La «mosquée» dite «clandestine» se défend.
La situation était très tendue, mercredi soir, dans le quartier Arnaud-Bernard à Toulouse. Des échauffourées ont opposé, à partir de 20 h 30, pendant une grosse demi-heure, les policiers à un groupe de personnes hostiles.
Selon des voisins, la présence de policiers à proximité de la «mosquée clandestine», 5 rue de l’Hirondelle, a mis le feu aux poudres. «Un policier s’est approché de la mosquée et quelqu’un, au bout de la rue s’est écrié «Tu touches pas à la mosquée».
Là, c’est parti en live, témoigne un riverain. Des gens sont arrivés de partout. Le premier a ramassé une grosse pierre. Une autre a dit au policier «Vas-y, tabasse-moi.»Les insultes ont fusé.»
Depuis le 11 janvier, l’association culturelle des Musulmans d’Arnaud-Bernard est installée dans ce local, un ancien commerce. Depuis les riverains se plaignent continuellement de nuisances. Police, office de la tranquillité… ils ne cessent de signaler des troubles. C’est d’ailleurs dans ce cadre que des policiers à pied patrouillaient mercredi soir dans cette rue mais également dans tout le quartier.
«Aucune rue n’est ciblée en particulier, expliquait-on hier du côté de la police nationale. Nous sommes amenés à patrouiller car des nuisances sonores ou encore des stationnements sauvages nous ont été signalés.»
Pour des voisins, la situation est intenable. «À 4 heures du matin puis à 12 heures, 14 heures, 18 heures et à la rupture du jeûne, nous entendons 35 à 40 personnes prier à l’unisson. Outre les nuisances sonores, nous sommes inquiets pour la sécurité de cet immeuble.»
Mercredi, la situation a dégénéré et la police a dû «faire usage de la force strictement nécessaire» dont du gaz lacrymogène, explique-t-on officiellement, afin de repousser des individus vindicatifs. Selon la préfecture, «deux fonctionnaires qui patrouillaient dans le secteur ont été pris à partie, dans la rue, par des individus.Le lien précis avec un lieu de prière à proximité reste à établir. Les individus faisant preuve d’agressivité, des interpellations ont eu lieu, ce qui a occasionné des troubles à l’ordre public». Une enquête judiciaire est en cours.
«Nous ne sommes pas clandestins»
Hier, les responsables de l’association culturelle des Musulmans d’Arnaud-Bernard, qui loue le local, rue de l’Hirondelle, ont à leur tour dénoncé des «pressions du voisinage. Depuis plusieurs jours, la police patrouille autour de la mosquée», expliquent Afsaruddin Bepari, le président, et Ladjab Reziga, le secrétaire. Car le terme de mosquée n’est pas réfuté.«Selon nos statuts, l’association a vocation à l’apprentissage de la religion musulmane et l’apprentissage coranique. Or, la prière fait bien sûr partie de l’apprentissage. C’est le premier pilier de la religion.»
La place Arnaud-Bernard et ses abords sont connus à Toulouse pour ses trafics en tout genre. «Mais on a l’impression que ce ne sont pas les dealers mais la mosquée qui dérange», déplorent les responsables. Quant au bruit, ils notent : «Une religion fait-elle plus de bruit qu’un bar ?»
Et de souligner : «Nous voulons vivre en paix avec le voisinage. Notre association est ouverte à tout le monde.» Quant aux événements de mercredi : «C’est parti d’une personne extérieure à l’association.»
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