03 Oct. 2015, 18h57 | MAJ : 03 Oct. 2015, 21h33
Fidèle de François Hollande, dont il fut le chef de cabinet en 2012, Faouzi Lamdaoui comparaît à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Paris pour "abus de biens sociaux".
Faouzi Lamdaoui sera jugé lundi et mardi par le tribunal correctionnel de Paris pour une affaire qui l'avait poussé à la démission de son poste de conseiller à l'Elysée. Fidèle de François Hollande, dont il fut le chef de cabinet en 2012, Faouzi Lamdaoui comparaît pour «abus de biens sociaux».
Au coeur de cette affaire, jugée sur deux jours, figure une société de transport, Alpha Distributions, devenue par la suite Alpha.
L'accusation considère que Faouzi Lamdaoui, qui en était officiellement salarié, était en réalité le gérant de fait de cette société dont le principal client était un laboratoire photographique.
Il est soupçonné d'avoir perçu en 2007 et 2008 de cette entreprise une rémunération supérieure à celle qu'il a déclarée.
Il est également renvoyé devant la justice pour «faux et usage de faux».
Un frère de Faouzi Lamdaoui est également cité à comparaître pour «blanchiment d'abus de biens sociaux».
Il était titulaire d'un compte sur lequel ont été versées des sommes provenant d'Alpha Distributions. Le gérant de droit d'Alpha Distributions, Farid Matmat, est quant à lui poursuivi pour «abus de biens sociaux» et «blanchiment», de même que l'un de ses salariés cité à comparaître pour «recel».
L'avocat de Faouzi Lamdaoui, Me Ardavan Amir-Aslani, rejette «en bloc» les accusations visant son client.
«Il n'y a aucun abus de bien social de quelque nature que ce soit. Le patrimoine de M. Lamdaoui est parfaitement connu et régulièrement déclaré auprès de l'administration fiscale», a-t-il affirmé, en assurant que son client «a toujours agi de façon intègre et loyale».
Conseiller à l'égalité et à la diversité de Hollande
Faouzi Lamdaoui faisait partie du petit cercle des fidèles de François Hollande qui ne l'ont jamais lâché, y compris pendant sa longue traversée du désert avant sa victoire à la présidentielle de 2012. Cet ingénieur logisticien, né à Constantine (Algérie) le 14 novembre 1962, a adhéré au parti socialiste en 1992, où il s'est particulièrement investi dans la lutte contre les discriminations et la promotion de la diversité en politique.
C'est d'ailleurs comme conseiller à «l'égalité et la diversité» que François Hollande l'avait pris dans son équipe à l'Élysée en mai 2012.
A la fois omniprésent et discret, ce Méditerranéen affable au visage rond et souriant est toujours resté dans l'ombre de François Hollande.
Mis à part des mandats locaux à Argenteuil (Val d'Oise) de 2008 à 2011, il n'avait pas, à son grand dam, obtenu d'investiture aux législatives de 2012, ni chez les Français de l'étranger ni dans la Somme.
Son départ de l'Élysée est «douloureux», avait confié à l'époque un autre fidèle du président qui selon lui, sans nul doute, éprouvait «de la reconnaissance» pour ce fidèle lieutenant qui n'a jamais rechigné à se charger «des tâches ingrates».
Propulsé chef de cabinet du candidat Hollande après sa victoire aux primaires socialistes, il avait perdu de son influence au milieu du staff pléthorique entourant le président.
A l'Élysée, Faouzi Lamdaoui a très vite été inquiété par la résurgence d'affaires anciennes.
Une plainte pour travail dissimulé avait été classée en novembre 2012.
Forcé de quitter l'Elysée
Forcé de quitter l'Elysée, sa démission était intervenue moins de deux semaines après celle d'un autre proche de François Hollande, l'ancien secrétaire d'État aux Anciens combattants Kader Arif, soupçonné de favoritisme dans un dossier d'attribution de marchés publics.
La présidence de François Hollande a été marquée par plusieurs autres affaires qui ont touché des membres de son équipe.
Tels que l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac, renvoyé en correctionnelle pour son compte caché en Suisse, l'éphémère secrétaire d'État Thomas Thévenoud, visé par une enquête pour fraude fiscale, ou encore le conseiller du premier cercle Aquilino Morelle, visé par une enquête pour prise illégale d'intérêts qui a été classée sans suite.
L'ancienne ministre de la Francophonie Yamina Benguigui accusée d'avoir dissimulé des informations dans ses déclarations de patrimoine et d'intérêt.
Elle a été récemment déclarée coupable mais dispensée de peine.
Le parquet a fait appel.
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