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dimanche 10 août 2014

L’Allemagne est un pays souverain.


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Le 9 août 2014
 

   
L’Allemagne, réaffirmant sa nouvelle position de première puissance continentale, a tenu à montrer les crocs aux Américains.

Au mois de juillet de cette année, l’Allemagne a expulsé le représentant des services secrets américains à l’ambassade des États-Unis (suite à la révélation de l’espionnage de personnalités allemandes au profit de l’Oncle Sam).
Auparavant, l’Allemagne avait arrêté deux agents secrets allemands travaillant pour le compte de la CIA. Angela Merkel n’a pas apprécié l’outrage, estimant que la NSA était allée beaucoup trop loin en recrutant des agents doubles, et en la plaçant elle-même sur écoute !
L’Allemagne, réaffirmant sa nouvelle position de première puissance continentale, a tenu à montrer les crocs aux Américains, à raison.
 Il est en effet intolérable qu’un pays « ami » puisse se permettre un tel comportement.
Infiltrer l’administration d’un état souverain n’est rien de moins qu’une provocation grave.
Suite à ces décisions déjà fracassantes, Berlin a encore haussé le ton en demandant à toutes les représentations diplomatiques présentes sur son territoire de lui livrer la liste des agents secrets en poste dans le pays, selon une information parue dans l’édition en ligne du magazine Der Spiegel, mercredi.
Le ministère allemand des Affaires étrangères n’a pas démenti, confirmant la rumeur insistante d’un refroidissement des relations diplomatiques entre les USA et nos voisins d’outre-Rhin.
La note du ministère vise d’ailleurs, précisément, les renseignements américains, et explique, en des termes peu conformes aux usages diplomatiques, que cette décision prend sa source « dans la frustration existant au sein du gouvernement fédéral face au refus constant du partenaire américain de rendre public ne serait-ce que le personnel officiel de ses services secrets en Allemagne ».

Disons le tout net : l’Allemagne prend une décision courageuse, et démontre qu’elle n’entend pas jouer le télégraphiste de Washington en Europe.
 Rôle qui semble, pour l’heure, entièrement dévolu à la France, détentrice actuelle du titre de plus fidèle vassal européen des États-Unis.
 À l’occasion de la crise syrienne, la France a même devancé le 52e État britannique, en se montrant plus va-t-en-guerre que la perfide Albion, magnifique témoignage de sa pleine et entière soumission à l’empire américain.

 De Gaulle, et même Mitterrand, doivent se retourner dans leurs tombes en constatant une telle abjection.

De la même manière, l’Allemagne renforce l’idée qu’on pouvait se faire de sa dynamique – mais pour l’instant infructueuse – stratégie géopolitique en Europe de l’Est. Sans s’offrir à Moscou, Berlin a tenté de proposer une solution de troisième voie pour la crise ukrainienne, moins idéologue et plus pragmatique.

 Essayant de faire sien l’adage gaullien voulant qu’un pays « n’a pas d’amis mais que des intérêts ». C’est tout ce que la France a oublié, aujourd’hui simple pion dans le jeu d’échec américano-russe.

Rien n’a changé depuis les accords de Yalta…

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