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jeudi 12 décembre 2013

INFO OBS. Classes prépas : Peillon recule.

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Vincent Peillon, le 26 novembre 2013.
(ISA HARSIN/SIPA)
Vincent Peillon, le 26 novembre 2013. (ISA HARSIN/SIPA)
 

De peur de se mettre à dos une partie de l'électorat de gauche, le ministre de l'Education nationale a décidé de ne pas revenir, pour l'instant, sur les avantages des enseignants de classes préparatoires. 
Les professeurs de classes préparatoires ont réussi à faire reculer le ministre de l'Education nationale.
 D'après nos informations, Vincent Peillon devrait annoncer ce jeudi 12 décembre dans la matinée, lors d'une conférence de presse consacrée aux métiers de l'Education nationale, qu'il renonce à supprimer les privilèges accordés aux professeurs de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE).
De longue date, ceux-ci n'assument que 8 à 10 heures  d'enseignement hebdomadaire contre 15 heures pour un professeur agrégé de lycée, ce qui leur permet de réaliser de nombreuses heures supplémentaires, jusqu'à doubler leur service et leur rémunération.
 [ 4108 € net par mois à quinze ans de carrière, et 4812 € à trente ans de carrière (ndlr)*]


Vincent Peillon envisageait de tous les contraindre à assurer un enseignement de 10 heures hebdomadaires et à réduire en proportion leur rémunération en heures supplémentaires.
 Les économies ainsi réalisées (une vingtaine de millions d'euros, selon plusieurs sources) devaient être reversées aux enseignants exerçant en lycée classique et notamment ceux classés en zone d'éducation prioritaire (ZEP).

Douloureuse vérité

Ce principe redistributif était plutôt conforté par les résultats de l'enquête Pisa 2012 rendus publics la semaine dernière, qui soulignaient le caractère de plus en plus inégalitaire du système éducatif français.
 Car la baisse de régime des élèves est due à une réalité fort peu républicaine : tout est fait en France pour les élèves issus des familles les plus favorisées, et bien peu pour les autres.
 La situation des professeurs de prépa - qui enseignent aux élèves les plus brillants et les plus dociles, tout en étant les mieux lotis du système scolaire - ne fait que confirmer cette douloureuse vérité.

Vincent Peillon qui, depuis le début de son mandat rue de Grenelle, n'a cessé de vouloir corriger de manière fort cohérente les dysfonctionnements français (rythmes scolaires, statut de l'enseignant, formation des maîtres...).
 Mais cette fois, il s'est attaqué à un trop "gros morceau" : les professeurs de classes préparatoires s'étaient mobilisés ces derniers jours et sont descendus dans la rue pour protester contre cette réforme.
 Il est vrai que l'opinion a probablement mal compris qu'un ministre socialiste menace d'amputer le revenu de certains profs (de 6 à 20% selon les estimations syndicales).

Reculer plutôt qu'envenimer

Il est vrai aussi que l'Elysée s'est inquiété que le mécontentement de cette catégorie de personnels, clientèle électorale traditionnelle de la gauche, s'ajoute au contexte de grogne généralisée qui secoue le pays.
 Vincent Peillon a donc choisi de reculer plutôt que de contribuer à envenimer le climat social à trois mois des élections municipales.
Ou quand un ministre de l'Education nationale finit par céder plutôt que de casser.
 Comme un air de déjà-vu... Les élèves des prépas et leurs parents n'ont pas à s'inquiéter : ils continueront à être les chouchous d'un système scolaire toujours plus inégalitaire.


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