Emmanuel Macron avait annoncé pendant sa campagne, le 27 avril, sa volonté d'accorder un rôle plus officiel à la Première dame, son épouse Brigitte.
REUTERS/Pascal Rossignol
Perçu comme un privilège en temps de disette imposée aux élus, le statut promis par Emmanuel Macron suscite quelques remous. 110 000 personnes ont signé une pétition.
Pensée par Emmanuel Macron comme une mesure symbolique et plutôt consensuelle, la création d'un statut officiel pour la première dame de France commence à susciter une opposition. Thierry Paul Valette, qui dirige l'association Égalité nationale, a lancé une pétition s'opposant à cette innovation institutionnelle.
Selon lui, la création d'un statut pour Brigitte Macron, l'épouse du chef de l'Etat, est un symbole en contradiction avec la moralisation et les économies actuellement imposées aux élus de la République.
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"Il n'y a aucune raison pour que l'épouse du chef de l'Etat puisse obtenir un budget sur des fonds publics", peut-on lire dans le texte signé par Thierry Paul Valette et publié sur la plateforme change.org.
D'après ce peintre engagé dans la lutte contre la corruption, la question devrait être tranchée par référendum "et non du fait d'un seul homme".
Contacté par L'Express, il dit avoir pour ambition d'atteindre les 500 000 signatures.
Un statut perçu comme un privilège
"On ne peut pas se permettre de faire tout et n'importe quoi", affirme Thierry Paul Valette de L'Express.D'après lui, c'est une affaire de mauvais timing.
"Pourquoi ne pas créer ce statut dans quelques années, mais pas là, pas maintenant.
Et puis on n'est pas aux Etats-Unis, où la première dame a depuis longtemps un rôle officiel.
Nous sommes en France, nous avons nos valeurs et notre fonctionnement", plaide-t-il.
"Il faut que la personne qui vive avec vous puisse avoir un rôle", avait déclaré le candidat.
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Depuis son élection, le projet de loi sur la moralisation de la vie publique a été débattu au Parlement, l'une de ses deux composantes (la loi dite ordinaire) recueillant un vote massif des députés jeudi.
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé une réduction drastique des moyens alloués aux collectivités territoriales.
L'heure est donc à la disette, et la création d'un nouveau "statut", perçu comme autant de privilèges supplémentaires accordés au sommet de l'Etat, suscite la fronde de certains.
"La première dame usera de son rôle comme bon lui semble"
Aujourd'hui, la première dame de France ne bénéficie que d'un bureau et de collaborateurs.Même si aucun budget officiel ne lui est alloué, la Cour des comptes avait évalué les dépenses de Valérie Trierweiler à près de 482 000 euros pour la seule année 2013.
Selon Thierry Paul Valette, grâce à un statut officiel, "la première dame usera de son rôle comme bon lui semble". Si le peintre dénonce "farouchement toutes les attaques sexistes envers Brigitte Macron", il estime qu'en période de "moralisation de la vie politique française (...), nous ne pouvons décemment cautionner l'initiative d'un statut spécifique à l'épouse du Président Macron."
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