Et si la mairie de Marseille voulait devancer Christian Estrosi ? Cinq sites de vidéo-surveillance prévus par la mairie de Marseille ont pour objectif de surveiller les Roms et gens du voyage, révèle le site marseillais marsactu. Une idée semblable à celle de Christian Estrosi qui avait promis à des gens du voyage, le 30 juin dernier, de leur "pourrir la vie jour et nuit avec électricité et eau coupés" et de les surveiller "par caméras mobiles".
Chacune des 407 caméras que la mairie va installer dans tout Marseille dispose
d'une fiche précisant quelques "objectifs du site". "Ce document qui figure dans les annexes de l'appel d'offres clôturé le 28 juin - c'est-à-dire le dossier technique communiqué aux entreprises candidates - réserve toutefois une surprise : parmi les objectifs assignés aux caméras figurent à cinq reprises les mentions "Roms" et "gens du voyage", écrit marsactu.

"On ne peut pas nier que certains campements troublent l'ordre public"

Contactée par metronews, l'adjointe UMP de la mairie de Marseille, Caroline Pozmentier, déléguée à la sécurité estime ces indications ethniques "fâcheuses et regrettables", mais tente de relativiser cette "erreur". "ll faut relativiser les faits et ne pas se laisser prendre par les intentions nauséabondes* du site marsactu. Sur 700 fiches techniques, qui représentent un travail très lourd pour les techniciens, seulement cinq mentionnent les Roms ou gens du voyage. Je considère que le dossier est clos", déclare l'adjointe du maire. "On ne souhaite stigmatiser personne, mais nous ne voulons pas non plus se cacher derrière notre petit doigt et on ne peut pas nier que certains campements troublent l'ordre public", ajoute-t-elle.

Ces objectifs ethniques sont pourtant illégaux, la loi informatique et liberté interdisant de recueillir et traiter ce genre de données qui "vise un type de population". Contactée par le site d'information, la commission nationale informatique et libertés (Cnil) met d'ailleurs en garde contre "une stigmatisation ciblant des catégories, notamment raciales ou ethniques". Les responsables de ces objectifs ethniques seront-ils sanctionnés ? "Nous ferons le nécessaire et s'il faut s'expliquer devant la Cnil, nous nous expliquerons", assure la mairie de Marseille à metronews.

Pas sûr que la ville puisse éteindre cette polémique qui en indigne plus d'un. A l'instar de Jean-Paul Kopp, président de Rencontres Tsiganes qui s'interroge : "Et s'il y avait marqué juifs, noirs, Comoriens ou gays ? On n'a plus l'impression que la loi protège contre le racisme".

* Selon l'adjointe UMP "les éléments de l'article de marsactu ne sont pas issus d'une bonne investigation". De son côté, marsactu a répondu son site : "dans l'attente d'une explication avec l'adjointe au maire de Marseille sur ses intentions et les nôtres, nous affirmons à nouveau l'utilité publique de nos informations concernant une nouvelle "stigmatisation" déjà reconnue par la Cnil". 

http://www.metronews.fr/info/marseille-des-cameras-chargees-de-surveiller-les-roms-et-les-gens-du-voyage/mmgk!pw0zGf4Eqtx5Q/