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lundi 22 juillet 2013

Accueil des gens du voyage : un maire du Rhône remet sa démission au préfet



Source AFP
Le Point.fr - Publié le

Pierre Marmonier, maire sans étiquette d'une commune de 2 500 habitants, entend contester le cadre réglementaire de l'accueil des gens du voyage.

Le maire de Colombier-Saugnieu, une petite commune de l'Est lyonnais, a adressé sa démission au préfet du Rhône afin de protester contre le cadre réglementaire relatif à l'accueil des gens du voyage qu'il juge inadapté. Pierre Marmonier, le maire sans étiquette de ce village de 2 500 habitants, a adressé sa missive vendredi, après que quelque 400 caravanes et véhicules se furent installés, le 7 juillet dernier, sur un terrain privé, jouxtant un étang.

En milieu de semaine dernière, alors qu'il restait encore quelque 250 véhicules sur le terrain, de nouvelles familles ont voulu s'installer au même endroit, provoquant la colère du maire et sa démission, annoncée lors d'un conseil municipal extraordinaire jeudi soir. Malgré le départ de toutes les familles dimanche en fin d'après-midi, Pierre Marmonier a annoncé lundi, lors d'une conférence de presse dans sa mairie, que sa démission était toujours "sur le bureau du préfet" et qu'il "attend(ait) sa décision".

"Acte de contestation"

"Ce n'est pas un acte de désespoir, mais véritablement un acte de contestation", a déclaré l'élu, qui juge le cadre réglementaire actuel insécurisant pour les communes remplissant leurs obligations en matière d'accueil des gens du voyage. "Tous les moyens mis à disposition pour faire respecter la loi ne sont pas efficaces et on voit trop souvent la préfecture déboutée devant le tribunal administratif", a ajouté Pierre Marmonier, élu depuis 1995.
Estimant que "la loi doit être aménagée", il a demandé l'organisation rapide d'une table ronde avec l'ensemble des acteurs, proposant d'y inviter "les ministres de l'Intérieur et de la Justice". Si Colombier-Saugnieu n'est pas tenue d'avoir son aire d'accueil, une obligation qui ne concerne que les localités de plus de 5 000 habitants, la communauté de communes de l'Est lyonnais, à laquelle elle adhère, a construit une aire de grand passage. Et quatre autres sites d'accueil ont été créés sur le périmètre de cette intercommunalité. Malgré ces équipements, les occupations "sauvages" se multiplient sur le champ de foire ou des terrains privés, déplore la mairie.

Communautés évangélistes

"Depuis deux mois, notre commune a eu à déplorer trois invasions de la part des gens du voyage. Parmi ces groupes, deux étaient des communautés évangélistes allant de 800 à 1 000 personnes", a affirmé le maire. Selon lui, "ces situations sont génératrices de risques en matière de sécurité, salubrité et de tranquillité publique" et provoquent "l'exaspération" des habitants.
Vendredi matin, une centaine d'entre eux avait d'ailleurs organisé, en signe de protestation, une opération escargot, bloquant brièvement les accès à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry. En attendant, la mairie a fait labourer dimanche soir le terrain de 4 hectares que venaient de quitter les gens du voyage et a condamné l'accès du champ de foire aux véhicules. Le 17 juillet, un maire vendéen avait fermé les portes de sa mairie au public pour protester contre la répétition des campements illégaux. Le même jour, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait soutenu l'idée de mécanismes coercitifs pour forcer les maires à créer des aires d'accueil pour les gens du voyage.
 

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