Malgré l’absence de soutien du PS, Ségolène Royal s’était lancée dans les élections sénatoriales des Français de l’étranger.
Yann Chantrel, le candidat investi par le parti, n’avait pas cette aura indéfinissable, cette renommée allant du pôle Nord jusqu’à la valve du globe terrestre gonflable de son enfance.
Dans un geste fou, l’ex-adversaire de Nicolas Sarkozy était allée jusqu’à reprendre une carte du PS. Une auto-investiture qui marquerait les esprits à l’étranger. Ce saut à l’élastique idéologique ne pouvait laisser les électeurs insensibles.
Parmi les rares supporters de l’ancienne candidate à l’Élysée, Christiane Taubira avait pris sa plume de poétesse pour rédiger quelques vers d’encouragement : « Je la soutiens dans ce combat […], je connais sa combativité, je sais qu’elle vous servira. » La militante des causes perdues d’avance pressentait le triomphe. Le score des grands soirs. Un de ces résultats qui relèguent le Napoléon de Waterloo au rang de « petit joueur ». Elle ne fut pas déçue.
Ce 26 septembre, Ségolène Royal a obtenu 2,07 %. Deux points au-dessus de zéro. Le refroidissement électoral est en bonne voie. La fonction précédente porte aujourd’hui ses fruits, même si le 0,7 vient quelque peu ternir la perfection de la déconfiture. 11 voix sur 533 inscrits. Ce n’est pas rien.
Appelée à commenter sa contre-performance, la concurrente fait part de son désarroi : « J’espérais davantage, ce serait malhonnête de dire le contraire. » Frôler les 3 %. Passer si près d’une quasi-victoire. Que s’est-il passé ? Dans une inversion acrobatique, l’ex-gestionnaire de la banquise livre les raisons de son échec : « Le PS a joué la division en déposant une candidature contre moi et réussit à me faire battre alors qu’on aurait pu afficher une unité. »
Le député des Français d’Amérique du Nord, Roland Lescure, qui déclarait « Je pense qu’elle va se prendre une sérieuse déculottée » s’est fourvoyé. Sous la veste électorale, la candidate reste solidement culottée, accusant le parti qui avait déjà nommé un candidat officiel lorsqu’elle s’est déclarée d’avoir opéré une division. Du culottage made in Poitou. Doublé de mauvaise foi. Résistant aux pires déconvenues.
La pauvre victime de cette trahison politique repart, néanmoins, de plus belle vers les moulins à vent de son think tank Désirs de France. Taïaut taïaut ! Trois thèmes prioritaires dont l’urgence climatique. Tout sera mis en place pour éviter un prochain score à moins deux sous le niveau de la banquise électorale. Le combat sera rude.
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