Heureusement la gauche n’atteint que rarement le pouvoir au plan national. Mais à chaque fois qu’elle le quitte, elle accroche un lourd boulet de plus aux basques de la France.
François Mitterrand nous a laissé la retraite à 60 ans, une mesure purement démagogique qui allait à contre-courant de la démographie et de l’augmentation constante de l’espérance de vie (1 trimestre par an depuis de nombreuses années).
A l’époque, cette réforme n’a pas été une catastrophe économique parce que la croissance était encore là mais elle a instillé un poison terrible dans les esprits.
La retraite à 60 ans est alors devenue un avantage acquis, qui encore aujourd’hui, rend la réforme des retraites très difficiles, car c’est encore un marqueur très fort pour la gauche passéiste qui nous gouverne.
L’idée de cet article m’a été donnée après la lecture d’un éditorial de François Lenglet paru dans le Point et intitulé : « Jospin, mauvais génie de Hollande« .
Dans ce billet, François Lenglet pointe l’énorme responsabilité de Lionel Jospin dans les difficultés actuelles de la France :
- Lionel Jospin a littéralement gâché les 3,9 % de croissance dont a bénéficié l’économie française entre 1998 et 2000. Il n’a fait aucune réforme de structure et s’est bien gardé d’amorcer la moindre réforme des retraites.
- Il n’a même pas fait baisser la dette entre 1997 et 2000 alors que les pays de la zone euro la réduisaient en moyenne de 6 points de PIB !
- Jospin n’a évidemment pas réduit la dépense publique, car il est socialiste ! Entre 1997 et 2002, elle est restée à 53 % du PIB alors que le PIP bondissait de 15 %. Dans le même temps, la Suède baissait ses dépenses de 5 points de PIB ! Les effectifs de la fonction publique française augmentèrent de 8,5 % durant cette période !
François Lenglet n’hésite pas à affirmer :
« la plupart de nos difficultés actuelles ont leur origine à cette période : si la France de Hollande n’a plus de marges de manoeuvre, c’est parce que celle de Jospin les a gaspillées, quinze ans auparavant ».
Il n’est point besoin de décrire le troisième boulet que François Hollande est en train d’ajouter à la France.
Atteint, lui aussi, de cette maladie congénitale des socialistes français qui leur interdit de baisser les dépenses publiques, il a infligé aux Français, et surtout aux entreprises françaises, un choc fiscal d’une ampleur jamais vue et qui a précipité le pays dans une grave récession.
Atteint, lui aussi, de cette maladie congénitale des socialistes français qui leur interdit de baisser les dépenses publiques, il a infligé aux Français, et surtout aux entreprises françaises, un choc fiscal d’une ampleur jamais vue et qui a précipité le pays dans une grave récession.
Après presque un tiers du quinquennat écoulé, aucune réforme de structure n’a été entreprise.
La « réforme des retraites » a été menée à dose homéopathique et surtout en ne touchant pas à la sacro-sainte « retraite à 60 ans » !
Aujourd’hui, quelle est la seule réforme qui caractériserait l’action de Hollande à la tête de l’Etat s’il devait la quitter ?
Le mariage gay ! Quel bilan !
Un observateur politique titrait l’un de ses éditoriaux : « le quinquennat est terminé ! »
Tant il est vrai que les réformes de structure ne peuvent être entreprises en France qu’au tout début. Et ce n’est pas l’impopularité massive de Hollande qui peut lui laisser la moindre chance de faire mentir cette loi.
Conclusion : pour sortir de l’impasse dans laquelle Hollande et les socialistes nous ont conduits, et nous libérer de leurs boulets, une seule solution :
Changer de quinquennat et donc de président !
Bonjour Monsieur,
RépondreSupprimerC’est assez par hasard que je suis tombé sur votre article et sur votre blog. A vrai dire, j’avais tapé « François Hollande Lionel Jospin » sur Google ! Je vais donc y aller franco, je suis de gauche. C’est donc avec un intérêt particulier que je commente votre article.
Suite à la lecture de cette chronique, je conteste plusieurs des points que vous avez explicité. Vous avez titré votre article « Les 3 boulets qui ont coulé la France » en introduisant la séquence par François Mitterrand et la retraite à 60 ans. Vous dites que cet âge de départ à la retraite est un acquis désormais difficile à remettre en cause. Pourtant, l’âge de départ à la retraite a bien été reculé à 62 ans en 2010. En outre, quand Mitterrand a choisi de faire cette réforme, c’était avant tout pour récompenser les vétérans de la seconde guerre mondiale. Certes, il aura fait preuve de manque d’anticipation dans la mesure où il n’a pas prévu le vieillissement de la population (qui se poursuit à vitesse grand V), mais les Français ont beau y être attachés, le départ à la retraite à taux plein continue de reculer, lui (67 ans désormais).
Concernant les 35 heures et Lionel Jospin, il y a deux paramètres que vous ne prenez pas en compte : le premier c’est que la réduction du temps de travail permet mécaniquement de réduire le chômage ce qui a, en 2000, achevé la résorption du déficit de la Sécurité Sociale, il n’existe aucune mesure de droite dont on a pu mesurer l’impact sur le chômage. Quant à la baisse de la dette, son montant importe peu en réalité : ce qui compte c’est la possibilité de la refinancer (possible grâce aux taux d’intérêts bas), et de la rembourser (possible grâce aux bonnes rentrées fiscales et à l’épargne). Avec une croissance comme celle que nous avons connu sous Jospin, la dette a été stabilisée sous 60% pour se retrouver à 90% à l’arrivée de Hollande en 2012. De toute façon ce ratio n’a pas vraiment d’importance puisqu’il sert avant tout pour des comparaisons entre les pays. Et rappelez-vous que nous sommes la seule génération née au XXème siècle qui n’a pas connu de dette supérieure à 100% du PIB.
Ensuite, pour les dépenses publiques, vous dites qu’il ne les a pas baissé car il est socialiste, mais je n’aurai pas la cruauté de vous rappeler que le seul ministre des Finances qui augmenté ces dépenses (plus que l’inflation j’entends bien) entre 1995 et 2012 est Christine Lagarde.
Concernant Hollande, quand il arrive au pouvoir il a deux choix : augmenter les impôts ou faire un plan de relance (à l’image de la loi de TEPA de Sarkozy ou les hausses des prestations de Mitterrand). Il s’est retrouvé dans une situation où il a eu peur d’une éventuelle hausse des taux d’intérêts de la dette que la DG du Trésor (dont je fais partie) faisait miroiter : il a dû serrer la vis rapidement. Et même s’il ne se réduit pas assez vite, le déficit budgétaire diminue bel et bien depuis qu’il est au pouvoir. Je ne vais donc pas m’attarder à faire le bilan de la droite ces trente dernières années tellement il serait sévère. Je ne suis pas de ceux qui, à gauche font comme si tout allait bien et qu’il ne faut surtout pas réformer. Néanmoins, vous devez de votre côté aussi faire preuve d’autocritique, car je ne le perçois pas sur votre blog malheureusement.
PS : J’ai moi-même un blog, et une page Facebook n’hésitez pas à jeter un coup d’œil
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