Cette fois, nous y sommes. Le pays a sombré. La population dans sa grande majorité. La traversée des années noires a commencé. Reste l’apprentissage de la solitude. Et une volonté de résistance à toute épreuve.
Depuis le 15 septembre 2021, les médecins, le personnel soignant, les pompiers de ce pays ne sont plus autorisés à exercer (ni rémunérés) s’ils ne sont pas vaccinés. Les citoyens réfractaires (dont je suis) sont interdits de soins hospitaliers en dehors des urgences (cad, plus de dépistage colorectal, plus de dépistage du cancer du sein pour les dames, ni plus d’examens préventifs du tout sans pass sanitaire). Même plus de droit de vote, ou alors honteux, par correspondance (de toute façon, pas de candidats dans la résistance).
Pratiquement plus de boulots possible si vous n’avez pas la chance, comme moi, d’être retraité. Plus de justice en laquelle compter (les lois sont désormais écrites par des salauds, votées par des godillots). Plus de démocratie (la démocratie a été tuée le 29 mai 2005). Et je ne parle pas des sorties au restau ou au ciné…
Plus de discussion possible
Toute discussion est devenue inutile. Parvenir à convaincre ceux qui ont cédé aux vaccins et au pass sanitaire que c’est vous le réfractaire qui avez raison, et eux tort, est inutile.
Vous ne pouvez convaincre quelqu’un de ses torts sans risquer de le déstabiliser. Pierre Bourdieu disait à un parterre d’étudiants japonais qu’évoquer ce qui les distinguait conduirait à la guerre et qu’il valait mieux n’aborder que les sujets qui les rapprochaient.Voyez la réaction d’agressivité quand vous abordez le sujet avec des gens passés de l’autre bord. Celle-ci est à la mesure du doute qui les tenaille. Leur argument fatal – « pourquoi c’est vous qui auriez forcément raison ? » – révèle surtout qu’ils ont besoin de se persuader que ce n’est pas eux qui ont forcément tort. Le cortex humain, l’intelligence humaine, disait le Pr Laborit sert surtout à justifier nos pulsions mauvaises, nos petites lâchetés, nos instincts de domination ou de soumission.
Apprendre à vivre dans l’ombre
De votre côté, si vous n’avez « pas forcément raison », vous savez que vous avez au moins l’impérieux besoin de douter. Et au minimum de ne pas obéir aveuglément. Céder aux injonctions sanitaires de dirigeants détraqués (Macron, Véran, franchement !), filer doux par peur de gendarmes à la matraque et aux PV faciles, se faire administrer de vulgaires produits de labo qui font tous les jours la preuve de leur nocivité et de leur inefficacité, tout en se persuadant de n’avoir pas tout à fait tort d’agir ainsi, suppose un certain degré d’auto-persuasion mentale (même si on peut comprendre qu’autant de gens aient aujourd’hui cédé aux pressions intenses qu’ils subissent : menaces de rétorsions sociales comme la perte d’emploi et de revenu, impossibilité de visiter des proches âgés dans leurs institutions…).
En attendant, résister coûte que coûte. Ne nous reste plus qu’à tracer notre route malgré les embûches et l’hostilité, qu’à faire silence ou à ne parler qu’aux rares rescapés. Se fixer ses propres règles de conduite et n’obéir qu’à elles. Vivre dans l’ombre, comme vient de s’y résoudre le Gilet jaune François Boulo. Le quotidien qui nous attend dans les années qui viennent suppose un rigoureux apprentissage de la solitude et une sacrée dose de volonté.
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