Le 10 décembre 2013, dans une rare opération de transparence, le ministère de la Culture et de la Communication a publié un bilan détaillé de l’ensemble des aides de l’État allouées en 2012 au secteur de la presse.
Cette publication fait suite à deux rapports de la Cour des comptes publiés cette année.
Le premier en février critiquait, outre le montant en lui-même, « une transparence encore incomplète sur le montant des aides ».
Le second publié en septembre rappelait que « le dispositif des aides d’État à la presse s’est historiquement caractérisé par son absence d’information publique sur les montants accordés aux différents éditeurs et titres de presse » et recommandait « une publication consolidée des aides directes et indirectes par titre » afin « d’apprécier et de comparer le degré de soutien de l’État entre les titres bénéficiaires ».
Le tableau récapitulatif des aides attribuées en 2012 pour les 200 titres de presse les plus aidés est riche d’enseignements.
Aide directes (aide aux quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires, aide aux quotidiens régionaux, départementaux et locaux d’information politique et générale à faibles ressources de petites annonces, aide au portage de la presse, aide à la presse hebdomadaire et régionale et aides reçues au titre du fonds stratégique pour le développement de la presse), aides aux tiers (aide à la distribution de la presse quotidienne nationale d’information politique et générale notamment), aides postales (tarifs postaux préférentiels pour l’envoi des journaux), tout y passe !
L’occasion de remarquer que quand il s’agit de quémander des subventions les frontières politiques s’estompent vite.
Ainsi, en montant total, Le Monde et Le Figaro sont les deux journaux les plus aidés, avec respectivement 18,6 et 18,2 millions d’euros versés en 2012 tandis qu’en aides par exemplaire ce sont L’Humanité et Le Nouvel Observateur qui arrivent en tête avec respectivement 0,53 € et 0,34 € de subvention par numéro.
L’Humanité, vendu 1,40 € l’exemplaire, décidément journal à l’agonie qui ne doit sa survie qu’à sa promiscuité avec le pouvoir.
On se rappelle en effet que le quotidien communiste a également obtenu il y a peu l’effacement de sa dette par l’État, sans que cela lui suffise puisque, aussitôt les aides à la presse critiquées, le journal y a vu des « torpilles contre la démocratie ».
On comprendra ainsi mieux les 7 millions annuels reversés à Télé 7 jours chaque année ou encore le demi-million attribué au Journal de Mickey, deux périodiques qui portent hauts les valeurs de la culture française et défendent sans relâche la liberté d’expression.
Il ne faudrait pas non oublier des périodiques plus engagés comme L’Hebdo des socialistes, CGT ensemble ou encore CFDT Magazine que le contribuable français soutient chaque année.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.