Le 10/12/2016
Malgré la gravité de la situation et son caractère particulier (Maria était non seulement bénévole dans un centre de migrants mais elle était aussi la fille d’un haut fonctionnaire de l’UE, Clemens Ladenburger), la chaîne de télévision allemande ARD a décidé de ne pas traiter l’affaire.
Une décision qui a suscité de vives réactions sur internet et dans certains médias.
Au gouvernement même, on critique cette volonté de dissimulation, non pour ce qu’elle a de reprochable en soit, mais… parce qu’elle donne une « mauvaise impression ».
« Je considère que la décision prise par le Tagesschau est mauvaise, parce que de toute évidence elle crée l’impression que l’assassinat a été tu car le suspect est un mineur entré dans le pays sans accompagnement, et requérant l’asile politique. Cela crée une impression désagréable », a ainsi déclaré le président de la commission de l’Intérieur du Bundestag, Ansgar Heveling.
Pour se justifier, la chaîne a expliqué que « le Tagesschau ne parle que rarement des faits divers ».
Et d’ajouter que « le Tagesschau rapporte des événement sociaux nationaux et internationaux importants. L’affaire de l’assassinat n’en fait pas partie (…). Nous ne voulons pas et nous ne pouvons pas parler de chacun des trois cent meurtres qui ont lieu chaque année ».
Aussi, on précise que l’origine de l’assassin n’a rien à voir avec cette décision.
Pour le Spiegel Online, « même si la décision de ne rien annoncer (sur l’assassinat, ndlr) était basée sur l’éthique journalistique et la politique de la rédaction, elle constitue au moins, de par son influence, une décision politiquement motivée ».
Finalement, ARD a mentionné ce « fait-divers » dans son journal télévisé en profitant des récentes déclarations d’Angela Merkel, qui a mis en garde contre l’hostilité envers les réfugiés.
Ainsi, la chaîne a bien traité l’information mais pour l’accompagner aussitôt d’un sermon : « Il ne faut pas rejeter tout un groupe de personnes et on ne doit pas juger un groupe selon une personne. »
En France également, rares sont les médias et les journaux a avoir rapporté l’information.
Et comme à l’occasion des viols de masse de Cologne, le délai de traitement aura été bien long. Comme souvent, il aura fallu compter sur la « réinfosphère » pour être au fait des conséquences entourant la crise migratoire, car dans les médias traditionnels, la volonté de ne pas « stigmatiser » semble l’emporter sur celle d’informer.
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