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jeudi 30 mars 2017

Manuel Valls tenterait-il une OPA sur le mouvement « En Marche ! » ?



Capture France Télévisions

Le 30/03/2017


Il risque fort d’échouer et d’y perdre des plumes !
 
Comment renier sa parole sans passer pour un traître ?
 Mettre en avant l’intérêt supérieur de l’État.
C’était prévisible depuis le soir du second tour de la primaire : le Parti socialiste finirait par exploser, incapable de se réunir autour de Benoît Hamon, incapable lui-même de rassembler, prisonnier de son futur désirable.
Après Jean-Yves Le Drian, c’est un autre poids lourd qui exprime son soutien à Macron : l’ex-Premier ministre en personne.
 La seule question qui se posait, c’était de savoir à quel moment il annoncerait sa décision : avant le premier tour ou entre les deux tours ?
Il vaut la peine d’analyser son propos, ce matin, sur BFM TV.
Un exercice superbe de casuistique.
Manuel Valls pratique à merveille la direction d’intention définie par Pascal dans Les Provinciales, que Molière mettra dans la bouche de Tartuffe : « Selon divers besoins, il est une science/D’étendre les liens de notre conscience/Et de rectifier le mal de l’action/Avec la pureté de notre intention. »
C’est ainsi qu’il a expliqué qu’il voterait pour Macron au premier tour de l’élection présidentielle. Non par intérêt, bien sûr – « Ce n’est pas une question de pouvoir » –, mais parce qu’il ne veut « prendre aucun risque pour la République et pour la France ».
Il estime que seul « Emmanuel Macron peut permettre d’éviter une victoire du Front national ».
 Quel héroïsme !
Quelle abnégation !
Dans le camp de Benoît Hamon, même si l’on ne se faisait guère d’illusion, on est furieux.
Arnaud Montebourg qualifie Manuel Valls d’homme « sans honneur » : « Chacun sait désormais ce que vaut un engagement signé sur l’honneur d’un homme comme [lui] : rien. »

Et Patrick Mennucci d’utiliser l’euphémisme : « Manuel Valls n’imagine pas le mépris qu’il génère. »
 Chacun y va de son indignation.
Benoît Hamon joue le tout pour le tout, appelle à l’unité, demande aux électeurs de gauche de réagir de « tourner la page de cette vieille politique, de tourner le dos à ces politiciens qui ne croient plus rien et qui vont là où le vent va, au mépris de toute conviction ».
Macron ne sait plus sur quel pied danser.
 Il se félicite de recevoir des soutiens mais ne veut pas passer pour l’héritier de François Hollande. D’ailleurs, « chacun de [ses] candidats sera investi sous la bannière de la majorité présidentielle et non d’une étiquette ancienne, et devra se rattacher politiquement et administrativement à cette majorité ».
Pas de double appartenance : que ce soit entendu !
À droite, on se réjouit.
Voilà de quoi faire oublier momentanément les affaires, en soulignant qu’Emmanuel Macron s’inscrit dans la continuité du Président sortant.
Quant à Marine Le Pen, elle a beau jeu de dénoncer « une vaste entreprise de recyclage des sortants du système ».
Manuel Valls, le rapace, n’en a cure.
On le prend pour un traître ?
Il est irréprochable !
Ses amis vont le suivre, il fera boule de neige, il ne doute pas que Macron, quand il aura besoin de lui, lui ouvrira les bras !

 Quant au Parti socialiste, tant pis s’il lui porte un coup fatal : depuis longtemps, il fustige cette « gauche passéiste » et rêve d’un grand parti des « forces progressistes » !
 
Il rivalise avec Macron.

Tenterait-il une OPA ?

 Il risque fort d’échouer et d’y perdre des plumes !


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