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lundi 3 février 2025

Uniformes de l’armée fabriqués à Madagascar : 65 licenciements à Calais

marck et balsan site

 

 

Marck & Balsan est une entreprise française « spécialisée dans l'habillement et l'équipement des administrations et des entreprises privées, en France et à l'international ». 

Depuis près de 25 ans, la marque fournissait l’armée. Elle confectionnait les uniformes de différents corps, principalement les tenues de gala. C’est terminé !

La dernière attribution du marché public de l'armée française lui a échappé. Il a été remporté par Paul Boyé, une société basée en Haute-Garonne dont l’activité se situe principalement dans l’océan Indien. Résultat : les nouveaux uniformes seront en partie fabriqués à Madagascar. Jacques Boyé, le président de l’entreprise, confie à l’AFP : « On est dans un espace mondial, il faut suivre [...]. Si on voulait relocaliser, on aurait du mal à trouver les gens pour le faire. » Une phrase qui a de quoi faire bondir.

D’une part parce que toute la ligne de production de Marck & Balsan était basée en France, ce qui prouve qu’il y avait de la main-d'œuvre qualifiée ; d’autre part, parce qu’en parlant d’économie mondiale, il montre combien la France ne protège pas ses entreprises, ne se protège pas.

De fausses économies

Comment se fait-il que lorsque l’État dépense de l’argent public, il ne fasse pas tout pour que celui-ci reste sur le territoire ? Dans les colonnes du Figaro, Laurent Marck répond à la question avec beaucoup de lucidité : « Les acheteurs publics achètent au meilleur prix en raison des contraintes budgétaires. » Conséquences : il doit mettre la clef sous la porte de son usine calaisienne et procéder à soixante-cinq licenciements. De futurs chômeurs que l’État va indemniser… « Plutôt que d'indemniser des chômeurs, on ferait mieux de payer des employés dans les usines », souligne Laurent Marck. Comment lui donner tort ?

En achetant à l’étranger, l’État fait une économie pas si économique que cela. D’autant moins qu’elle s’accompagne de pertes en cascade. Sur les euros envoyés à Madagascar, la France ne récupère plus rien, alors que lorsqu’ils sont dépensés en France, ils font des petits (charges sociales, TVA…).

De vraies pertes

Ce n’est pas la première fois que la France est à ce point anti-souverainiste. Avant les uniformes de l'armée, ce sont ceux de la SNCF et de la RATP qui ont été confiés à des entreprises qui délocalisent. Avant cela encore, c’est le FAMAS qui avait été abandonné. Le fusil d'assaut de la manufacture d’armes de Saint-Étienne a été remplacé, en 2016, par une arme allemande. L’armurier français Verney-Carron avait été évincé de l’appel d’offres car jugé trop petit. Même chose, ou presque, pour les nouvelles chaussures de combat des militaires. Elles sont fabriquées en Allemagne.

Avec de tels choix, l’État ne risque pas d’être accusé de favoritisme. Au contraire, il accélère la perte de savoir-faire et la disparition d’une main-d'œuvre qualifiée, à grands coups de dépenses publiques. Si l’ambition de Donald Trump est « Make America Great Again » (rendre l'Amérique à nouveau grande, en français), nos gouvernants n’ont visiblement pas la même pour la France. Les futurs demandeurs d’emploi calaisiens peuvent dire merci au Mozart de la finance et à son Europe chérie qui nous interdit de privilégier les entreprises produisant en France pour les commandes publiques. Du grand art !

 

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