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mercredi 7 mai 2025

Délit d’opinion : face à la critique des JO, la justice n’a (pour une fois) pas traîné !

 

2 à 3.000 euros d'amende voir de la prison avec sursis pour avoir critiqué T. Jolly et sa cérémonie des JO. 

Pour s'en être pris violemment sur X à Thomas Jolly, sept personnes viennent d'être condamnées. Des amendes de 2.000 à 3.000 euros. Pour certains, des peines de prison avec sursis. On peut dire que le bras de la justice n’a pas tremblé, et que ça a même été relativement expéditif, dans un pays où l’engorgement du système judiciaire (« la thrombose », disent les magistrats) oblige les justiciables à chiffrer le temps d’instruction en années. Quelle a été la cause de ce déluge salvateur, de ces foudres juridiques ? Des tweets, adressés à Thomas Jolly, qui a imaginé la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, pour lui reprocher son parti pris. Pas des tweets innocents, c’est sûr : « Juif dégénéré » ou « tantouze », par exemple, sont objectivement des insultes qui tombent sous le coup de la loi.

D’autres ont été un peu plus « spirituels » : « Dieu ne t’oubliera pas » ; « Tu vas payer pour avoir manqué de respect à notre seigneur Jésus-Christ ». Y a-t-il quelque chose d’objectivement sanctionnable dans le fait d’invoquer le nom de Dieu ? Peut-être que oui, au sens des dix commandements (« Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu »), ou si on l'entend comme une menace plus terrestre…

La justice a donc été rapide et ferme, comme elle devrait l’être un petit peu tout le temps. Mais cette fois, on s'étonne de la rigueur de la magistrature : 2.000 à 3.000 euros d’amende, voire de la prison avec sursis, on l’a dit, mais aussi des suspensions de compte X, et, pour tout le monde (cerise sur le gâteau), un stage de citoyenneté.

En bref, quand on insulte sur X un artiste dont le parti pris est objectivement discutable – un peu comme tous les partis pris artistiques -, on risque presque davantage que quand on insulte une femme dans la rue, quand on menace de mort un chauffeur de bus ou quand on frappe le prof de ses enfants.

Les priorités de la justice et du gouvernement ?

Quant à la suspension de compte (interdiction de parler), suivie d’un stage de citoyenneté (interdiction de penser), elle pourrait suggérer l’univers d’Orwell, si sa figure n’avait pas déjà été convoquée mille fois pour rendre compte, le mieux possible, de l’univers carcéral dans lequel nous vivons. Soyons très clair : insulter quelqu’un, surtout avec la confortable lâcheté des réseaux sociaux, c’est une faute ; l’invectiver d’une certaine façon, en tenant des propos antisémites ou homophobes, c’est, de toute façon, puni par la loi. En revanche, de la part de la justice, se déchaîner contre ceux qui commettent ce genre de délits, alors qu’il y a, rappelait aujourd’hui Thibaut de Montbrial, quatorze meurtres par jour en France, sans même parler des rodéos ou des refus d’obtempérer, cela en dit long sur les priorités de ce gouvernement. On est plus prompt, en Macronie, à faire taire ceux qui n’aiment pas les spectacles de Thomas Jolly qu’à s’occuper de ceux qui rendent la vie des autres impossible. Qui est surpris ?

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