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jeudi 12 décembre 2013

Intégration : un rapport choc.

Par Stéphane Kovacs
Mis à jour le 12/12/2013 à 21:08
Publié le 12/12/2013 à 19:09
Une cérémonie d'accueil  dans la citoyenneté française  à la préfecture de Seine- Saint-Denis à Bobigny en 2009.
Une cérémonie d'accueil  dans la citoyenneté française  à la préfecture de Seine- Saint-Denis à Bobigny en 2009. Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro
Remis au premier ministre, il doit servir de base à une « refondation » qui débutera en janvier.
Une réunion sur le thème de l'intégration rassemblera début janvier une partie du gouvernement autour du premier ministre.
Entre leurs mains, les ministres auront un rapport en cinq volets, qui stigmatise «cette injonction à l'intégration».
«On veut changer la manière d'aborder l'intégration, explique-t-on à Matignon.
On s'oriente vers une politique fortement ancrée sur l'égalité des droits et la lutte contre les discriminations».

Lors de son discours de politique générale, en juillet 2012, Jean-Marc Ayrault avait annoncé son «ambition de renouveler en profondeur l'approche des questions d'intégration en France».

 Cet été, cinq groupes de travail thématiques («Faire société commune», «Habitat», «Protection sociale», «Connaissance reconnaissance», «Mobilités sociales») ont été constitués, auxquels ont participé des représentants des services de l'État, des collectivités territoriales, des associations, des partenaires sociaux ainsi que des chercheurs.
 «Refonder notre politique d'intégration suppose de répondre à l'attente des personnes immigrées et de leurs descendants: être considéré comme n'importe quel Français», était-il précisé dans la lettre de mission des «personnalités qualifiées» choisies pour présider les groupes de travail.
 «Une telle démarche ne peut réussir qu'à la condition d'admettre que la richesse de l'héritage légué par les migrants au fil des âges fait partie de l'identité française.»

«Changement de mot»

La lecture des cinq volets de ce rapport, qui viennent d'être publiés sur le site du premier ministre, donne un aperçu de la «feuille de route» dont souhaite s'inspirer le gouvernement.
 Ne parlons plus d'intégration!, préconisent-ils en substance.
 «Symboliquement, l'abandon du terme peut constituer un signal fort pour celles et ceux qui sont soumis à cette injonction au quotidien et à tort», analysent les experts missionnés par le gouvernement.
Mais le «changement de mot» n'est pas suffisant: il doit «s'accompagner d'une transformation du sens de l'action et de l'intervention publique qui soit visible», exhorte le rapport.
 Il s'agira donc, désormais, de «faire France en reconnaissant la richesse des identités multiples».
Sommés «d'opérer un déplacement, un pas de côté dans la façon de concevoir ces questions», les experts font carrément demi-tour.
 Autorisation du voile à l'école, création d'un «délit de harcèlement racial» et d'une «Cour des comptes de l'égalité», ces propositions détonantes vont-elles être reprises par le gouvernement?

 Le premier ministre, en tout cas, «salue la grande qualité» de ces travaux.
 «Pour moi, il s'agit de déraciner le peuple français…», s'inquiète Malika Sorel-Sutter, ancien membre du Haut Conseil à l'intégration.

 Ce Haut Conseil à l'intégration dont les experts critiquent «l'appellation», dénoncent l'opposition «à la promotion d'un Nous inclusif et solidaire» et concluent qu'«il y a donc lieu d'y mettre fin».

 

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