins rire car c’est son tour.
Les hommes de l’entreprise aiment autant la France que leurs contempteurs étatiques.
En tout cas, ils préféreront toujours recevoir leurs insultes que partager leur renoncement.
Oui, la fin d’Alstom fait mal au cœur et, après le dossier PSA ou la fusion Lafarge-Holcim, la séquence est vraiment mauvaise pour l’industrie française.
Mais le procès fait aux dirigeants d’Alstom ne tient pas.
Patrick Kron a redressé Alstom et gagné auprès de ses salariés une très flatteuse réputation. Aujourd’hui, il cherche à préserver l’avenir.
Le procès des grandes entreprises ne tient pas plus.
Il est si facile !
Dans les grands pays industrialisés, le secteur privé et l’administration coexistent.
En France, l’administration a disparu.
Ses meilleurs talents sont dans le privé et ceux qui restent vont et viennent en politique.
Le privé, lui, remplit sa vocation.
Elle est peut-être méprisable (gagner de l’argent) mais elle était connue d’avance !
Le discours de l’État sauveur n’est pas crédible.
Au PS et au FN, on plaide pour une intervention via la BPI (Banque publique d’investissement) ou la CDC (Caisse des dépôts et consignations).
Pour faire quoi ?
Les promoteurs de ces solutions se rendent-ils compte à quel point ils apparaissent comme repoussoirs pour les ingénieurs et cadres (qui, rappelons-le, font la réalité de la valeur ajoutée)
? Il y a dans ces familles politiques une ignorance de l’entreprise qui fait froid dans le dos.
À gauche, on rêve encore d’une économie administrée, et au FN on voit la France comme un gigantesque Hénin-Beaumont et Marine Le Pen comme une mater dolorosa protectrice des faibles et égarés de la mondialisation.
François Hollande dit n’avoir pour seul critère que celui de l’emploi.
C’est une illusion car on sait bien qu’aucun engagement sérieux ne peut être pris au-delà de 3 ans.
Par ailleurs, faut-il continuer à entretenir les coûteuses forteresses syndicales comme l’usine de Belfort, qui est à Alstom ce qu’Aulnay était à PSA ?
Quant à l’UMP, elle se distingue par son ode classique à la main invisible du marché, artifice idéal pour s’éviter toute réflexion de fond.
La vérité, c’est que si l’État avait fait le travail de prospective que fait Patrick Kron aujourd’hui, il aurait sans doute, et depuis longtemps :
- aidé les entreprises en supprimant les 35 heures, en abaissant le taux d’IS (impôt sur les sociétés) et en freinant la normomanie d’une administration pléthorique ;
- promu le discours de l’entreprise et assumé les gros mots que sont les fonds propres, les capitaux, les noyaux d’actionnaires ;
- imaginé des stratégies capitalistiques pour éviter que le sort d’Alstom soit débattu aujourd’hui par quelques administrateurs isolés (puisque la ventilation du capital fait qu’il n’y a aucun actionnaire de référence) ;
- compris que la concurrence à tout vent, notamment des champions des pays émergents (soutenus, eux, par leur État d’origine) ou low cost, allait peser sur les marges ;
- évité de rentrer dans la pantalonnade de la transition énergétique qui a déjà saccagé nos territoires en éolien terrestre, détruit l’industrie du photovoltaïque, freiné tous les grands acheteurs des technologies Alstom, avant sans doute de régler son compte à notre filière nucléaire.
Mais qu’attendre d’un pays où politiques et hauts fonctionnaires vomissent à longueur de temps cette entreprise qu’ils ne connaissent pas.
Et feignent de s’émouvoir des conséquences de la mondialisation tout en se préparant à signer, en catimini, le projet de traité transatlantique ?
Ce que l’affaire Alstom nous révèle s’appelle le déclassement.
Et ce n’est que le début puisque la suite, c’est la disparition progressive d’un écosystème (fournisseurs, partenaires R&D, consultants, talents, filière éducative labos-universités-professeurs-étudiants …).
Le Français étant assez sarcastique, il a beaucoup ricané lorsque l’Indien Tata a racheté Jaguar aux Anglais, que les Allemands de BMW leur ont racheté Austin.
Maintenant, il va moins rire car c’est son tour.
Les hommes de l’entreprise aiment autant la France que leurs contempteurs étatiques.
En tout cas, ils préféreront toujours recevoir leurs insultes que partager leur renoncement.
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