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mardi 30 juillet 2013

26 juillet : Jour de libération fiscale.

 

En 2013, le salarié moyen français aura travaillé jusqu’à aujourd'hui pour financer les dépenses publiques. La France détient, avec la Belgique, le record de la taxation du salarié moyen.
Un article de l'Institut économique Molinari.

Grâce à des données calculées par Ernst & Young, l’Institut économique Molinari a calculé le jour de libération fiscale et sociale des 27 pays de l’Union européenne (UE, hors Croatie).
La 4ème édition de cette étude montre que :
  • le salarié français ne sera libéré de ses obligations fiscales qu’à partir du 26 juillet 2013 ;
  • la France est dans le duo des pays taxant le plus leurs salariés, tout juste derrière la Belgique.

Les prélèvements sur les salariés moyens européens continuent de croître sous l’effet des politiques d’austérité fiscale
Le taux d’imposition réel du salarié moyen est désormais à 45,06% en 2013.
C’est 0,95% de plus que l’an passé et 1,07% de plus qu’il y a trois ans.
Par rapport à l’an passé, tous les pays de l’UE ont augmenté la fiscalité pesant sur le salarié moyen à l’exception de la Bulgarie, l’Irlande, la Lituanie, le Luxembourg, la Slovaquie. Sur trois ans tous les pays de l’UE ont augmenté la fiscalité sauf la Bulgarie, le Danemark, la Hongrie, l’Irlande, le Royaume-Uni et la Suède.
C’est la conséquence pratique des politiques de hausses de charges et d’impôt, mises en place par les États européens suite à la crise financière de 2008-2009 et à la montée des inquiétudes consécutive à la détérioration des comptes publics.

Le salarié français est quasiment le plus pénalisé de l’Union européenne

Comme l’an passé, les champions de la fiscalisation sont la Belgique et la France. Les prélèvements obligatoires y représentent 60,25% et 56,61%, avec des libérations fiscales les 8 août et 26 juillet 2013.
Suivent ensuite l’Autriche, la Hongrie, l’Allemagne et l’Italie. Les taux de prélèvements obligatoires y varient entre 55,77% et 52,12% et les jours de libération fiscale s’y échelonnent entre les 10 et 23 juillet.
Le salarié moyen français est en théorie un des mieux payés (53 647 €), mais il est aussi particulièrement fiscalisé (30 371 €). À elles seules, les charges sociales (26 583 €) représentent plus que son pouvoir d’achat (23 276 €), ce qui constitue le record de l’Union européenne.

Une absence de lien entre prélèvement et qualité des services publics

Nombre d’études montrent même que la France enregistre des scores moyens dans plusieurs indicateurs internationaux, en dépit de l’importance des prélèvements et des dépenses publiques.
C’est notamment le cas de nombre d’enquêtes axées sur la compétitivité. Lorsque la Banque mondiale classe les pays en fonction de la facilité d’y faire des affaires, elle positionne la France en 34ème position sur 185 pays. Au sein de l’UE, elle lui attribue la 14ème position sur 27. Le Forum économique mondial positionne, quant à lui, la France en 21ème position sur 144 pays. Au sein de l’UE, il met la France en 9ème position sur 27.
C’est aussi vrai d’indicateurs axés sur les prestations offertes ou la qualité de vie. Par exemple, les Nations unies classent la France en 20ème position sur 177 pays dans leur Indice de développement humain. La France, 8ème de l’UE, obtient là aussi une position qui n’est pas à la hauteur de ses dépenses publiques. Des pays ayant une pression fiscale moindre obtiennent un Indice de développement humain proche du notre (Autriche, Finlande, Slovénie, Danemark) ou significativement supérieur (Allemagne, Pays-Bas, Suède, Irlande).

Pas d’embellie à attendre de l’édition 2014

Dans le contexte actuel, il est à craindre que l’édition 2014 soit encore plus austère pour le salarié moyen français.
Son pouvoir d’achat sera réduit par les augmentations de TVA prévues (20% au lieu de 19,6% et 10% au lieu de 7%), mais aussi les augmentations de charges sociales liées aux retraites par répartition. À la hausse des cotisations aux régimes de retraites complémentaires pourrait s’ajouter, cet automne, une hausse des cotisations retraite de base.

Commentaire de Cécile Philippe, directrice de l’Institut économique Molinari (IEM) et co-auteure de l'étude :
La situation est très inquiétante en France. Alors que nombre de nos voisins commencent à s’interroger – à juste titre – sur l’effet contre-productif des politiques d’austérité fiscale, les autorités françaises évoquent la possibilité d’accroître encore les impôts en 2014.
Tout se passe comme si les pouvoirs publics pensaient réellement pouvoir résorber les déficits en augmentant la fiscalité. La situation relève du déni. Une multitude d’exemples, français ou étrangers, montrent que les hausses d’impôts dépriment l’activité et retardent encore plus les perspectives de retour à l’équilibre des comptes publics.
La solution durable à la crise actuelle réside dans une baisse de dépenses, avec une remise à plat des politiques publiques, à l’image de ce qu’ont fait avec succès plusieurs pays.
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L’étude est écrite par James Rogers, Nicolas Marques et Cécile Philippe, de l’Institut économique Molinari (Paris et Bruxelles), à partir de données publiées par Eurostat et l’OCDE. Les calculs des charges sociales ont été faits par Ernst & Young Belgique.

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