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jeudi 6 octobre 2022

Élisabeth Borne l’a assuré : il n’y aura pas de coupures d’électricité. Eh bien, si ! Tous les jours pendant six mois. Top départ le 15 octobre


Marie Delarue 5 octobre 2022 

Ils sont d’une discrétion de violette, nos gouvernants. 

Et les médias aussi, d’ailleurs, car pour l’heure, c’est Que choisir qui nous annonce la bonne nouvelle : Enedis va couper l’alimentation de nos ballons d’eau chaude tous les jours entre 12 et 14 heures. Top départ le 15 octobre pour une durée de six mois. En principe…

L’arrêté gouvernemental date du 22 septembre et a été publié au Journal officiel le 27. En toute discrétion, histoire de ne pas fâcher les Français. « Cet arrêté concerne les usagers équipés d’un et disposant d’un contrat heures pleines/heures creuses dont une partie des heures creuses se situe à la mi-journée, entre 12 h et 14 h. Soit, selon le gouvernement, plus de 5 millions de ménages », nous dit Que choisir. Et donc, dès la semaine prochaine – c’est-à-dire à la date où les copropriétés mettent en route le chauffage –, sur demande de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, « Enedis va pouvoir suspendre l’alimentation électrique du cumulus à distance deux heures durant, entre 11 h et 15 h 30. Soit de 12 h à 14 h », dans les faits, puisqu’« il s’agit de limiter le risque de coupures d’électricité au moment du pic de consommation de la mi-journée, qui correspond à ce créneau horaire. »

On nous l’assure, sauf à avoir l’habitude de prendre sa douche à l’heure du déjeuner, on ne devrait même pas s’en rendre compte. Et puis l’argument de RTE est sans appel : « Le fonctionnement des chauffe-eau électriques durant ce créneau horaire représente 3 % de notre consommation nationale, soit l’équivalent de la production de deux réacteurs nucléaires. » Traduit en chiffres, cela pourrait permettre d’économiser jusqu’à 2,5 gigawatts de puissance, dit RTE, soit, donc, l’équivalent de deux réacteurs nucléaires.

Notez bien, on comprend que le ne soit pas allé claironner cette décision sur les toits car Mme Borne, notre Premier ministre, avait promis-juré que « si nous étions raisonnables », il n’y aurait aucune raison de nous couper le robinet. Elle l’a dit et même répété abondamment.

Sur « TMC Quotidien », le 30 août : « Évidemment, les Français ne sont pas tous concernés, ensuite chacun peut aussi baisser ses consommations. Ça nous évitera d’arriver à des situations où on devrait avoir des coupures. »

Sur France Inter, le 1er septembre : « Cela fait des mois qu'on se prépare pour éviter de devoir faire des coupures. Si on baisse notre consommation de gaz de 10 %, il n'y aura pas de restrictions. C'est quelque chose qui est à notre portée. Mais si on ne fait pas ces économies, si on ne se mobilise pas suffisamment, si l'hiver est froid, il pourra y avoir des restrictions, mais elles ne concerneront pas les ménages, pour qui il n'y aura pas de coupure. »

En conférence de presse sur la situation énergétique, le 14 septembre : « Dans les scénarios les plus probables, si chacun prend ses responsabilités et fait preuve de la sobriété nécessaire, il n’y aura pas de coupures. Nous n’aurions alors pas besoin d’activer le dispositif de rationnement pour les entreprises et ce qui consomme beaucoup de gaz. »

Puis, lors de son discours à l'Assemblée nationale, ce lundi : « Nous sommes prêts à gérer cet hiver. » Avant d'affirmer : « Si chacun prend sa part, nous traverserons cet hiver sans coupure. »


Etc.

On me dira qu’elle parlait d’éventuelles coupures de gaz et non d’électricité. La bonne blague.

De vous à moi, ça me rappelle la valse à trois temps sur les masques : ça ne sert à rien, puis c’est très bien, puis c’est 150 euros d’amende si vous ne le portez pas ; de même que les dénégations offusquées de sur le passe sanitaire : moi, contraindre ainsi les populations ? Jamais de la vie ! Et de rendre obligatoires les vaccinations en cascade sauf à ne pouvoir travailler pour certains, circuler pour tous ou même boire son café assis…

Ces gens-là n’ont aucune parole. Ils nous prennent pour des abrutis. La méthode a été rodée avec le Covid : l’essayer, c’était l’adopter. Dorénavant, tout sera prétexte à contrainte sous peine d’amendes salées.

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