Mais ce qui se passe ici, on a l'impression que ça n'intéresse personne ! »
Samedi soir alors que le magasin vient de fermer, la gérante et son mari repèrent plusieurs personnes.
« Il y en a un qui avait le visage masqué, qui a commencé à mettre des grands coups de pieds dans les portes vitrées.
Il a réussi à rentrer, il a pris de la vodka. Heureusement il y a deux commerçants qui sont arrivés.
Le monsieur de la boutique exotique, il a peur de rien, il l'a plaqué au sol et on a appelé la police.
C'est terrible, ce monsieur, il est d'origine africaine et l'autre il lui disait " Tu vas quand même pas défendre des Blancs ! " On va où là ? ! »
Ce cambriolage, jugé hier en comparution immédiate (lire ci-dessous), arrive après une violente agression vécue par la commerçante.
« C'était en septembre. J'avais repéré une jeune fille de quinze ans qui avait planqué une bouteille de vodka dans ses vêtements.
Je l'ai interpellée, elle était avec une copine.
Je me suis fait massacrer. Je n'en peux plus.
C'est un peu lâche, mais on va partir.
Je suis triste pour notre personnel, ils sont en or, mais je n'en peux plus. J'ai trop peur que l'on se fasse planter.
Il y a déjà les menaces, les dégradations sur la voiture. »
En septembre dernier, certains avaient haussé le ton, proposant une réaction forte.
« Il était question de fermer le centre commercial durant deux heures pour que les autorités réagissent. Et puis, rien ne s'est fait. »
« Nous sommes présents et réactifs dans ce secteur », indique le commissariat central interrogé sur l'ambiance ressentie par certains au centre commercial du Clos-Gaultier. « Il y a une politique de partenariat avec les élus, les bailleurs, les associations qui nous font remonter les problèmes.
A cette saison, il y a plus de monde qui stationne à couvert dans ce type de galerie.
Il faut trouver la bonne limite de tolérance entre des groupes qui sont juste présents et des comportements qui peuvent importuner les gens, des incivilités…
A l'approche des fêtes, la présence est renforcée. »
Il part en détention en attendant son procès prévu le 20 décembre
La prison, il ne l'a jamais connue.
Et il voulait l'éviter à toutes forces.
Le tribunal correctionnel en a décidé autrement hier. Au vu du manque de garanties de représentations de Sofiane Djedoui.
Lui qui demandait un délai pour préparer sa défense, il la préparera depuis Vivonne. Son procès est fixé au 20 décembre prochain.
A 25 ans, le jeune homme venait de quitter le domicile familial sur un clash, samedi. Après, il est parti s'alcooliser.
Une demi-bouteille de vodka lui donne du cœur à l'ouvrage pour passer à l'action tandis que deux de ses copains font le guet dans le centre commercial des Trois-Cités.
Sofiane, au visage masqué d'après la gérante du magasin, frappe les portes à coups de pied. Il repart avec quatre bouteilles de vodka.
Une condamnation pour des faits similaires en juin le place en situation de récidive. La révocation d'un sursis de quinze mois est réclamée au vu de l'évolution récente du jeune.
Il paraît prendre avec légèreté les soins qu'il doit suivre pour combattre l'alcool et le parcours d'insertion qui lui est demandé de respecter.
Peintre de formation, il ne travaille plus depuis 2011.
« Je viendrai », promet Sofiane qui dit redouter l'incarcération.
« Je ne demande qu'à être honnête.
Après ce qui s'est passé, je ne sais pas comment vous garantir que je ne vais rien faire. »
Le procureur réclame son incarcération, au grand dam de l'avocate de Sofiane.
Me Chloée Lucas-Vignier conteste l'automaticité de la prison lors des comparutions immédiates.
« Il faut relativiser les faits. C'est un vol avec effraction. Il a un rendez-vous dans deux jours pour son insertion. »
Le renvoi du procès, il arrange aussi Jean-Luc Raguenaud. « Je vais pouvoir faire les devis pour la porte », confie le commerçant.
En attendant, il faut gérer le quotidien et une porte qui ne ferme plus.
« Le centre ferme à 20 h, ça va.
On va mettre une palette.
Mais, le matin, il va falloir que je sois présent à 5 h du matin. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.