
Il y a des images qui marquent l’Histoire d’un pays.
Celle d’Emmanuel Macron accueillant, en grande pompe, dans la cour de l’Élysée, Ahmed al-Charaa — plus connu sous son nom de guerre de soldat de l’Islam, Abou Mohammed al-Joulani — restera comme une tache indélébile sur l’honneur de ce pays.
Ce même homme, jadis figure de proue d’Al-Qaïda en Syrie, figure du djihad mondial, devient aujourd’hui l’invité d’État d’un président censé incarner les valeurs de la France. Une honte nationale.
Pendant que les corps ensanglantés jonchaient le sol du Bataclan, que des Français tombaient à Nice, à Saint-Étienne-du-Rouvray, ou sur les théâtres d’opérations en Afghanistan, al-Charaa, protégé dans sa zone d’Idlib, poursuivait sa carrière de chef terroriste. Il commandait le Front al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda, et recevait les bénédictions d’Ayman al-Zawahiri, successeur de Ben Laden, cerveau du 11-Septembre. Il riait sans doute à gorge déployée en pensant aux opérations militaires islamistes sur le sol européen, et au sang des victimes. Cette réalité n’est ni marginale, ni anecdotique : elle est documentée, publique, constante.
Et pourtant, c’est cet homme que le président de la République française accueille aujourd’hui à l’Élysée, avec sourires, poignées de mains, déclarations pleines d’espoir pour une « Syrie stable, souveraine, respectueuse des minorités ». Que vaut un tel discours, quand il s’adresse à un homme dont les troupes sont accusées, en mars dernier encore, de massacres de masse contre les Alaouites ? Quand des ONG alertent sur l’incapacité du pouvoir islamiste à contrôler les exactions de ses factions ?
Que dire de la presse, quasi silencieuse sur cette indignité ? Où sont les grands titres, les éditos enflammés, les unes indignées ? Où est le « devoir de mémoire » tant agité lorsqu’il s’agit de rappeler les attentats ? Il est désormais suspendu à une logique géopolitique cynique, à la recherche de « stabilité » au prix de l’amnésie.
On nous parle de transition, de changement. Mais un loup qui troque son keffieh noir contre un costume n’en devient pas un agneau. Les victimes françaises du terrorisme islamiste, leurs familles, les anciens combattants, et tous ceux qui ont payé le prix fort pour la lutte contre le djihadisme apprécieront ce camouflet présidentiel. Pendant que certains se battent pour leur patrie, d’autres déroulent le tapis rouge à ceux qui ont voulu l’ensanglanter.
Cet accueil n’est pas seulement une erreur diplomatique. C’est une gifle infligée à la mémoire nationale. C’est la preuve qu’Emmanuel Macron, désormais prisonnier de sa logique diplomatique post-nationale, a franchi une ligne rouge : celle qui sépare encore, chez beaucoup de Français, l’ennemi du pays et celui qui doit en être le garant.
Il est temps de dire que trop, c’est trop. Qu’un chef d’État, fût-il en fin de règne, n’a pas le droit moral d’offrir la légitimité républicaine à un ex-djihadiste. Que l’histoire jugera ce moment avec sévérité. Et que la vraie question, désormais, n’est plus : jusqu’où Macron ira-t-il ? Mais bien : combien de Français toléreront encore d’être trahis en silence.
YV
Crédit photo : DR
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