Jean Bonnevey
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Ryad joue avec le baril et avec le feu
L’ordre mondial libéral veut la peau de Poutine.
Son discours multipolaire et identitaire est devenu l’ennemi principal de Washington et de sa succursale bruxelloise.
Les sanctions n’ayant donné que de petits résultats? on a trouvé autre chose.
Il s’agit d’organiser la chute du prix du baril pour ruiner la Russie.
Cela ne peut se faire qu’avec la complicité active de l4Arabie saoudite qui continue à fixer les règles du jeu de l’Opep.
La baisse du pétrole est une fausse bonne nouvelle.
quand il est trop cher? c’est une catastrophe mais quand il est bradé cela provoque également de graves désordres économiques.
La solution logique face à ce problème semble être de baisser la production pour faire remonter le prix.
Ce n’est pas ce qui se passe.
Les pays de l'Opep ont décidé le 27 Novembre, à Vienne, de maintenir leur plafond de production de pétrole, malgré la surabondance de l'offre d'or noir, faisant aussitôt plonger les cours du brut à des niveaux les plus bas depuis 2010.
C’est tout de même étonnant.
Comme c’est incompréhensible économiquement, c’est du coté politique qu’il faut se tourner.
Il y a bien un nouveau complot contre la Russie de Poutine.
Et cela donne des résultats.
Plombé par la baisse des prix du pétrole et les sanctions économiques occidentales, la monnaie russe a perdu plus d'un quart de sa valeur en un mois.
L'euro est monté jusqu'à 64,7 roubles pour un euro ce lundi.
Au total, depuis le début de l'année, le rouble a chuté de plus de 40% face à l'euro et de plus de 60% face au dollar.
Poutine n’entend pas se laisser faire
Le président russe, a annoncé, lundi 1er décembre, la suspension du projet russo-italien de gazoduc South Stream.
Porté par le géant gazier russe Gazprom, le projet, d'un coût évalué à 16 milliards d'euros, est destiné à approvisionner l'Europe en gaz russe en contournant l'Ukraine.
Long de 3 600 kilomètres et d'une capacité estimée à 63 milliards de mètres cubes par an, il devait relier la Russie à l'Europe du Sud en passant par la Bulgarie pour contourner le territoire ukrainien. Le chantier avait été lancé en décembre 2012.
Mais en juin la Russie avait accusé l'Union européenne (UE) de faire pression sur certains de ses Etats membres, notamment la Bulgarie, pour qu'ils suspendent leur participation au projet.
« Comme nous n'avons toujours pas reçu la permission de la Bulgarie, nous pensons que dans la situation actuelle la Russie ne peut pas poursuivre la réalisation de ce projet », a déclaré M. Poutine à l'occasion d'une visite en Turquie.
Le président russe a même menacé les approvisionnements de l'Europe, suggérant qu'une partie de la production russe pourrait être détournée vers l'Asie.
« Nous allons dérouter nos ressources énergétiques vers d'autres régions du monde et l'Europe ne recevra plus les mêmes volumes de la Russie, a-t-il insisté.
Mais c'est le choix de nos amis européens. »
L’autre victime collatérale du complot de l’or noir, c’est comme par hasard l'Iran proche de Moscou. Moscou et Téhéran tous deux victimes de mesures d'embargo de la part des pays occidentaux semblent bien décidés à resserrer leurs liens.
Quelques semaines après avoir signé un contrat de construction de plusieurs réacteurs nucléaires, la Russie lorgne sur le pétrole iranien.
A l'occasion de sa visite à Téhéran, Alexeï Oulioukaïev, ministre russe de l'économie a confirmé ce week-end que la Russie et Téhéran envisageaient de mettre en place un programme de troc.
Un tel accord, pour une valeur estimée de près de 1,5 milliard de dollars, avait été évoqué au début de 2014 et provoqué alors l'inquiétude de Washington car il permettrait à Téhéran d'augmenter ses exportations de 50%, alors même que le pays est sous embargo du fait de son programme nucléaire.
Cet accord de troc devrait permettre à l'Iran d'exporter chaque jour quelques 500 000 barils de pétrole brut vers la Russie.
En contrepartie, la Russie fournira aux Iraniens les produits agricoles et industriels dont ils ont besoin.
Mais la riposte pourrait être dirigée aussi contre l’Arabie Saoudite avec soutien à l'opposition chiite et déstabilisation à partir du Yémen.
La monarchie Wahhabite joue avec l'or noir mais aussi avec le feu et, à vouloir déstabiliser Moscou pour plaire aux américains, prend le risque de se déstabiliser elle-même.
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