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mardi 30 juillet 2013

Creil, suite. Trois nuits d'affrontements à Creil .

 
Les policiers ont été coincés à l'angle des rues Aristide-Briand et de la Rainette.

Le plateau Rouher, une cité de Creil, dans l'Oise, s'est embrasé entre jeudi et samedi soir. C'est la verbalisation d'un de ses habitants qui a tout déclenché.

Dans la soirée du 24 juillet, une patrouille interpelle derrière l'hôpital de Creil un habitant du quartier de la Martinique qui circule à vive allure et sans casque sur un scooter non conforme. Âgé de 20 ans, le conducteur est verbalisé. Une vingtaine d'individus, emmenés par le frère du contrevenant, encerclent alors la patrouille et tentent par l'intimidation d'empêcher la mise en fourrière du véhicule.
Les insultes d'un jeune de 18 ans envers un policier provoquent son interpellation. Fou de rage, il lance aux forces de l'ordre des coups de poing. Il faudra le plaquer à terre pour le menotter.

Le pilote du scooter se présente peu après au commissariat pour protester contre l'arrestation de celui qui a insulté les policiers. Ce qui lui vaut d'être interpellé à son tour. Ses quinze compagnons promettent que le quartier se vengera. Et dans la nuit de jeudi à vendredi, peu avant 2 heures du matin, les policiers sont attirés dans un guet-apens sur le plateau Rouher. Une intervention pour des feux de poubelles tourne à l'affrontement.

Les agents ont dû faire usage de leurs Flash-Ball
 

Les policiers, puis les pompiers, sont les cibles de jets de pierres lancés par des hommes aux visages masqués. Plusieurs véhicules de police sont endommagés. À plusieurs reprises, les agents doivent même, pour se dégager, faire usage de leurs Flash-Ball. La situation est si tendue que des effectifs de Beauvais ainsi que des gendarmes de Senlis et Compiègne sont appelés en renfort. Bientôt, le calme revient dans le secteur, quadrillé par des patrouilles à pied. Plusieurs quads et scooters abandonnés sont alors ramassés rue de la Martinique.

La nuit suivante, des containers à ordures sont de nouveau incendiés au milieu de la chaussée. La guérilla urbaine reprend. Elle est menée par une trentaine d'individus armés de mortiers d'artifice et de cocktails Molotov, dont les tirs ne font aucun blessé. Ripostant au Flash-Ball, les policiers reprennent ensuite le contrôle du secteur.

Dans la nuit du 27 au 28 juillet, le dispositif de sécurité renforcé, mis en place avec la BAC Beauvais et le renfort de CRS, a découragé les émeutiers qui se limitent à un feu de palettes en périphérie du secteur contrôlé.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Senlis et confiée au commissariat de Creil pour identifier et poursuivre les émeutiers. Quant aux deux jeunes interpellés, ils sont tous les deux convoqués devant le tribunal correctionnel. Ces nuits de violence n'auront pas manqué de faire réagir. Aziz Senni, candidat UDI à la mairie de Creil, a condamné avec fermeté ceux qui ont participé à ces émeutes en évitant toute généralisation. « Ces quelques " petits cons" ne sont pas représentatifs de la jeunesse creilloise qui aspire à la tranquillité et à un avenir meilleur », a-t-il déclaré.

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