La vaccination obligatoire pour tous contre le Covid-19 est progressivement prônée, notamment, le 4 juillet, par François Bayrou, le poids lourd de la Macronie, haut-commissaire au Plan et président du MoDem.
Mais cette idée sera-t-elle vraiment imposée au Parlement français ?
Nul ne le sait encore, car les gouvernements, depuis l’ère Sarkozy, usent des médias pour savamment tester la réaction de la masse. De l’ingénierie sociale à bon compte, mais, en l’espèce, profondément pernicieuse, puisqu’un projet de loi pourrait être déposé durant la fin du mois, au milieu des vacances d’été, de sorte que rien de virulent ne s’exprime sur les pavés, un projet qui obligerait subrepticement tout citoyen à se vacciner sous peine d’interdiction d’entrer dans les bars et les restaurants, par exemple.
Conséquence : les fractures politiques ne cessent de croître, d’autant plus que la panique gagne encore nos belles âmes – au sens hégélien du terme –, ceux dont le credo était, dès mars 2020, « Je sauve des vies, je reste chez moi ». En substance, les « pro-masque » et les « anti-masque » devaient se muter respectivement en « pro-vaccin » et « anti-vaccin » dans la mesure où la politique devait céder la place au sanitaire sans ambages, là où la liquidité reste le seul fil conducteur civilisationnel, le topos paradoxalement no limit, sans limites ni frontières… Comme une revanche, donc, de la nature, en dépit des multiples vaines résistances de la nature humaine. « Ce qui est naturel, c’est le microbe », avait écrit justement Albert Camus dans La peste.
Chronique d’une fracture sociale s’entrecroisant avec la fracture médicale : entre ceux qui prospèrent davantage par le sans-frontiérisme, et l’immatriculation qui s’ensuit, puis ceux qui se précarisent, avec ou sans diplôme, avec ou sans passeport. Telle est la dure loi du monde des réseaux, pas très sociaux… En l’occurrence, l’actuel premier employeur dans le monde est la plate-forme numérique américaine de vente en ligne Amazon, forte de ses 1,2 million de salariés, plus près de 500.000 à l’issue de l’année 2020, ou année Corona ! Vol au-dessus d’un nid de fous de moraline, car qui ne se vaccinerait pas contre ce virus (respiratoire et peu létal) tuerait l’humanité. Un univers où la sainteté passe encore par la pureté, où la grippe et la gastro-entérite n’ont plus droit de cité, martèlement des mesures barrières oblige.
Seulement, rassurons-nous, peu de personnes verront la scission exponentielle entre les propriétaires des data, spéculateurs, ou simple start-uppers, puis les adorateurs de ces données, applis ou écrans, des aliénés convaincus de jouir pleinement de leur libre arbitre. Ou bien, concrètement, entre les livrés et les livreurs. Parce que la chaîne et le fouet sont, à présent, si intériorisés dans un code-barre déterminant et traçant notre identité. Et, même si comparaison n’est pas raison, comme les nazis en rêvaient, l’avenir sera génétique.
En attendant, n’est-il pas tragi-comique de voir les adeptes du régime bio, végétarien et sans gluten se précipiter, tel un seul homme, vers un adénovirus ou un ARN messager ?
Mais c’est ce qui devait advenir à l’ère du nouveau saint-simonisme, de l’authentique technoscientisme, cet ordre à même de faire le tri entre le pur et l’impur. Guerre des nouveaux saints contre de misérables intouchables. Un darwinisme médical.
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