Le 04/01/2018
Olivier Damien
En désignant les politiques de la ville comme source de tous nos maux, le ministre de l’Intérieur signifie clairement que rien ne changera.
Ainsi, face à l’ampleur incontrôlée d’un phénomène, que tous les gouvernements se sont évertués à minimiser à défaut de pouvoir le cacher, le nouveau pouvoir en place s’est retrouvé confronté à un dilemme.
Fallait-il dire la vérité aux Français ou bien tenter de dissimuler la réalité d’une violence aujourd’hui solidement installée dans certains de nos quartiers ?
En déclarant que « cette société de violence ne saurait continuer à exister », Gérard Collomb n’a eu d’autre choix que d’admettre, manifestement à son corps défendant, une réalité devenue le quotidien de tous les policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers.
À travers le « Mouvement des policiers en colère », c’est bien ce manque de courage de nos politiques qui est montré du doigt par les forces de l’ordre.
Trop laxistes avec des délinquants qui n’hésitent plus à mettre en péril la vie de ceux qui sont chargés de nous protéger, les discours officiels ont toujours soigneusement évité de nommer les vrais responsables de l’insécurité en France.
Malheureusement, en désignant les politiques de la ville mises en place par ses prédécesseurs comme source de tous nos maux, le ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron nous signifie clairement que rien ne changera.
C’est pourtant oublier, en dépit des avertissement réguliers de la Cour des comptes, les milliards de francs puis d’euros engloutis par la collectivité nationale ces dernières décennies, le plus souvent à fonds perdus, en faveur de quartiers où la délinquance n’a pourtant fait que croître et embellir.
Alors non, la solution n’est pas dans la mise en place d’une énième politique de rénovation urbaine qui ne servira, comme ce fut le cas dans le passé, que de pompe à subventions pour les communes et leurs associations satellites.
Nous savons déjà quels excès en découleront.
La solution n’est pas plus dans une ixième réorganisation des services de la sécurité publique, rebaptisée pour la circonstance « police de sécurité du quotidien », qui ne contribuera qu’à la rendre un peu plus inefficace.
La solution n’est pas, enfin, dans une nouvelle annonce budgétaire, davantage destinée à la communication d’un gouvernement en panne d’idées qu’à la recherche de solutions solides et durables pour lutter contre la criminalité galopante que connaît notre pays.
C’est sur cette base minimale, et sur elle seule, que l’État retrouvera sa force et sa crédibilité.
Tout le reste ne peut que précipiter le chaos que nous redoutons tous.
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