Translate

samedi 14 septembre 2013

Rythmes scolaires : premiers couacs d’un échec programmé.



Cela se passe à Aubervilliers (93)... des journalistes de médiapart interrogent les jeunes enseignants sur leurs premières impressions après l'application des nouveaux "rythmes"...

 les enfants de ces zones sensibles ne sont pas plus "zen" en classe et il y a le problème des TAP (temps périscolaires) le mardi et le vendredi qui prête à polémique : qui remplacera les animateurs en cas d'absence de ceux-ci ?
Bonne question à laquelle la mairie d'Aubervilliers semble répondre "les maitres d'école"... qui n'ont pas l'intention de se laisser réquisitionner. Conflit. Tensions... et ce n'est qu'un exemple...

Je discutais l'autre jour en aparté avec un président d'association de parents d'élèves du patelin où je réside. Les gens ne comprennent pas que leur progéniture passe plus de temps à "taper le ballon" le midi après la cantine et sorte à 16h00... tout cela pour ouvrir l'école le mercredi. Pas d'activités sérieuses prévues pour compenser le temps dégagé.
15h30,15h45,16h00,16h30... voir 14h30 ou 15h00 par endroit comme à Paris : les disparités entre communes donnent le frisson. Malheur au gamin qui déménagera en cours d'année et qui changera d'horaires, il lui en faudra de l'autonomie pour s'adapter.

Qui s'occupe des enfants durant le temps dégagé ? Des animateurs payés au lance-pierre pour quelques heures par semaine : bonjour l'absentéisme et le turn-over chez ces personnels.

D'autres communes ont tout compris. Lognes (dans le 77) impose une pause cantine de... 2h45 ! (horaires 8h30-11h30/14h15-16h30) agrémentée de jeux d'animation : bonjour l'attention des élèves en classe l'après-midi ! Irritation, fatigue, enseignants jeunes et inexpérimentés.
Au fait ? Quels instits iront enseigner dans ces communes proposant des horaires idiots ? Pas les meilleurs, ce qui ne changera pas grand-chose il est vrai dans des villes dortoirs comme Lognes et ses HLM avec son public défavorisé... à noter que les projets les plus abracadabrants sont souvent cautionnés par des instits syndiqués... dans les syndicats UNSA et Sgen-CFDT proches du PS (voir les points de vue de ces gens sur la semaine de 4 jours et demi...).

Qui pense sérieusement que le problème de l'école est une question de "rythmes" ? Je vous renvoies à mon article sur les "800 postes d'instituteurs vacants en Seine St Denis"... le plus lu de mon compte agoravox. Immaturité de beaucoup de parents, cas sociaux, crise de l'autorité, instituteurs dépassés transformés en garde-chiourme... ravages du prédagogisme à la Meirieu pour ne pas aborder les vrais problèmes...

Mais le plus choquant dans les décrets Peillon concerne deux points :
- Donner un crédit scientifique au projet à l'aide des astrobiologistes... euh pardon , des chronobiologistes, science nouvelle des rythmes biologiques... individus qui n'enseignent pas mais qui étudient vos enfants comme des hamsters.

 Ces gens affirment que l'enfant apprend mieux sur quatre jours et demi. Et c'est faux ! Comparez les résultats aux évaluations des enfants fréquentant des écoles fonctionnant sur 4 jours depuis les années 90 : ils sont au moins aussi bons que les autres ! D'où la généralisation de ce système par le ministre Darcos.

Au fait, les enfants de Lognes (77) apprendront-ils mieux avec le système imposé par son maire ? Certainement pas, mais au moins ils seront à l'abri des cages d'escalier de leur HLM dans la journée, au frais du contribuable...

- Le maire est transformé en conseiller pédagogique et "pilote" la réforme. Or un édile doit tenir compte des finances publiques et de ses structures : difficile de bâtir des projets cohérents. La plupart des mairies qui ont sauté le pas vers les décrets Peillon sont socialistes : la preuve que cette réforme n'a rien à voir avec le bien-être des enfants, c'est juste de la basse politique pour ne pas parler des vrais problèmes.

En conclusion constatons que le mal est fait dans 20% des communes françaises. On est loin des systèmes anglais, allemands ou espagnols où les après-midis sont libérés ou consacrés aux activités sportives et culturelles.
Les moyens et les habitudes ne sont pas les mêmes qu'en France. Avec l'arrivée de l'automne les premières épidémies vont frapper les écoles : rhinos, gastrites etc. et l'on se souviendra alors du rôle salvateur du mercredi libéré, instauré dans les années 70 justement pour "couper" les épidemies hivernales... bonjour l'absenteisme de fin de semaine aussi bien au niveau des enfants que des enseignants qui n'ont aucune raison de faire du zèle pour servir un ministre qui se paie leur tête.
 Il fut un temps où la "gauche" défendait l'école et son rôle d'ascenseur social. Aujourd'hui ces politiciens ne défendent plus que leur plan de carrière, quitte à imposer n'importe quoi au petit peuple. Ils ne scolarisent pas leurs enfants dans les écoles publiques mais dans le privé select ou à l'étranger, quand ils ne leur paient pas des précepteurs à domicile.
Le bien-être de vos enfants ne fait pas partie de leurs préoccupations : à vous amis internautes de vous débrouiller avec vos enfants et avec les écoles-garderies dont vous vous contenterez...

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/rythmes-scolaires-premiers-couacs-140855

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.