Réflexions sur l'actualité et la politique Française. Avec quelques exceptions sur le reste du monde. Immigration, invasion, colonisation, islamisation, révolution.Covid
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samedi 20 juillet 2013
L'incapable.
Par Geoffroy Lejeune, Arnaud Folch
Désastre. En échec sur les plans économique, sociétal et moral, alors que la France coule et que les Français dépriment, François Hollande se refuse à changer de diagnostic, de cap et de politique. Enquête sur l’incapacité chronique du président.
La scène se déroule à l’Élysée, à l’automne 2012. François Hollande, élu depuis près de six mois, convie deux journalistes au Château pour un entretien informel. Le président, qui connaît bien les lieux pour y avoir travaillé à l’époque de François Mitterrand, sort d’une réunion dans un bureau attenant, rejoint ses invités, leur indique le chemin, s’approche de son propre bureau et… frappe à la porte, comme pour demander la permission d’entrer !
Abasourdis, ses hôtes ne tardent pas, ensuite, à avoir la confirmation que Hollande n’est pas plus à l’aise dans l’ancien bureau du général de Gaulle, où il a fait installer une table de réunion pour éviter de recevoir en majesté : il ne touchera ni aux boissons ni aux biscuits mis à disposition, restant assis au bord de son siège, recroquevillé, comme s’il ne demandait qu’à partir…
Incapable.
Le mot est prononcé, depuis plusieurs semaines, par un nombre croissant d’élus, de gauche ou de droite, de commentateurs et de Français, proprement atterrés par le spectacle offert depuis l’Élysée. Incapable, Hollande l’est, pour l’heure, dans tous les attributs de sa fonction. Incapable de rentrer dans le costume présidentiel. Incapable de saisir la réalité. Incapable d’imposer son autorité…
Le chef de l’État distille ça et là des indices de son échec : « Si on ne parvient pas à la signature des 100 000 emplois d’avenir [une de ses mesures phares pour faire baisser le chômage, NDLR], je serai critiqué », a-t-il confié récemment à des proches. Ajoutant, perplexe : « Mais si je parviens à inverser la courbe du chômage, je serai critiqué parce qu’on me dira que c’est grâce aux emplois d’avenir… » À ses conseillers, il a récemment reproché de l’avoir mis dans une nasse : « Maintenant que vous m’avez fait dire que j’inverserai la courbe du chômage à la fin de l’année, on n’a plus le choix… » Mais les événements, pas plus que son incapacité à résoudre la crise, ne semblent avoir de prise sur Hollande.
Le voilà confronté à sa plus grande incapacité : gouverner.
L’éviction de Delphine Batho, son ex-ministre de l’Écologie débarquée avec assaut de sévérité pour avoir osé critiquer son « mauvais » budget, n’a fait que mettre en lumière l’inaptitude de Hollande à exercer la fonction de chef de l’État.
Le traitement réservé à Arnaud Montebourg, son ministre du Redressement productif, conservé au sein du gouvernement malgré des incartades autrement plus incisives que celles de Delphine Batho, le confirme : le président gouverne la France comme il a, si longtemps, gouverné le Parti socialiste — arrangements et synthèses censés étouffer les divergences…
En matière d’écologie, le chef de l’État, cette fois, a donné plus de gages qu’il n’en fallait, en déclarant, lors de son interview du 14 juillet, qu’il n’y aurait « pas d’exploitation du gaz de schiste » tant qu’il serait président. Conséquence : les écolos se croient tout permis. Jusqu’au propre compagnon de Cécile Duflot, Xavier Cantat, qui s’est autorisé une vive critique du défilé du 14 Juillet — « Fier que la chaise à mon nom reste vide au défilé de bottes des Champs-Élysées », a-t-il écrit sur Twitter. Sans provoquer la moindre remontrance de la part de Hollande, supposé être le chef des armées…
« Personne n’a peur du président », se désole un cadre du PS. Il n’est que de voir les noms d’oiseau dont il est affublé, de gauche comme de droite, depuis son élection pour s’en convaincre (lire page 11). Président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé ne contredira pas ce jugement : celui-ci a été reçu en grande pompe, le 9 juillet, à l’Élysée, pour une réunion de réconciliation.
« Si tu ne veux pas parler d’écologie, on se quittera sans se fâcher », a-t-il lancé en guise d’avertissement, avant de réclamer l’inverse : une hausse de 3 % du budget de l’écologie en 2014, faute de quoi son camp en tirerait « toutes les conséquences »…
« Il est incapable de voir les choses avec gravité », disait de lui, en privé, Dominique Strauss-Kahn. Derrière ses éternelles petites blagues — ainsi lorsqu’il déclare pour rire que « la France ne présentera pas de candidat » à la succession de Benoît XVI, ou encore quand il s’amuse que la saison touristique des commerçants de Lourdes soit « en croix » à la suite des récentes inondations — se dissimule une réelle incapacité à prendre la mesure de sa fonction, contribuant, par son attitude, à abaisser la France. Tant sur la forme que sur le fond, en ne prenant pas la mesure de la crise. Et encore moins des décisions pour la résoudre…
« Il est convaincu que l’économie est une affaire de cycles et qu’il y a une alternance de phases dynamiques et de ralentissements », confie l’un de ses conseillers. La perte du triple A de la France auprès de l’agence Fitch ? « Un non-événement », juge-t-on à l’Élysée. « Nous sommes en crise depuis 2008, répète Hollande en privé. Il y a des cycles de cinq ans. En 2013, cela devrait donc s’arranger. » Conséquence ? Le chef de l’État se rue sur les plateaux télévisés pour annoncer, un jour, que « la crise de l’euro est terminée », un autre, ce 14 juillet, que la reprise économique « est là » !
Incapable, Hollande l’est donc, d’abord, de voir la réalité en face. De l’accepter. Les chiffres, pourtant, l’accablent : malgré les 30 milliards d’euros de matraquage fiscal imposés aux Français, les recettes supplémentaires n’empêcheront pas un nouveau dérapage du déficit public qui devrait dépasser, selon la Cour des comptes, les 4 % du PIB en 2013 (lire page 10). « Une affaire de cycles », répond encore le président. C’est oublier que, depuis le 8 juin, la France a cessé d’emprunter à des taux bon marché — celui des emprunts à dix ans est passé de de 1,66 à 2,37 %. Les intérêts de la dette vont l’obliger à décider de nouveaux impôts et coupes dans les dépenses, au coût politique indéniablement plus lourd que celui d’une rupture avec les écolos. Mais incapable, le président l’est aussi lorsqu’il s’agit de dire la vérité aux Français…
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