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samedi 14 décembre 2013

L’increvable Jack Lang, ou les bons comptes de l’Arabie heureuse.

jack-lang

Le 13 décembre 2013

 

Depuis la faillite de 2008, c'est toi, lecteur-contribuable, qui finance l’Institut du monde arabe, et donc les émoluments de Mister Jack.

C’est un mélange de commisération amusée et de déplaisir agacé que suscitent les vieilles gloires un peu passées.
 Prenez Jack Lang, qui n’a jamais lâché les planches et le crachoir.
Trente ans à arpenter les allées du pouvoir et se faire mousser sur les plateaux télé, brushing impeccable, peau tannée, chemises roses et costumes bleutés de grand couturier.
Détenteur du ministère de la Beauté et de l’Intelligence, précieux ridicule de la mitterrandie, il fut, de tous les excès du socialisme princier, l’apôtre infatigable du communautarisme culturel.


À 73 ans, il pourrait profiter d’une retraite méritée, avec Monique, sa chère et tendre. Eh bien non, l’increvable préside l’Institut du monde arabe.
L’endroit a vu Baudis et Muselier se succéder, alors ça questionne évidemment, d’autant que l’impétrant veut de l’argent, 10.000 euros mensuel, nous apprend Jeune Afrique.
Il a des frais de toilettes, forcément, et puis logé place des Vosges, vous pensez.

Retour sur les années 80, quand la gauche culturelle s’amourache des cités : sur fond d’affaire du voile, de rodéos urbains et du rap d’IAM et de NTM, il se passe comme l’ouverture d’un front révolutionnaire pour les orphelins du Grand Soir.
 De Roland Castro (Banlieues 89) à Françoise Castro-Fabius, Mathieu Kassovitz (« La Haine ») et Pierre Bergé, les banlieues se parent de l’étrangeté suave des territoires ensauvagés, de ce romantisme pour autrui (Finkielkraut) qui donne le frisson aux beaux quartiers.
Jack célèbre les arts de la rue, les graffitis et les tambours du Bronx. Il adore les architectes.
C’est un prince bâtisseur, florentin sur les bords, comme le Président. Grâce à lui, en 1987, l’Institut du monde arabe, érigé en bord de Seine, défie les tours de Notre-Dame. Visionnaire non ?

Avant les équipées sanglantes du GIA, de Fofana et de Merah, l’islam s’orne d’exotisme oriental pour les enfants d’Isaac exilés du Maghreb pris de tendresse pour les cousins issus d’Ismaël, partageant le ressentiment rétro-colonial contre une France trop peu ouverte à leur gré.
 On fête l’Arabie heureuse, les nuits du ramadan et les équivoques douceurs de la Mamounia.
Le communautarisme culturel devient électoral en se doublant de sectarisme identitaire, au Sentier, dans le Marais, à Sarcelles dont Strauss-Kahn devient député-maire.
 Son épouse Anne Sinclair clame son entre-soi coreligionnaire. L’âge du fier règne à tous les étages, comme disait Muray.

Les Tapie, Bartolone et Borloo poursuivent l’œuvre d’acclimatation des cultures venues d’ailleurs, grâce à la pompe à fric du ministère de la Ville.
 La droite et son zonage fiscal, ses niches du même nom et ses rénovations urbaines, la gauche et ses préférences ethnico-raciales, ses mesures de bonification et ses personnalités « issues de la diversité ».
Le Qatar s’invite in fine auprès de populations dont on reconnaît qu’elles obéiraient mieux à une puissance arabe qu’aux autorités françaises.
 Après les imams et les mosquées d’Algérie, l’argent des pétromonarchies soufflera sur les braises du salafisme au moment choisi.

Notre ministre astral revient là où il a commencé.

 Depuis la faillite de 2008, c’est toi, lecteur-contribuable, qui finance l’Institut du monde arabe, et donc les émoluments de Mister Jack.

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