par mardi 1er avril 2014 -
Enfin courageux, le chef de l’Etat brûle le cadavre socialiste en intronisant Valls.
Il aura finalement mis un peu plus de temps que Mitterrand à comprendre que la France se conduit à droite.
La branlée tout juste consommée, notre Monsieur des Landes, Jean Marc Ayrault, a été prié de faire ses cartons pour retourner à ses aéroports.
Il était temps pour cet austère qui ne se marrait plus de laisser le champ libre à l’action, ou, du moins à l’ambition.
La politique est un sport de pouvoir, et celui-ci ne s’offre qu’aux intrépides, aux fieffés menteurs ou aux escrocs arrivistes, pas aux demi sel qui semblent chaque jour enterrer leurs illusions.
Ayrault était une erreur de casting, un tentative morte née d’imposer par la mollesse des réformes urgentes et rugueuses, que l’on attend toujours.
Le nantais n’aura rien compris à Matignon, et mené son gouvernement comme un pion une salle d’étude : convaincu de toute façon de son inutilité.
Inutile, incompétent et sans poigne, incapable d’imposer une communication claire, un respect de la hiérarchie, pour au final, mois après mois ne laisser voir qu’une lamentable cacophonie indigne d’une démocratie moderne.
Tout cela est fini, et c’est tant mieux.
De plus, dans son sillage, le premier ministre fantoche aura emporté sans le vouloir les verts, Duflot en tête, préférant, le combat à peine décrété, la désertion à la lutte.
Bon débarras.
Désormais donc Valls occupe le poste.
Valls, le plus carriériste de tous, Sarkozyste convaincu, libéral et pragmatique, le jeune catalan (moins de 60 ans en politique c’est jeune) sera sans doute mes que un premier ministre.
D’abord un futur potentiel candidat à la présidentielle de 2017.
Ensuite une épine dans le pied de Désir, inutile premier secrétaire du parti, disqualifié depuis dimanche lui aussi, qui voit un de ses pires ennemis obtenir le graal.
Enfin, Valls accélérera la décomposition du PS, qui explosera très vite en tous sens, extrême gauche d’un côté, écolos de l’autre, Taubira au milieu.
On voit mal en effet Christiane passer sous les ordres de Valls.
Mariage pour tous, mais pas avec n’importe qui !
On peut en tout cas compter sur Valls pour ne pas nous faire croire qu’il est de gauche.
Il ne cherchera à convaincre personne de cela, l’homme est droit dans ses bottes, une sorte de Juppé rose, pas un hasard qu’il fleurisse d’ailleurs au moment même où le chauve rigide semble se remplumer du côté de la Gironde.
On prête à Valls le désir de s’acoquiner avec Hamon pour donner le change, on verra bien, mais l’attelage pourrait éventuellement fonctionner, les deux gonzes ayant pour point commun de ne pas mâcher leurs mots.
Un des grands mystères de la future équipe, c’est surtout l’arrivée ou non de Ségolène, l’ex ennemie de l’ex compagne de l’ex compagnon de Julie Gayet, qui n’en pouvait plus dimanche sur le plateau de ne pas pouvoir hurler sa joie de revenir enfin…ou pas.
On ne sent pas à priori le catalan très friand de romances revanchardes, mais le Président préside, et ce dernier a lourdement insisté sur l’éducation dans les combats à venir, un des grands ministères dans lequel nombreux sont ceux qui imaginent à voix haute madame Royal.
Mais qu’importe le casting après tout, pourvu qu’on ait l’ivresse.
L’ivresse de sondages qui remontent, de courbes qui s’inversent, d’impôts qui baissent, de travail qui se trouve.
Il faudra pour cela un peu de talent, de la poigne et de la chance.
Tout ce qui a jusqu’ici manqué au vaudeville hollandais.
Il semble aujourd’hui peu probable que tout cela fonctionne, pourtant, c’est à chaque fois que Mitterrand s’est rappelé qu’il était de droite qu’il est entré dans l’Histoire.
Tout est donc encore permis pour François Hollande, y compris d’être réélu.
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