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lundi 9 décembre 2013

PS : si même les profs prennent la poudre d’escampette…

ecole-education-travail

Le 9 décembre 2013
   
Les profs boudent le pouvoir en place, entre ceux qui ne le trouvent pas assez à gauche et les autres, qui le jugent trop à droite.

Les brillants stratèges élyséens donnent décidément dans le sans-faute.
 Après avoir perdu, dans le désordre, pauvres, ouvriers, chômeurs et France des pavillons, celle du bas de la classe moyenne, voilà maintenant que c’est le cœur du réacteur électoral socialiste qui est en train de prendre la clef des champs.
 « Les enseignants et la gauche : le désamour ? », titre ainsi Le Monde du 5 décembre.
D’où les confessions de cette « spécialiste de la difficulté scolaire » qui se lamente, tout en assumant un rôle consistant à « mettre sur les rails des enfants pour qui l’école ne va pas de soi »…
 Qu’en termes élégants ces choses-là sont bien écrites.
Après, les récriminations d’usage se résumant toujours peu ou prou à ceci : pas assez de postes d’enseignants, pas assez d’argent ! Comme si le pognon pouvait tout résoudre.

Et c’est là que nos chères têtes barbues se perdent un peu dans le noir.
 Ainsi, selon Le Parisien du 19 novembre dernier, « 90 % des professeurs du collège interrogés mentionnent le stress en évoquant le travail en entreprise, 66 % le voient comme un lieu de discrimination et jusqu’à 62 % d’entre eux l’assimilent à un lieu d’exploitation. »
 Et, dans la foulée, le même quotidien de révéler : « 56 % [de ces enseignants] estiment que ce n’est pas le rôle de l’école de préparer les élèves aux marché du travail. »
 Mieux, d’autres évoquent encore « la crainte de l’Éducation nationale de perdre son âme et d’instituer une éducation “utilitariste et élitiste” avec l’inclusion de l’entreprise. »
C’est là qu’on constate malheureusement que nos actuels professeurs ont d’abord été d’anciens cancres, avant de transmettre leur peu de savoir à leurs nouveaux homologues.

Ces enfants pour qui « l’école ne va pas de soi » ?
Avant mai 68, la question allait de soi. Les petits étaient là pour apprendre et les grands pour enseigner.
Le rôle de l’école et de l’entreprise.
 Il n’est pas faux que le mélange des genres puisse ne pas toujours être opportun, loin s’en faut.
L’école ne saurait être un sas vers Pôle emploi. Mais, pour apprendre un métier, il y a en France des écoles d’excellence, que ce soit pour devenir peintre, ingénieur ou plombier.
 Le reste, ça s’appelait jadis les humanités. Apprendre le latin ou la poésie ne garantit certes pas forcément l’obtention d’un CDI, mais au moins cela embellit l’esprit.
Quant à « l’utilitarisme et l’élitisme », il s’agit encore de deux notions a priori contradictoires, mais qui peuvent aussi se révéler complémentaires.
 Dans le doute, si nos professeurs, un jour sur deux en grève pour ou contre la semaine des quatre jeudis, commençaient déjà à apprendre à nos enfants à savoir correctement lire, écrire et compter, on y verrait déjà sûrement plus clair.
Et puis, il y a le non-dit.
 D’un côté ces profs ou leurs prédécesseurs qui ont naguère renoncé à la taloche et qui se plaignent, à voix très basse, de se prendre désormais des coups de boule.
 Alors que d’autres, mais il peut également s’agir des mêmes tant la schizophrénie est grande en milieu enseignant, estiment, tel ce professeur de Vaulx-en-Velin, toujours cité par Le Monde, que la « chasse aux sans-papiers » demeure un « cheval de bataille » : « On n’entrevoit pas l’infléchissement, malgré la sanctuarisation de l’école promise après les affaires Khatchik et Leonarda. »
 Mais les mêmes ne comprennent pas non plus pourquoi les familles d’immigrés assimilées mettent leurs enfants dans le privé catholique…

Bref, les profs boudent le pouvoir en place, entre ceux qui ne le trouvent pas assez à gauche et les autres, qui le jugent trop à droite.
 Et Le Monde d’évoquer ce syndicaliste de SUD-Éducation : « Un verrou semble avoir sauté avec l’installation, le 12 octobre, du collectif Racine, émanation du Rassemblement Bleu Marine. […] Quand j’entends dans les cortèges des slogans enseignants résonner comme ceux de l’UMP, j’en perds mon latin ! »

 Latin qu’à l’évidence il ne sait pas et a encore donc moins enseigné.

Après le latin, ne reste plus qu’à perdre les élections.

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