La clé du scrutin du 7 juillet est sans doute chez les LR et, plus largement, dans l'électorat de droite modérée.
Alors que le macronisme est moribond, pour ne pas dire mort, Macron, lui, bouge encore un peu et, pour sauver sa peau, misérablement, n’hésite pas à la pire des compromissions avec l’extrême gauche, comme Marc Baudriller le dénonce dans ces colonnes, alors que pendant sept ans, il n'a eu de cesse de faire des œillades à l'électorat de droite.
Lorsque l'extrême gauche s'empare du pouvoir, elle ne le lâche plus
Éric Ciotti l’a très bien compris. Dans une allocution solennelle, le député sortant des Alpes-Maritimes, arrivé en tête dans sa circonscription avec 43 % des voix, a posé en termes très clairs les enjeux de dimanche prochain en traçant les perspectives qui s'ouvrent devant nous. « Par leur vote, les Français ouvrent un nouveau chemin d’espérance sur lequel nous pouvons redresser notre pays et lui redonner un avenir digne de son glorieux passé et de son peuple valeureux », a martelé le président des LR. Et de poursuivre : « L’union inédite et historique que nous avons bâtie avec Jordan Bardella a mis fin à trop d’années d’immobilisme qui reléguaient la droite dans le rôle de spectateur impuissant du déclin français. La victoire est en vue. » Mais rien n'est gagné. Loin de là, car « la menace d’extrême gauche est plus que jamais, ce soir, réelle d’autant que certaines compromissions honteuses se dessinent déjà ». Les oreilles de Macron et peut-être de beaucoup d'autres sifflent.
Éric Ciotti insiste sur le fait que « l’heure est grave, ce soir, car la France, la démocratie et nos institutions pourraient être demain en péril si l’extrême gauche venait à accaparer le pouvoir dans une alliance contre nature ». L'Histoire ne se répète pas mais elle nous apprend que lorsque l'extrême gauche s'empare du pouvoir, elle ne le lâche plus, et qu'elle élimine rapidement les franges modérées qui l'ont accompagnée dans son accession au pouvoir. C'est pourquoi Ciotti en « appelle au peuple de France et, en son sein, à tous ceux qui partagent des convictions de droite de prendre leurs responsabilités ». Le message est clair. On est pour ou on est contre. Il n'est plus temps de finasser avec un « ni-ni » mortifère. Ciotti ne dit pas autre chose lorsqu'il déclare qu'« il n’est plus possible de refuser de faire un choix entre notre union responsable, patriote et républicaine, et ce terrifiant danger d’extrême gauche ». Et d'en appeler « l'ensemble des Républicains à suivre le chemin de l’unité » qu'il a ouvert. Ciotti sera-t-il entendu ?
« Le danger qui guette notre pays aujourd'hui, c'est l'extrême gauche », a publié François-Xavier Bellamy, sur son compte X. On ne peut pas être plus clair. Et la direction collégiale des LR « canal historique » a publié, ce dimanche soir, un communiqué de presse que l'on pourrait prendre, en première lecture, comme la poursuite du fameux « ni-ni ».
🔴 Communiqué de presse : réaction des Républicains à la suite du premier tour des élections législatives 2024. ⤵️ pic.twitter.com/itSFuRrwY5
— les Républicains (@lesRepublicains) June 30, 2024
Certes, on y découvre un très classique renvoi dos à dos, mettant apparemment sur le même pied, d'une part « les outrances d'une extrême gauche dominée par La France insoumise qui veut démolir nos institutions, déconstruire notre civilisation et qui représente un danger absolu pour notre pays » et, d'autre part, « le programme démagogique » du RN « qui entraînera le chaos et l'appauvrissement de notre pays ». Une symétrie en apparence car, à l'évidence, il n'y a pas de commune mesure entre la destruction de notre civilisation et un programme (supposé) démagogique. Mais on ne s'y trompera pas, puisque ce communiqué indique que là où les LR ne pourront se maintenir au second tour (à l'heure où nous écrivons ces lignes, on peut imaginer que ce sera le cas dans la majorité des circonscriptions), il ne sera pas donné de consignes de vote, « considérant que les électeurs sont libres de leur choix ». Si l'on veut être optimiste, on peut considérer que ce communiqué est une porte entrouverte. Mais plus que les consignes de vote ou les non-consignes de vote, il est évident qu'en ce dimanche 30 juin, Éric Ciotti fait confiance à la sagesse de l'électorat de la droite modérée, notamment celui qui a pu être tenté parfois par la petite musique macronienne. Du reste, en rappelant la folie fiscale dans laquelle la France serait plongée avec l'arrivée de l'extrême gauche au pouvoir, avec la complicité de Macron (plus de 100 milliards de fiscalité supplémentaire), le message devrait être reçu.
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