REIMS (51). Furieux de ne pas obtenir de suite un logement, deux frères dont les menaces avaient entraîné l’arrêt d’un chantier ont été appréhendés et jugés. Six mois ferme.
Quand ils ont formulé cette exigence, début octobre à Orgeval, les frères Dahrouch assurent qu’ils n’auraient pas fait de mal à une mouche.
Leurs interlocuteurs du Foyer rémois l’ont compris autrement, à tel point que l’agence de quartier a été fermée, les 90 ouvriers d’un chantier de rénovation urbaine mis à l’arrêt une journée (L’union du 3 octobre).
Hilal, 28 ans, et Mourad, 34 ans, appartiennent à une fratrie bien connue du tribunal. Eux-mêmes ont collectionné les condamnations dans leurs jeunes années mais il est vrai que depuis 2009 – 2010, ils ne faisaient plus parler d’eux.
« Leur nom est lourd à porter. Ils sont marqués au fer rouge. La meilleure façon de s’en sortir, c’était de quitter Reims, ce qu’ils ont fait en partant à Nîmes », explique leur avocat, Me Denis Decarme, « mais leur mère a de gros ennuis de santé. Ils sont donc revenus ici pour s’occuper d’elle, d’où leur demande de logement. »
Promesses incendiaires
Le 1er octobre, faute de réponse, les deux frères débarquent sur le chantier de l’îlot Charles-Roche dont le maître d’œuvre est le Foyer rémois.Témoignage d’un ouvrier : « Vers 10 heures, deux gars sont arrivés avec un pied-de-biche. Ils nous ont demandé d’arrêter de travailler, sinon ça allait mal se passer. Ils voulaient faire pression sur le Foyer rémois pour avoir un logement. »
Un chef dialogue avec eux. « Ils sont repartis. On a recommencé à bosser à 11 heures. »
Direction l’agence, « pied-de-biche » en main.
« Vous savez qui on est ? On est les frères Dahrouch ! Vous ne savez pas de quoi on est capable ! », lancent-ils aux quatre employés « terrorisés », tout en menaçant de « brûler » le local s’ils n’ont pas satisfaction.
Pour calmer le jeu, rendez-vous est pris le lendemain matin à l’agence Europe.
En attendant, le Foyer rémois décide de fermer celle d’Orgeval tandis que les 90 ouvriers sont renvoyés chez eux par crainte d’incidents.
Coût de l’arrêt du chantier : 50 000 €.
Le rendez-vous se passe plutôt bien.
Le bailleur rappelle les règles en matière d’attribution de logement et fait savoir aux deux frères que leur demande doit suivre le processus normal.
« T’es un homme mort ! »
Le 3 octobre, l’affaire paraît dans l’Union.Le Foyer rémois n’y est pour rien, mais les frères Dahrouch le tiennent pour responsable de la fuite.
Coup de fil à un employé : « Vous avez rompu le pacte ! » ; le quartier risque d’être « mis à sac » ; « Si dans dix jours, on n’a pas de logement, t’es un homme mort ! »
Deux mois après, le salarié est toujours vivant, les frères n’ont pas encore de logement mais ont failli en trouver un à la maison d’arrêt.
Arrêtés en fin de semaine, ils ont pris six mois ferme pour « menaces et actes d’intimidation », toutefois sans mandat de dépôt.
Laissés libres, ils purgeront leur peine sous un mode aménagé. ( Ben voyons ndlr)
« Concernant l’appartement, une solution a été trouvée », annonce Me Decarme. « Ils vont rester à Nîmes et c’est leur mère qui va les rejoindre. »
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