On ne chatouille pas impunément les moustaches du tigre.
Issu d’une émeute devenue insurrection – un touriste français de passage sur la place Maïdan, Bernard-Henri Lévy, est même allé jusqu’à parler de « révolution » -, le nouveau gouvernement de l’Ukraine n’a pas fait preuve de la moindre faiblesse, de la moindre complaisance, de la moindre compréhension envers le soulèvement, devenu sécession, d’une partie de sa population.
Il est vrai que les séparatistes étaient en sous-main soutenus et armés par le grand pays voisin.
Mais aurait-on fait preuve de la même intransigeance à Kiev si l’on n’y avait été encouragé, excité et poussé au pire par l’Union européenne et les États-Unis qui ne cessent, depuis le début, de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Ukraine et d’envenimer une querelle qui, après avoir tourné à la guerre civile, est en passe de devenir un conflit international ?
N’aurait-on pu, ne serait-ce qu’en raison de l’état du monde au moment où des périls autrement sérieux menacent la paix et la civilisation, en faire l’économie ?
Était-il inévitable de faire le choix de la force et de la guerre ?
C’est, nous dit-on, que dans cette affaire, il y avait d’un côté la démocratie, la liberté – le Bien, pour tout dire –, incarnées par le roi du chocolat et les siens, de l’autre l’oppression, la dictature – le Mal, pour l’appeler par son nom –, personnifiées par Vladimir Poutine et son peuple.
Les choses seraient-elles aussi simples et aussi tranchées qu’une gigantesque machine de propagande nous le raconte depuis des mois ?
N’y avait-il pas lieu de prendre en considération, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, des sentiments, des aspirations, des revendications qu’exprimait une fraction non négligeable de la population ukrainienne, et les organisations internationales, les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN n’auraient-ils pas dû peser de tout leur poids pour éviter la confrontation et permettre la consultation, dans un climat apaisé, des intéressés eux-mêmes ?
Mais non, il fallait absolument faire croire que l’URSS avait ressurgi sous le nom retrouvé et le masque apaisé de la Russie, il fallait faire endosser à Poutine le costume de Staline, voire la tenue de Hitler, il fallait dans cette histoire qu’il y eût un bon et un méchant, il fallait nier toute légitimité à celui-ci et donner carte blanche à celui-là, il fallait souffler sur les braises, attiser le feu et inciter le gouvernement ukrainien à sortir le gros bâton et à frapper les supposés incendiaires, qui n’étaient pas de taille à lui tenir tête.
Ce qui a suivi, ce qui se passe, ce qui risque de se passer en découlent naturellement.
L’armée ukrainienne a lancé l’assaut contre les bastions séparatistes qui ont plié, comme il était prévisible, devant des forces supérieures.
Deux mille morts – autant qu’à Gaza – ont déjà payé de leur vie, dans l’indifférence générale, le choix fait par M. Porochenko ou, plus probablement, par ses sponsors étrangers.
La Russie, quant à elle, était priée de se tenir tranquille sous peine de sanctions aggravées, et d’assister en spectateur passif et impuissant, la larme à l’œil mais l’arme au pied, à l’écrasement de ceux qui avaient cru pouvoir se réclamer d’elle et qui l’imploraient d’intervenir, à l’agonie et à la mort de la « République populaire du Donbass ».
Déjà les grands stratèges de l’Occident, ces fins diplomates qui ont mis le monde dans l’état où il est, se voyaient jouer le coup d’après, l’élimination d’un Poutine discrédité, déshonoré et donc désavoué par le peuple russe.
Est-il encore temps de cesser ce jeu dangereux, d’arrêter cette folie, et d’admettre que la Russie a tout autant son mot à dire dans le dossier ukrainien que la Grande-Bretagne, la France, le Canada ou la Caroline du Sud ?
On ne chatouille pas impunément les moustaches du tigre.
Il est vrai que les séparatistes étaient en sous-main soutenus et armés par le grand pays voisin.
Mais aurait-on fait preuve de la même intransigeance à Kiev si l’on n’y avait été encouragé, excité et poussé au pire par l’Union européenne et les États-Unis qui ne cessent, depuis le début, de s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Ukraine et d’envenimer une querelle qui, après avoir tourné à la guerre civile, est en passe de devenir un conflit international ?
N’aurait-on pu, ne serait-ce qu’en raison de l’état du monde au moment où des périls autrement sérieux menacent la paix et la civilisation, en faire l’économie ?
Était-il inévitable de faire le choix de la force et de la guerre ?
C’est, nous dit-on, que dans cette affaire, il y avait d’un côté la démocratie, la liberté – le Bien, pour tout dire –, incarnées par le roi du chocolat et les siens, de l’autre l’oppression, la dictature – le Mal, pour l’appeler par son nom –, personnifiées par Vladimir Poutine et son peuple.
Les choses seraient-elles aussi simples et aussi tranchées qu’une gigantesque machine de propagande nous le raconte depuis des mois ?
N’y avait-il pas lieu de prendre en considération, au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, des sentiments, des aspirations, des revendications qu’exprimait une fraction non négligeable de la population ukrainienne, et les organisations internationales, les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN n’auraient-ils pas dû peser de tout leur poids pour éviter la confrontation et permettre la consultation, dans un climat apaisé, des intéressés eux-mêmes ?
Mais non, il fallait absolument faire croire que l’URSS avait ressurgi sous le nom retrouvé et le masque apaisé de la Russie, il fallait faire endosser à Poutine le costume de Staline, voire la tenue de Hitler, il fallait dans cette histoire qu’il y eût un bon et un méchant, il fallait nier toute légitimité à celui-ci et donner carte blanche à celui-là, il fallait souffler sur les braises, attiser le feu et inciter le gouvernement ukrainien à sortir le gros bâton et à frapper les supposés incendiaires, qui n’étaient pas de taille à lui tenir tête.
Ce qui a suivi, ce qui se passe, ce qui risque de se passer en découlent naturellement.
L’armée ukrainienne a lancé l’assaut contre les bastions séparatistes qui ont plié, comme il était prévisible, devant des forces supérieures.
Deux mille morts – autant qu’à Gaza – ont déjà payé de leur vie, dans l’indifférence générale, le choix fait par M. Porochenko ou, plus probablement, par ses sponsors étrangers.
La Russie, quant à elle, était priée de se tenir tranquille sous peine de sanctions aggravées, et d’assister en spectateur passif et impuissant, la larme à l’œil mais l’arme au pied, à l’écrasement de ceux qui avaient cru pouvoir se réclamer d’elle et qui l’imploraient d’intervenir, à l’agonie et à la mort de la « République populaire du Donbass ».
Déjà les grands stratèges de l’Occident, ces fins diplomates qui ont mis le monde dans l’état où il est, se voyaient jouer le coup d’après, l’élimination d’un Poutine discrédité, déshonoré et donc désavoué par le peuple russe.
Est-il encore temps de cesser ce jeu dangereux, d’arrêter cette folie, et d’admettre que la Russie a tout autant son mot à dire dans le dossier ukrainien que la Grande-Bretagne, la France, le Canada ou la Caroline du Sud ?
On ne chatouille pas impunément les moustaches du tigre.
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