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samedi 4 mars 2017

Qui est derrière Emmanuel Macron ? La piste Goldman Sachs et le think tank « Les Gracques »

Le 04/03/2017
 

 
Les Gracques, think tank socialiste non affilié


Publié par Jean-Patrick Grumberg le 4 mars 2017
 
Les Français attirés par la candidature d’Emmanuel Macron ne sont pas très regardants sur les possibles conflits d’intérêts créés par le refus de Macron de dévoiler qui le finance, et qui paye le coût de sa campagne — on parle en millions d’euros.
 
Des Français vont voter pour Macron sans demander à qui il devra renvoyer l’ascenseur s’il est élu. Pourtant, les renvois d’ascenseur, ce n’est jamais dans l’intérêt de la population.
 
Goldman Sachs : près de 13 millions d’euros
  • En avril 2016, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a délivré l’agrément permettant au mouvement de Macron, qui porte les initiales de son nom (dans le genre mégalo…), de récolter des dons.
  • Dans la foulée, lors de son déplacement à Londres pour inaugurer le French Tech Hub, et selon Paris Match, Emmanuel Macron aurait levé près de 10 millions de livres sterling, soit environ 12,75 millions d’euros, auprès d’hommes d’affaires. Pour Europe 1, Macron aurait levé plus de 12 millions d’euros auprès de donateurs de chez Goldman Sachs, affirmait Europe 1 le 6 mai 2016.
Avec un argument qui ne tiendrait pas une minute devant des journalistes sérieux s’il en existait encore, l’entourage de Macron niait, et affirmait « C’est complètement absurde. Cela aurait nécessité de rencontrer 1 700 personnes qui auraient donné chacune 7 500 euros. c’est physiquement impossible ».

Il est vrai qu’à l’ère de PayPal et d’internet, il faut physiquement rencontrer les gens pour recevoir de leurs mains les pièces d’or qui financeront la campagne.
Et qui aurait l’esprit assez tordu pour imaginer qu’une poignée de donateurs, et non 1700, aient apporté les fonds, quelle idée saugrenue….
Ce qu’Europe 1 ne demandait pas non plus, c’est quel(s) avantage(s) les donateurs de Goldman Sachs attendent-ils en retour ?
 La prise de contrôle sur la négociation de la modification des rapports d’actionnaires entre Renault et Nissan que Macron, bloquée en novembre 2014 par Macron (voir dépêche de Reuters) contre l’avis de son PDG Carlos Ghosn ?
C’est un mobile assez probable pour expliquer le crime, et en tous cas enquêter.

Les Gracques

Ils doivent bien rigoler, les fondateurs du groupe de pression les Gracques, quand ils entendent les conspirationnistes se focaliser sur Bilderberg et Terra Nova !
Ca leur laisse de l’oxygène pour pousser leur poulain Macron jusqu’au pouvoir suprême et mettre en pratique leur programme.
Le 4 février, The Spectator posait la question : « qui est derrière la mystérieuse progression d’Emmanuel Macron ? »
 (les quotidiens britanniques ont le droit de ne pas adhérer à la pensée unique, alors ils posent de vraies questions)
Le journaliste  relève assez justement : « jusqu’à il y a peu, il n’affichait aucun engagement politique visible. Pourtant, il est en train de détruire le parti socialiste ».
Entrent en jeu Les Gracques.
Prenez du papier calque.
Superposez leurs propositions à celles de Macron, elles sont identiques.
  • 1ere coïncidence : Les Gracques, né peu avant la présidentielle de 2007, prône le rapprochement entre la gauche et le centre. Obéissant, Bayrou s’est rallié à Macron. « L’alliance de la gauche avec Bayrou, ce sont des idées qu’on distille depuis dix ans… » expliquait René Silvestre, fondateur de L’Étudiant et membre depuis 2007.
  • Les Gracques se présentent comme une association lancée par des personnalités, anciens membres de cabinets des différents gouvernements de gauche. Comme Macron.
  • Ce sont d’anciens membres du parti socialiste. Comme Macron, qui avait sa carte de 2006 à 2009.
  • Comme Macron, les Gracques est un collectif d’anciens énarques.
  • Denis Olivennes, nouveau patron d’Europe 1 et ancien conseiller de Fabius, politiquement à la gauche du PS, est un des membres des Gracques. Il était également l’invité du « Lundi de Macron » consacré au travail et à l’emploi à l’heure numérique.
  • Quand Martine Aubry étrille Emmanuel Macron et « ses recettes du passé » sur Europe 1, le 4 mars 2017, ce n’est pas qu’il est moins socialiste qu’elle, c’est parce que Les Gracques, il y a un an jour pour jour, dans Le Point, étrillaient Martine Aubry sur sa loi travail !
  • Emmanuel Macron fait campagne pour une réforme de la gauche française ? L’idée n’est pas de lui. Les Gracques, dans Le Point du 7 juillet 2016 affirmaient : « souhaiter une rénovation de la gauche française ».
  • Pour le reste du programme d’Emmanuel Macron, je vous renvoie vers l’original, Les Gracques, développé lors de son université d’été en juin 2012.
  • Et le 21 novembre 2015, l’université des Gracques, qui compte parmi ses membres quelques personnalités dont les noms et les positions expliquent la foudroyante montée de Macron (François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre du conseil des gouverneurs de la banque centrale européenne ; Mathieu Pigasse, patron de la banque Lazard ; Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurances ; Alexandre Wickham, directeur de collection chez Albin Michel ; Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de la Présidence de la République, européiste dur et prince de l’idéologiquement correct ; Mathilde Lemoine, économiste et directrice des études économiques et de la stratégie marchés d’HSBC, etc.) se termine par le discours d’un ministre de l’économie du nom… d’Emmanuel Macron.


 
Conclusion

J’ai un cerveau stratégique, et pour moi, la manœuvre n’est pas très difficile à comprendre :
  • Le PS a été détruit par François Hollande, qui a emporté avec lui le parti dans les abysses de son impopularité, et à l’effet de continuer sa politique, il faut impérativement remplacer l’étiquette et l’emballage.
  • Afin d’éviter la division de l’électorat, ils ont placé un extrémiste qui se situe juste à droite de Mélenchon à la tête du PS (Benoît Hamon), afin de pousser les sympathisants et la gauche majoritaire, celle qui a le cœur à gauche et le portefeuille à droite vers un Macron plus modéré. Et pour solidifier le tout, ils se sont assuré que Hamon et Mélenchon ne feront pas alliance au premier tour, des fois que cela laisse une chance à Hamon.
Que ceux qui doutent de quel bord Macron se situe vraiment, se laissent tourner la tête par ses propos contradictoires, regardent quelques-uns de ses soutiens : Ségolène Royal.
Si elle ne sait pas ce que fera vraiment Macron, croyez-moi, elle le sait.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info

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