Le 14/10/2016
Gabriel Robin
On ne dirige pas une nation de la même façon que la promotion Voltaire de l’École nationale d’administration.
Le quinquennat de François Hollande s’achève comme il avait commencé, c’est-à-dire dans la confusion la plus totale.
Fanfaron, cabotin, manœuvrier, hypocrite et malhonnête sont les qualificatifs qui viennent à l’esprit pour définir le premier secrétaire de la République des copains à la lecture des meilleures feuilles du livre d’entretiens Un Président ne devrait pas dire ça.
Pas même assuré de pouvoir défendre son calamiteux bilan en 2017, fait inédit dans l’histoire de la Ve République, François Hollande est pourtant content de lui.
D’une extrême arrogance ou comme pour se rassurer après ces années noires, il déclare ainsi, à propos de son accession accidentelle à la tête de l’État : « Quand je regarde rétrospectivement, je me dis, finalement, c’était logique. Qui était le meilleur dans cette génération ? Qui avait anticipé ? Au-delà des aléas de la vie, il y avait sans doute une logique qui m’a conduit là. Il n’y a pas que du hasard. »
Volontiers mesquin lorsqu’il s’agit de décrire ses petits camarades (Ayrault ou Bartolone en prennent pour leur grade), l’homme semble naviguer au doigt mouillé, se contredisant constamment sur les sujets capitaux tel un corps politique mou à peine ballotté par les soubresauts du monde.
François Hollande s’observe de l’extérieur, exerçant son pouvoir de manière égotiste sans aucun égard pour le peuple ou ses camarades, quantités négligeables et outils au service de sa propre personne.
Ses proches sont aussi peu considérés, notamment quand il déclare à la dérobée à propos de la mère de ses enfants : « Le politique du couple, c’était moi, les enfants l’avaient compris. »
Le cynisme du personnage se dévoile pleinement lorsqu’il avoue qu’il y a trop d’immigration en France.
Pourquoi, alors, ne rien faire ?
Plus encore, pourquoi avoir longtemps laissé croire que les migrations dites de peuplement étaient une chance pour la France ?
Peut-être le Président estime-t-il qu’il ne lui reste plus beaucoup de cartes à jouer pour se relancer dans la course à l’élection primaire de la gauche ?
C’est bien là le problème majeur de François Hollande devenu chef de l’État sans avoir rompu avec les pratiques d’un chef de bande.
On ne dirige pas une nation – foule sensible d’individus disparates unis par un même destin – de la même façon que la promotion Voltaire de l’École nationale d’administration.
Flatteries et bons points ne suffisent pas à masquer les lacunes d’un Président ostensiblement léger, d’aucuns diront fainéant.
La cour du Président est elle aussi en décalage avec le peuple, ayant cru un temps que ces indécents et pathétiques entretiens pourraient donner une meilleure image de leur champion.
Joseph Macé-Sacron l’a merveilleusement résumé dans Marianne : « […] les hollandistes nous chantaient qu’avec ce livre, on allait avoir les mémoires d’un bretteur, de d’Artagnan, au mieux, on a plutôt les souvenirs d’un Planchet. ».
Sarkozy et Hollande furent les Bouvard et Pécuchet de ce début de siècle, duo symptomatique du profond déclin des élites françaises.
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